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sur le GRAND PANDA ou PANDA GEANT,
de nom scientifique Ailuropoda melanoleuca
Ce site, né en mai 2002, est devenu une référence francophone sur le panda géant. Une de ses richesses est la rubrique Actualités mise à jour régulièrement pour vous informer des dernières nouvelles concernant l'espèce, aussi bien dans son milieu naturel qu'en captivité.
C'est aussi sur ce site que vous pouvez retrouver les deux projets auxquels j'ai participé : mon aventure de Chengdu Pambassador et mon partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement en tant que Panda champion.
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Ci-dessous les toutes dernières actualités :
Le quotidien d'un soigneur animalier spécialiste du panda géant
Publié le : 17 juin 2025 | Auteur : Carl de Villette
Le métier de soigneur animalier spécialisé dans les soins aux pandas géants représente l'un des emplois les plus fascinants et exigeants du monde animalier. Ces professionnels dévoués consacrent leur vie au bien-être de l'une des espèces les plus emblématiques et fragiles de la planète.
Formation pour devenir soigneur animalier auprès des pandas géants
Parcours professionnel du soigneur animalier
Pour devenir soigneur spécialisé dans les pandas, il faut généralement posséder une formation de soigneur animalier et le permis B. Une expérience d'au moins trois ans auprès d'animaux sauvages en parc zoologique est souvent exigée. Les futurs soigneurs de pandas suivent une formation professionnelle spécialisée, souvent à la base de recherche sur le panda géant de Chengdu en Chine.
Qualités personnelles indispensables du soigneur animalier
Le métier exige une passion authentique pour les animaux, une excellente condition physique et mentale, ainsi qu'une grande résistance au stress. Les soigneurs doivent posséder un sens aigu de l'observation, de la patience, et la capacité de travailler en équipe. La disponibilité est également cruciale car le travail s'effectue selon un planning incluant les week-ends et jours fériés.
Une journée type du soigneur animalier auprès des pandas géants
Les premières heures de la journée du soigneur animalier (6h30 - 8h30)
La journée d'un soigneur de pandas géants commence très tôt, généralement vers 6h30 du matin. Après leur arrivée, les soigneurs consultent d'abord les rapports de nuit pour s'informer de tout incident ou comportement particulier observé pendant leur absence. Cette première étape est cruciale car elle permet d'identifier rapidement tout problème de santé ou comportemental.
La première mission consiste à effectuer une tournée d'inspection complète pour vérifier l'état de chaque panda et examiner leurs enclos. Les soigneurs recherchent attentivement tout signe de maladie, de blessure ou de stress, tout en s'assurant que les installations sont en parfait état.
Préparation et distribution de l'alimentation du panda géant (7h00 - 9h00)
L'alimentation représente l'une des tâches les plus importantes et chronophages du quotidien. Les pandas géants consomment environ 12 à 20 kg de bambou par jour, mais n'en ingèrent réellement qu'une fraction. Au printemps, ils peuvent consommer jusqu’à plus de 30 kg de nouvelles pousses fraîches tout juste sorties de terre. Il leur en est distribué entre 2 et 3 fois plus que ce qu’ils consomment réellement (variable selon les établissements zoologiques).
La préparation alimentaire ne se limite pas au bambou : les soigneurs distribuent également environ six espèces différentes de bambou, ainsi que des compléments nutritionnels comme des pains de maïs spécialement préparés, et parfois des fruits selon les zoos. Chaque animal a son propre régime alimentaire adapté à son âge, son poids et son état de santé.
Les soins spécialisés et la surveillance médicale du soigneur animalier
Training médical et soins préventifs
Un aspect fondamental du travail quotidien consiste à effectuer des séances de « medical training » avec les pandas. Cette technique utilise le conditionnement opérant pour enseigner aux pandas des comportements qui leur permettent de participer volontairement à leurs propres soins de santé. Les soigneurs entraînent les pandas à se tenir immobiles sur une balance, à présenter certaines parties de leur corps pour examen, et même à accepter des prises de sang sans anesthésie.
Ces séances de formation permettent d'éviter le stress lié aux interventions médicales et établissent une relation de confiance entre l'animal et le soigneur. Chaque panda ayant une personnalité unique, les soigneurs adaptent leur approche et progressent au rythme de chaque individu.
Surveillance continue et documentation
Les soigneurs tiennent un journal de bord quotidien détaillé, documentant le comportement, l'alimentation, la santé et toute observation particulière de chaque panda. Cette documentation minutieuse permet d'établir une « carte d'identité » de chaque animal et d'assurer un suivi médical optimal.
