Visites de zoos et compte-rendus

 

 

Dans le cadre du projet Chengdu Pambassador et de notre tour du monde pour la conservation, Melissa, Erica, et moi-même avons été accueillis au Ocean Park de Hong Kong le 23 août 2013 après-midi. De nombreux médias asiatiques étaient invités dans le cadre d'une animation organisée par l'agence de presse chinoise Xinhua et le parc Ocean Park. Après une visite des installations des pandas, une conférence de presse nous a permis d'expliquer les menaces qui pèsent sur le panda et ainsi de diffuser ce message d'éducation à la conservation auprès des médias qui eux-mêmes ont une large portée.

Wing Sze Kou (Cissy), conservatrice adjointe du parc, et Michelle Pau, directrice adjointe des affaires publiques du parc, nous ont accueillis dans leur institution, Ocean Park.

J'ai pu retourner au Ocean Park le 24 août pour observer les quatre pandas.

 


Entrée du parc Ocean Park - 23 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Ocean Park est un parc d'attractions et thématique majoritairement dédié au monde marin situé dans la partie sud de l'île de Hong Kong. Le parc actuel couvre 870 000 m² et est possédé et géré par Ocean Park Corporation, une organisation à but non lucratif dont le but est de fournir du divertissement, de l'éducation et de la conservation à un prix abordable.

Ce parc a ouvert le 10 janvier 1977 et a reçu plus de 100 millions de visiteurs depuis. Actuellement il reçoit environ 5 millions de visiteurs par an et a été classé en 2006 par le magazine économique américain Forbes comme l'un des 10 parcs de loisirs les plus populaires au monde.

150 millions de dollars HK ont été investis par le Hong Kong Jockey Club pour la construction du parc initial, sur une terre donnée gratuitement par le gouvernement de Hong Kong de l'époque. Entre 1982 et 1984, le Hong Kong Jockey Club a alloué 240 millions de dollars HK supplémentaires pour la seconde phase de développement du parc.

Enfin, en 2005, un nouveau plan de développement pour le Ocean Park va voir le jour. Depuis, le parc est divisé en deux secteurs : le Sommet et le Front de mer, reliés entre eux par un téléphérique de 1,5 km de long.

 


Plan du parc Ocean Park aujourd'hui, les deux secteurs des pandas sont cerclés en rouge - © Ocean Park modifié par Jérôme POUILLE

 

En 2002 puis en 2008, le parc a obtenu la prestigieuse accréditation de l'Association américaine des zoos et aquariums (Association of Zoos and Aquariums - AZA) qui récompense les zoos qui ont des standards de haut niveau pour l'hébergement des animaux.

Le parc est impliqué dans de nombreux programmes d'élevage en captivité notamment des espèces de requins rares, les lions de mers, les hippocampes, les méduses. La recherche dans le domaine de l'élevage d'animaux marins via la technique de l'insémination artificielle a permis d'arriver à la première grossesse de grand dauphin en 2000. Cette prouesse a été suivie par la naissance de deux grands dauphins en mai 2001, à la suite de cette insémination artificielle.

Dans le but de coordonner les efforts de conservation internationaux pour les mammifères marins en danger, l'Ocean Park a établi en 1993 la Fondation d'Ocean Park pour la conservation (Ocean Park Conservation Foundation - OPCF). Cette fondation a mené des programmes coopératifs avec des organisations de conservation pour améliorer les comportements et les pratiques à Hong Kong et en Asie.

En 1999, l'Ocean Park a établi la société d'Hong Kong pour la conservation du panda (Hong Kong Society for Panda Conservation - HKSPC), société qui a participé notamment financièrement à l'éducation des communautés à la conservation du panda géant.

Le 1er juillet 2005, les deux entités ont été regroupées en une seule fondation, la Fondation d'Ocean Park Hong Kong pour la conservation (Ocean Park Conservation Foundation Hong Kong - OPCFHK) qui facilite et participe à la conservation des espèces et de leur habitat, notamment en Asie, via la recherche et l'éducation.

 


Le logo de la fondation actuelle

 

Depuis 2005, cette fondation a alloué 34 millions de dollars HK pour financer plus de 290 projets de recherche notamment sur les cétacés, les pandas et de nombreuses autres espèces.