Les défis particuliers du soin aux pandas géants
Soins aux bébés pandas : une période critique
Lorsque des bébés pandas géants naissent, les soigneurs entrent dans une période particulièrement intensive. Les 100 premiers jours de vie sont cruciaux pour la survie des petits. Durant cette période, les équipes travaillent en trois services : de 16h00 à 01h00, de 01h00 à 04h00, et de 04h00 à 08h00, en plus du service de jour de 08h00 à 16h00.
Les soigneurs doivent alors s'installer pratiquement dans la salle d'accouchement, effectuant des tâches délicates comme l'alimentation artificielle au biberon, la stimulation pour favoriser le transit intestinal, et la surveillance continue de la température. Cette période exige une présence quasi permanente, au point que les familles des soigneurs les voient difficilement.
Exigences physiques et mentales du soigneur animalier
Le métier impose des contraintes physiques importantes : les soigneurs travaillant depuis plus de trois ans développent souvent des problèmes de dos dus au travail physique intense. Le port de charges lourdes, le nettoyage quotidien des enclos (incluant le ramassage de plus de 15 kg d'excréments par jour), et les horaires contraignants font partie du quotidien.
Les soigneurs doivent également faire preuve d'une vigilance constante car les pandas, malgré leur apparence attendrissante, peuvent se montrer imprévisibles. La sécurité reste une préoccupation majeure, notamment lors des soins ou du nettoyage des enclos.
L'enrichissement environnemental et le bien-être animal
Une partie importante du travail quotidien consiste à créer des enrichissements environnementaux pour stimuler les pandas et améliorer leur bien-être. Cela peut inclure la création de jouets, la modification de l'environnement de l'enclos, ou l'introduction de nouveaux stimulus olfactifs.
Les soigneurs doivent également tenir compte des préférences climatiques des pandas : originaires des montagnes chinoises, ils préfèrent les températures fraîches et restent volontiers à l'extérieur en hiver. En été, au-delà de 27°C, ils rentrent dans leurs bâtiments climatisés spécialement conçus pour leur confort.
Un métier d'exception aux responsabilités cruciales
Être soigneur animalier spécialisé dans les pandas géants représente bien plus qu'un simple emploi : c'est une vocation qui contribue directement à la conservation d'une espèce menacée. Ces professionnels dévoués, travaillant en étroite collaboration avec des experts chinois, jouent un rôle fondamental dans les programmes de reproduction et de préservation de cette espèce emblématique.
Malgré les défis physiques, les horaires contraignants et les responsabilités énormes, la satisfaction de contribuer au bien-être de ces animaux extraordinaires et de participer à leur conservation rend ce métier unique et profondément gratifiant.
Un panda sauvage observé dans le secteur de Zhugencha de la réserve naturelle de Wanglang
Publié le : 31 mai 2025 | Auteur : Jérôme POUILLE | Source : Réserve naturelle de Wanglang
Le 21 mai dernier vers 8h30 le matin, Luo Chunping (罗春平) et Zhou Hualong (周华龙), deux rangers de la réserve naturelle de Wanglang, ont observé un panda sauvage dans le secteur de Zhugencha (竹根岔). Il s'agissait d'un subadulte, perché sur une branche. Le panda a déféqué sur la branche et a bâillé plusieurs fois et il a ensuite longé la montagne jusqu'à la route de patrouille, y est resté un court instant, puis est reparti.
Le panda subadulte observé le 21 mai 2025 dans la réserve de Wanglang par Luo Chunping (罗春平) et Zhou Hualong (周华龙) - © Wanglang NR
La femelle Feng Yi et le mâle Fu Wa ont quitté le zoo de Negara (Kuala Lumpur, Malaisie) où ils vivaient depuis 11 ans
Publié le : 19 mai 2025 | Auteur : Jérôme POUILLE | Sources : Negara zoo, CCRCGP | Suite de : La femelle Feng Yi et le mâle Fu Wa vont quitter le zoo de Negara (Kuala Lumpur, Malaisie) le mois prochain et deux nouveaux pandas les remplaceront prochainement (24 avril 2025)
La femelle Feng Yi (凤仪) et le mâle Fu Wa (福娃), qui avaient rejoint le zoo de Negara dans la capitale malaisienne Kuala Lumpur le 21 mai 2014, l'ont quitté hier dimanche 18 mai et seront remplacés dans quelques mois par une nouvelle paire conformément au nouvel accord de coopération signé le 16 avril dernier. Ils se sont envolés de l’aéroport international de Kuala Lumpur à bord du vol CSS292 de la compagnie SF Airlines et sont arrivés à la base de Ya'an Bifengxia où ils passeront leur quarantaine vers 19h10 heure locale.