Après le séisme du 12 mai 2008 dans la province du Sichuan, la fondation a établi un fond spécifique destiné aux pandas et a donné du matériel aux réserves naturelles affectées. Elle a également fourni des fonds pour reconstruire des bases de recherches dans ces réserves naturelles et apporte notamment, aux côtés du gouvernement de Hong Kong, son appui financier et technique pour la construction des deux nouvelles bases qui viennent en remplacement de la base de Wolong détruite par le séisme. Enfin cette fondation finance en parallèle des projets de restauration de l'habitat dans les réserves naturelles affectées par le même séisme.

En 2001, la fondation a apporté son soutien financier pour la réalisation d'un inventaire de biodiversité dans la réserve naturelle nationale de Mabian Dafengding (Mabian Dafengding National Nature Reserve). En 2003, elle a alloué 1 million de dollars HK pour rénover l'hôpital vétérinaire du centre de Wolong. En 2009, la fondation a participé à la restauration de corridors dans les Monts Qinling et dans le comté de Pingwu. En 2010, du matériel de terrain et des stations de recherches ont été financées dans plusieurs réserves naturelles des provinces du Gansu et du Shaanxi. Cette même année, des fonds ont été alloués à la restauration d'habitat dans le secteur de Sanjiang dans la réserve naturelle de Wolong.

En 2012, la fondation a lancé un programme d'éducation à la conservation in situ dénommé "Panda action". Ce programme, sur trois années, a pour but de fournir des opportunités pour les étudiants d'organiser des programmes éducatifs pour la conservation du panda géant, espérant ainsi sensibiliser différentes communautés. En 2012, des étudiants de l'Université "Baptist" de Hong Kong (The Hong Kong Baptist University) et de l'Institut de l'éducation de Hong Kong (The Hong Kong Institute of Education) ont organisé des activités à Hong Kong et dans la province chinoise du Shaanxi. Les étudiants de l'Institut de l'éducation de Hong Kong ont mené des activités pour éduquer les communautés locales dans la réserve naturelle de Foping (province du Shaanxi) à l'importance de la conservation et du développement durable. Les étudiants de l'Université "Baptist" ont quant à eux organisé des activités promotionnelles à Hong Kong et à Foping sur la sous-espèce de panda des Monts Qinling, toujours dans la province du Shaanxi, et l'incitation à adopter un mode de vie plus durable et plus écologique pour mieux protéger l'habitat naturel du panda.

 

Le logo du programme "Panda action", dont les détails sont accessibles sur le site internet de la fondation

 


Photo souvenir de l'action menée du 29 mars au 4 avril 2013 avec les communautés locales de la province du Shaanxi - © OPCF

 

Avant l'arrivée des pandas au Ocean Park, Hong Kong, alors sous l'autorité britannique, avait accueilli à deux reprises des pandas pour quelques mois, hébergés dans le parc zoologique et botanique :

  - les femelles Bao Ling et Bao Li du 7 décembre 1978 au 10 mars 1979,

  - le mâle Tao Tao et la femelle Qing Qing du 19 décembre 1984 à mai 1985.

 

Bao Li et Bao Ling lors de leur séjour à Hong Kong

 

En 1999, la Chine a offert deux pandas à Hong Kong, devenu en juillet 1997 une région administrative spéciale de Chine, pour célébrer cette réunification.

La femelle Jia Jia et le mâle An An sont arrivés au Ocean Park le 11 mars 1999.

 

Signature de l'accord scellant le don de deux pandas de la Chine à Hong Kong en 1999

 

En mai 1999, une cérémonie officielle s'est tenue pour inaugurer le "Hong Kong Jockey Club Giant Panda Habitat", l'enclos de An An et Jia Jia. Madame Yi Wu, Conseiller d'Etat, et Monsieur Chee-Hwa Tung, Chef Exécutif, étaient présents.

Jia Jia est une femelle secourue dans le comté de Qingchuan (province du Sichuan) en 1981 à l'âge d'environ 3 ans. Elle a ensuite été transférée au centre de Wolong où elle a eu six petits. Son année de naissance étant estimée à 1978, Jia Jia est le plus vieux panda vivant en captivité, elle est âgée de 35 ans cette année.

Trois de ces petits sont encore en vie : la femelle Yue Yue née le 20 novembre 1993, le mâle Di Di né le 5 octobre 1994, le mâle Long Long né le 14 septembre 1995 et la femelle Guo Guo née le 14 septembre 1996.

 


La femelle Jia Jia, le 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

An An est un mâle capturé dans le milieu naturel le 11 octobre 1986, dans le comté de Baoxing (province du Sichuan), âgé de seulement quelques semaines. Transféré au centre de Wolong, il va être prêté à plusieurs zoos, avant de rejoindre Hong Kong en même temps que Jia Jia.

An An est le père du mâle Rong Rong, né le 13 juillet 2004 au centre de Wolong alors que An An était à Hong Kong. Sa semence a été utilisée pour inséminer Xi Xi, la mère de Rong Rong.

 


Le mâle An An, le 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Lorsqu'ils sont arrivés à Hong Kong, Jia Jia et An An étaient âgés respectivement de 21 et 13 ans, et ils n'ont jamais eu de petit, sans doute à cause de l'âge déjà avancé de la femelle.

En 2007, le gouvernement central a offert un nouveau couple de pandas à Hong Kong à l'occasion du dixième anniversaire du retour de Hong Kong dans le giron de la patrie. L'accord officiel du transfert de deux nouveaux pandas a été signé le 16 avril 2007 à Beijing.

Ainsi Ying Ying et Le Le sont arrivés au Ocean Park le 26 avril 2007 (lire l'article). Les visiteurs ont pu voir les deux nouveaux pandas à partir du 1er juillet 2007, date exacte du dixième anniversaire de la rétrocession.

La femelle Ying Ying, dont le nom signifie "abondance", est née le 16 août 2005 au centre de Wolong (lire l'article). Le mâle Le Le, dont le nom signifie "bonheur", est né le 8 août 2005 également au centre de Wolong (lire l'article).

A leur arrivée à Hong Kong, Ying Ying et Le Le étaient âgés d'à peine 2 ans. Aujourd'hui, ils sont âgés de 8 ans et en 2013 la femelle Ying Ying a connu son œstrus en juillet. Compte-tenu des échecs d'accouplement naturel les deux années précédentes, cette année Ying Ying a été inséminée à trois reprises avec de la semence fraîche du mâle Le Le.

 


Le mâle Le Le, le 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

La femelle Ying Ying, le 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Les installations des pandas au Ocean Park comportent deux bâtiments séparés d'une centaine de mètres. Les pandas historiques, Jia Jia et An An, vivent dans le bâtiment nommé "The Hong Kong Jockey Club Sichuan Treasures", le Jockey Club de Hong Kong ayant financé ce bâtiment à l'arrivée des pandas. Ce bâtiment comporte trois enclos de taille moyenne, deux sont occupés par An An et Jia Jia, le dernier par des rhinopithèques de Roxellane, une espèce de singe qui partage l'habitat naturel du panda. An An et Jia Jia ont librement accès à leurs loges intérieures, seulement visibles du public via des écrans installés dans le bâtiment. Les deux enclos intérieurs de taille moyenne destinés à An An et Jia Jia sont plutôt enrichis : plate-forme, végétaux, rochers.

 


Le bâtiment "The Hong Kong Jockey Club Sichuan Treasures" hébergent An An, Jia Jia, et des rhinopithèques de Roxellane
24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Vue de l'intérieur du bâtiment, l'enclos au premier plan est celui de An An

 

Le premier enclos, celui occupé par An An - 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Le second enclos, celui occupé par Jia Jia - 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Les pandas géants ont pour voisin les rhinopithèques de Roxellane, y compris dans le milieu naturel - 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Au départ, Le Le et Ying Ying vivaient également dans ce bâtiment, qui avait fait l'objet d'une rénovation. Les quatre pandas se partageaient trois enclos ce qui n'était pas un réel problème puisque Le Le et Ying Ying étaient jeunes et pouvaient vivre ensemble.