🐼🐼 🇲🇾✈️🇨🇳 La femelle #FengYi (#凤仪) et le mâle #FuWa (#福娃) ont quitté le Zoo Negara Malaysia ce dimanche 18 mai. Ils...
🐼🐼 🇲🇾✈️🇨🇳 MISE A JOUR : Zoo Negara Malaysia : La femelle #FengYi (#凤仪) et le mâle #FuWa (#福娃) ont rejoint la base de...
Un panda sauvage observé dans la vallée de Shiqiaohe de la réserve naturelle de Tangjiahe
Publié le : 16 mai 2025 | Auteur : Jérôme POUILLE | Source : Réserve naturelle de Tangjiahe
Le 10 avril dernier matin, des rangers rattachés à la station de conservation de Shuichiping (水池坪保护站) de la réserve naturelle de Tangjiahe ont observé un panda sauvage adulte dans le secteur de Luotuoling (骆驼岭), dans la vallée où coule la rivière Shiqiaohe (石桥河).
Le panda adulte observé le 10 avril 2025 photographié par Wang Xinghe (王兴和) - © Tangjiahe NR
Trois pandas sauvages aperçus en avril par des rangers de la réserve naturelle de Changqing
Publié le : 1er mai 2025 | Auteur : Jérôme POUILLE | Sources : Changqing Nature Reserve, Changqing Nature Reserve
Localisation : Carte de localisation des pandas sauvages aperçus ou capturés : Rechercher dans le menu de gauche : Shaanxi province > Baiyangping (柏杨坪) et Cangerya 苍耳崖 et Taiziping (太子坪)
Le 9 avril dernier, ce sont deux pandas sauvages adultes qui ont été aperçus par deux équipes de la réserve, dans le secteur d'Huayang (华阳), à moins d'une heure d'intervalle. Le premier a été vu à Baiyangping (柏杨坪) vers 10h le matin par une première équipe de rangers, il buvait dans une rivière à environ dix mètres eux. Le second a été aperçu à 10h50 à la lisière d'une forêt de bambous en direction du ravin Ouest de la falaise de Cangerya (苍耳崖), l'animal se trouvait à environ 5 mètres d'eux. Les sites sont distants à vol d'oiseau de 5-6 kilomètres.
😲 🐼✖️3️⃣ Trois #pandas sauvages aperçus en avril par des rangers de la réserve naturelle de #Changqing (province duVisit Shaanxii) ⤵️⤵️
https://www.panda.fr/trois-pandas-sauvages-apercus-en-avril-par-des-rangers-de-la-reserve-naturelle-de-changqing.html
Le panda sauvage observé à Baiyangping (柏杨坪) vers 10h le matin le 9 avril 2025 - © Changqing NR
Le panda sauvage observé à Cangerya (苍耳崖) vers 10h50 le matin le 9 avril 2025 - © Changqing NR
La femelle Feng Yi et le mâle Fu Wa vont quitter le zoo de Negara (Kuala Lumpur, Malaisie) le mois prochain et deux nouveaux pandas les remplaceront prochainement
Publié le : 24 avril 2025 | Auteur : Jérôme POUILLE | Sources : Ministry of Natural Resources and Environmental Sustainability, Ministry of Natural Resources and Environmental Sustainability
Par communiqué du 17 avril dernier, le Ministère malaisien des ressources naturelles et de la durabilité environnementale a fait savoir qu'avait été signé la veille, dans la résidence du Premier ministre de Seri Perdana à Putrajaya, un nouvel accord pour un projet de coopération internationale de conservation du panda géant.
L'accord a été signé par Haji Abdul Kadir Abu Hashim, directeur général du Département de la conservation de la faune et des parcs nationaux (PERHILITAN) de la Malaisie péninsulaire, au nom du gouvernement malaisien, et Yan Jian, secrétaire général de l'Association chinoise pour la conservation de la vie sauvage (China Wildlife Conservation Association CWCA), au nom de la Chine.
Ce nouvel accord, d'une durée de 10 ans, est intervenu dans le cadre de la visite d'Etat de Xi Jinping, Président chinois, en Malaisie du 15 au 17 avril derniers.