Un nouveau bâtiment a été inauguré en 2009, dénommé "Amazing asian animals". Dans le même bâtiment se trouvent les pandas roux et la salamandre géante de Chine (voir présentation de cette espèce à la fin de ce rapport). Ce bâtiment a une architecture très similaire au pavillon des pandas à Macau (lire mon rapport du 7 août 2013). Cissy nous a expliqué que Macau coopérait amplement avec Hong Kong et qu'ils avaient souhaité construire un bâtiment aux caractéristiques similaires. Il s'agit donc d'un bâtiment dont la toiture est en arc-de-cercle laissant pénétrer la lumière naturelle à l'intérieur. Des stores bloquent les rayons du soleil et limitent ainsi la pénétration des fortes températures à l'intérieur. Ce bâtiment comprend trois enclos à destination des pandas géants, deux enclos de taille moyenne et un enclos plus petit entre les deux qui sert d'enclos tampon pour isoler temporairement un panda ou bien pour établir une communication entre les deux enclos de taille moyenne notamment lors de la saison des amours. Les enclos sont enrichis : plate-forme, structures pour grimper, cascade, rivière artificielle, et rochers. Ce même bâtiment abrite 8 cages intérieures, non visibles du public, dont une cage dont le rôle principal est d'être une tanière. C'est dans cette cage qui Ying Ying donnera naissance et élèvera son petit le cas échéant.

 


Le secteur "Amazing asian animals" a été construit peu après l'arrivée de Ying Ying et Le Le à Hong Kong - 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Vues générales du bâtiment "Amazing asian animals" qui héberge les pandas géants, les pandas roux, et les salamandres géantes de Chine
23 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Intérieur du bâtiment "Amazing asian animals" - Deux premières photos du 23 août 2013, troisième photo du 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Premier enclos des pandas géants dans le secteur "Amazing asian animals", occupé les 23 & 24 août 2013 par le mâle Le Le
23 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Second enclos des pandas géants dans le secteur "Amazing asian animals", occupé le 24 août 2013 par la femelle Ying Ying
24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Troisième enclos des pandas géants dans le secteur "Amazing asian animals", occupé le 23 août 2013 par la femelle Ying Ying
23 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


L'une des 8 cages intérieures, celle ci remplit le rôle d'une tanière. Ying Ying a déjà investi les lieux - 23 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Les pandas roux jouissent d'un enclos dans le même bâtiment que les pandas géants - 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Hong Kong coopère avec Macau mais également largement avec le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda), d'où viennent les quatre pandas. Un expert de ce centre est venu pour assister les vétérinaires locaux pour l'insémination artificielle de la femelle Ying Ying en juillet dernier, et des experts se rendent environ deux fois par an à Hong Kong pour des formations ou échange de savoir-faire. De la même façon, les soigneurs du Ocean Park se sont rendus et se rendent régulièrement à Bifengxia pour des formations.

L'Ocean Park s'approvisionne en bambous depuis deux fermes situées à Guangzhou, en Chine. Les bambous sont livrés par train, deux fois par semaine. Quinze espèces différentes sont distribuées selon les saisons et les préférences des pandas, et sont stockées dans l'un des trois espaces réfrigérés dans le bâtiment du secteur "Amazing asian animals". Les bambous sont systématiquement testés en laboratoire avant d'être distribués aux pandas, notamment pour s'assurer qu'ils ne comportent pas de parasites. Chaque jour, environ 30 kilos de bambous sont fournis par panda, soit un total de 120 kilos quotidiens pour les quatre pandas. En complément des bambous, les pandas reçoivent aussi deux types de biscuits fibreux composés majoritairement de fibres et de protéines et des fruits et légumes (pommes, poires, carottes, patates douces). Les biscuits fibreux sont parfois mixés avec de l'eau pour former un gâteau moins sec et plus moelleux. Chaque quantité de nourriture distribuée est soigneusement notée, ainsi que les restes laissés par les pandas.

 


Chambre réfrigérée et humidifiée pour conserver la fraîcheur du bambou entre deux livraisons
23 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Les compléments alimentaires distribués aux pandas, dont les deux sortes de biscuits fibreux - 23 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Les pandas reçoivent fréquemment des objets d'enrichissement qui renferment ou non de la nourriture, ce qui permet d'occuper leur quotidien et de réduire l'expression de comportements stéréotypiques. Enfin, ils participent quotidiennement à des séances de training pour effectuer un certain nombre de gestes et de positions qui permettent la réalisation d'examens vétérinaires sans anesthésie. Ainsi, la femelle Ying Ying est entraînée pour adopter une position adéquate pour la réalisation de radiographies ou d'échographies.

Un des principaux objectifs du parc Ocean park est l'éducation à la conservation et la sensibilisation du public et des visiteurs. Des panneaux d'informations permettent aux visiteurs d'obtenir davantage d'informations sur les différentes espèces exposées, mais aussi sur leurs menaces. Les visiteurs peuvent ainsi en apprendre plus sur chacun des quatre pandas qui vivent ici, mais aussi sur l'espèce en général. Une exposition à l'intérieur du bâtiment "Amazing asian animals" permet également aux visiteurs d'être sensibilisés aux actions de la Fondation d'Ocean Park Hong Kong pour la conservation (Ocean Park Conservation Foundation Hong Kong - OPCFHK) et même d'effectuer une donation.

 

D'autres photos des quatre pandas de Hong Kong :

 


Le mâle An An, le 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

La femelle Jia Jia, le 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Le mâle Le Le, le 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

La femelle Ying Ying, le 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Je saisis enfin l'opportunité de cette visite au Ocean Park pour présenter rapidement la salamandre géante de Chine (Andrias davidianus) qui est l'une des espèces exposée dans le pavillon le plus récent des pandas.

En effet, la base de Chengdu encourage une nouvelle opération intitulée "Panda 1+1" qui consiste à parler d'autres espèces tout aussi en danger que le panda géant mais méconnues la plupart du temps. Le panda géant est souvent qualifié d'espèce parapluie car il partage son habitat avec des centaines d'autres espèces animales et végétales et lorsque l'on parle du panda, lorsque l'on protège le panda, on protège avant tout un habitat, un écosystème riche et unique, et donc tous ses habitants. On ouvre donc le parapluie sur ses autres espèces méconnues.

Vincent Lan, un des chinois à l'initiative du projet "Panda 1+1" m'a invité à choisir une espèce et à en faire la promotion sur mon site internet, et même au-delà. L'opération me semble très pertinente et j'ai choisi de parler de cette espèce méconnue, mais ô combien rare et aux caractéristiques étonnantes, la salamandre géante de Chine qui partage entre autres son habitat avec celui du panda.

Je vais me contenter ici d'une brève description mais vous invite à lire dans les prochaines semaines plus d'informations concernant cette espèce.

La salamandre géante de Chine est le plus grand amphibien vivant au monde et elle vit dans les fleuves, les lacs, les marais et les étendues d'eau douce en Chine. L'espèce est entièrement aquatique et endémique de la Chine continentale. Elle se rencontre aussi à Taiwan où elle a été probablement introduite.

Cette salamandre mesure environ 1 mètre de long mais peut atteindre jusqu'à 1m80. Sa queue représente environ 60% de la taille de son corps et son extrémité s'aplatit latéralement en forme d'aviron. Essentiellement active la nuit, elle se nourrit de petits poissons, d'écrevisses, de crabes, de larves d'insectes, de vers, de grenouilles et crapauds, de têtards, de mollusques et de reptiles aquatiques.

La salamandre géante de Chine voit sa population décliner notamment depuis les années 1950. Les principales raisons sont la chasse pour la cuisine et la médecine traditionnelle chinoise, mais aussi la pollution de l'eau, l'aménagement des cours d'eau (barrages, agriculture, lacs, digues,...). Elle est classée en danger critique d'extinction par l'UICN (Union internationale de conservation de la nature) et malgré le fait qu'elle soit protégée par les lois chinoises, le braconnage et les menaces indirectes (qualité de l'eau et artificialisation des cours d'eau) accentuent son déclin.

 


Salamandre géante de Chine, secteur "Amazing asian animals" - 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Pour en savoir plus sur le projet "Panda 1+1", je vous invite à découvrir le site internet dédié (en chinois pour l'instant).

 

 

Ocean Park - 24 août 2013 - © Jérôme POUILLE