Le précédent accord, dans le cadre duquel avaient été envoyés la femelle Feng Yi (凤仪) et le mâle Fu Wa (福娃), avait été signé le 15 juin 2012 pour une durée initiale de 10 ans. D'abord annoncé pour mi-avril 2014, le transfert de Fu Wa et Feng Yi en Malaisie n'avait finalement eu lieu que le 21 mai suivant, le temps que la polémique suite à la disparition inexpliquée du vol MH370 de la compagnie Malaysia airlines s'apaise.
Durant son séjour à Kuala Lumpur, Feng Yi a donné naissance à trois femelles : Nuan Nuan (暖暖) le 18 août 2015 soit l'année qui a suivi l'arrivée de la paire de pandas en Malaisie, Yi Yi (谊谊) le 14 janvier 2018 et Sheng Yi (升谊) le 31 mai 2021. Nuan Nuan a été rapatriée en Chine le 14 novembre 2017 et les deux autres sœurs ont été rapatriées ensemble, le départ de Yi Yi ayant été décalé à plusieurs reprises à cause de la pandémie de Covid 19, le 29 août 2023.
Le nouvel accord prévoit le transfert d'une nouvelle paire de pandas, contrairement à ce que les autorités avaient annoncé le 25 mars dernier (le zoo avait alors annoncé que le prêt initial de Feng Yi et Fu Wa d'une durée de 10 ans était prolongé de 3 ans).
Par un second communiqué du 19 avril dernier, le Ministère malaisien des ressources naturelles et de la durabilité environnementale a fait savoir que Feng Yi et Fu Wa étaient placés en quarantaine depuis la veille en vue de leur départ vers la Chine en mai prochain. Des rénovations des installations sont planifiées et le Ministère mentionne l'arrivée de la nouvelle paire probablement en août prochain.
Deux jeunes pandas, le mâle He Feng et la femelle Lan Yun, ont rejoint le zoo autrichien de Schönbrunn, à Vienne, pour 10 ans
Publié le : 23 avril 2025 | Auteur : Jérôme POUILLE | Sources : CCRCGP, Zoo de Schönbrunn | Suite de : Le zoo autrichien de Schönbrunn, à Vienne, renouvelle son accord de coopération avec la Chine et recevra prochainement deux nouveaux pandas (3 juillet 2024)
Le zoo de Schönbrunn, à Vienne en Autriche, avait renouvelé en juin dernier son accord de coopération avec la Chine pour l'accueil d'une nouvelle paire de jeunes pandas en remplacement de Yang Yang et Yuan Yuan dont le départ prochain était en même temps annoncé, il a effectivement eu lieu le 13 septembre dernier.
Les nouveaux pandas ont quitté la Chine ce mercredi 23 avril. Il s'agit du mâle He Feng (荷风), né le 27 août 2020, et dont le nom signifie « fraîcheur du lotus » et de la femelle Lan Yun (兰韵), née le 29 juillet 2020, et dont le nom signifie « transmettre le parfum des orchidées ».
Il s'agit de noms inconnus pour des pandas, mais grâce à leurs dates de naissance il doit s'agir du mâle Ke Yuan (科源) et de la femelle Dou Ban (豆伴) alias Dun Dun (顿顿) qui ont été renommés pour l'occasion comme cela arrive parfois lors du transfert de pandas à des zoos étrangers ou même chinois.
La mère de Ke Yuan alias He Feng est Han Yuan (汉媛) et son père Jin Ke (津柯). La mère de Dun Dun alias Lan Yue est Bao Bao (宝宝) née au parc zoologique de Washington DC le 23 août 2013 et rapatriée en Chine en février 2017.
Lan Yun alias Dun Dun, que j'ai vue le 10 mars 2024 à la base de Dujiangyan Qingchengshan - © Jérôme POUILLE
Trois rangers de la réserve naturelle de Foping sont les témoins de la saison des amours
Publié le : 6 avril 2025 | Auteur : Jérôme POUILLE | Source : Foping NR
Le 1er mars dernier, He Yiwen (何义文), He Yidong (何夷栋) et Li Baode (李宝德), trois rangers rattachés à la station de conservation de Sanguanmiao (三官庙管护站) de la réserve naturelle de Foping, entendirent des cris de pandas typiques de la saison des amours. Les rangers ont identifié pendant leur patrouille trois arbres odorants dans un rayon de 500 mètres où ils trouvèrent des dépôts de sécrétions de glandes anogénitales sur les troncs, une grande quantité d'excréments frais sous les arbres, une odeur particulière d'urine mélangée au sol et des poils sans doute perdus pendant un combat, autant d'indices témoignant d'une scène de la saison des amours récente où au moins deux mâles étaient en compétition pour l'accès à une femelle.
Crottes fraîches de pandas - © He Yidong (何夷栋) / RN de Foping
Poils de pandas - © Li Baode (李宝德) / RN de Foping
Un panda sauvage - © He Yiwen (何义文) / RN de Foping
Le bambou régule les gènes du panda pour renforcer son adaptation à cette plante
Publié le : 3 mars 2025 | Auteur : Jérôme POUILLE | Source : Frontiers
Le panda géant se nourrit quasiment exclusivement de bambous et depuis plusieurs années les chercheurs essaient de comprendre les mécanismes ayant conduit à ce choix singulier. Si les adaptations morphologiques sont dorénavant bien connues, les adaptations génétiques font régulièrement l'objet de nouvelles avancées.
Récemment, des chercheurs Chinois se sont penchés sur les micro ARN du bambou, qui sont des petits ARN simple brin, pour vérifier si ces derniers ne pouvaient pas être transférés dans l'organisme des pandas géants pour réguler leurs gènes et ainsi accroître leur préférence pour le bambou.
Tous les organismes vivants possèdent de l’ADN, qui stocke l’information génétique dans une cellule, et de l’ARN, qui transporte et transfère cette information. Les microARN (miARN) sont de petits ARN non codants qui jouent un rôle important dans l’expression des gènes, le processus de transformation de l’information codée dans un gène en une fonction. Si l'on savait déjà que les miARN des plantes pouvaient être absorbés par l’alimentation, les chercheurs Chinois ont voulu comprendre si ces miARN d’origine végétale pouvaient pénétrer dans l'organisme des pandas géants et réguler l’expression des gènes, facilitant ainsi l’adaptation à un régime alimentaire à base de bambou.
L'équipe de chercheurs a prélevé des échantillons de sang de sept pandas géants, dont trois femelles adultes, trois mâles adultes et une femelle juvénile. Dans ces échantillons, ils ont trouvé 57 miARN qui étaient probablement dérivés du bambou.
« Nous avons montré que les miARN d’origine végétale sont présents dans le sang des pandas géants », a déclaré le Dr Feng Li, chercheur à la China West Normal University et auteur principal de l’étude publiée dans Frontiers in Veterinary Science (accédez à la publication complète en anglais).
« Les miARN du bambou peuvent pénétrer dans le corps des pandas géants par l’alimentation, être absorbés par l’intestin, entrer dans la circulation sanguine, puis réguler le moment où l’ARN du panda géant transfère des informations, jouant ainsi un rôle dans la régulation de l’expression génétique des pandas géants », a expliqué Li.
« Les miARN du bambou sont également impliqués dans la régulation de l’odorat, du goût et des voies de la dopamine des pandas géants, qui sont tous liés à leurs habitudes alimentaires », a déclaré Li. Les chercheurs pensent qu’à mesure que les pandas grandissent, ils mangent de plus en plus de bambous, et ainsi certains miARN s’accumulent, modulent l’expression génétique et contribuent à l’adaptation au goût du bambou. Ces microARN pourraient également influencer l’odorat des pandas géants et leur permettre de repérer les morceaux les plus frais et les plus nutritifs des bambous. Les microARN du bambou pourraient ainsi faciliter l’adaptation des pandas géants d’un régime carnivore à un régime à base de plantes.
Les chercheurs ont également découvert que les pandas d’âges et de sexes différents avaient des compositions différentes de miARN dans leur sang. « Seuls les miARN qui peuvent jouer un rôle spécifique dans la régulation de l’expression des gènes restent dans le corps, et ceux qui ne jouent pas de rôle sont expulsés », explique Li. Par exemple, certains miARN régulent les processus de reproduction et ne sont donc retrouvés que dans le sang des pandas d’un certain sexe ou d’un certain âge.
Le fait que les miARN puissent transmettre des signaux des plantes aux animaux pourrait ouvrir la voie à l’étude du traitement et de la prévention des maladies animales. « Les miARN végétaux peuvent également participer à la régulation du système immunitaire animal, améliorant ainsi la résistance des animaux aux maladies », a souligné Li. De nouvelles études devront être engagées pour explorer les prolongements de cette découverte.
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