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La réserve naturelle de Wanglang (王朗自然保护区) protège un territoire de 32 297 hectares compris entre 2 300 et 4 980 mètres d'altitude (3 200 mètres d'altitude en moyenne, les altitudes les plus faibles sont au sud-est de la réserve, les plus élevées au nord-ouest) à la pointe nord-ouest du comté de Pingwu (province du Sichuan), dans les monts Minshan, l'une des six grandes chaînes montagneuses habitées par les derniers pandas sauvages. Elle a été approuvée par le gouvernement provincial du Sichuan en septembre 1965, sur la base d'une première aire de protection établie deux ans plus tôt, et avec les réserves naturelles de Baihe, Wolong et Labahe (établies toutes les trois en 1963), elle fut l'une des premières réserves naturelles pour le panda à voir le jour dans la province du Sichuan. La même année, 1965, voyait également l'établissement de la réserve naturelle de Taibaishan dans la province du Shaanxi.

Au nord-ouest, la réserve de Wanglang est en connexion directe avec celle de Jiuzhaigou, au nord-est avec celle de Wujiao, au sud-ouest avec celle d'Huanglong et au sud-est avec celle de Longdishui.

 


Carte du comté de Pingwu (frontière bleue) et des réserves naturelles du comté (Xuebaoding en jaune, Xiaohegou en violet, Wanglang en rose) et frontalières à celle de Wanglang (Huanglong en bleu clair, Jiuzhaigou en marron, Wujiao en orange, Longdishui en noir). NB : Le comté de Pingwu comporte d'autres réserves naturelles à statut « communautaire » non représentées sur cette carte (Laohegou et Guanbagou notamment) - © Jérôme POUILLE

 

La saison sèche (de novembre à avril) se caractérise par un fort ensoleillement, de faibles précipitations, un climat froid et un air sec ; la saison humide (de mai à octobre) se caractérise par des précipitations concentrées, un temps nuageux et brumeux, un faible ensoleillement et un climat chaud et humide. La température moyenne annuelle est de 2,5 à 2,9°C, la température moyenne en juillet est de 12,7°C, la température moyenne en janvier est de -6,1°C, la température minimale extrême est de -17,8°C, la température maximale extrême est de 26,2°C. Les précipitations annuelles sont de 859,9 mm et le nombre de jours de pluie est de 195 jours, concentrés en mai, juin et juillet.

Les principaux cours d'eau irriguant la réserve sont : Zhangbaigou (长白沟), Dawodanggou (大窝凼沟), Zhugenchagou (竹根岔沟), Xigou (西沟), Donggou (东沟) et Jixiegongpenggou (机械工棚沟). Après leur confluence, ils forment la rivière Huoxi (火溪河) [parfois nommée Baimahe (白马河)], principal affluent du cours supérieur de la rivière Fu (涪江).

Le taux de couverture forestière est d'environ 49,4%.

 


Carte des cours d'eau principaux, des routes, des deux stations de conservation, et de la répartition des pandas géants - © Modifié par Jérôme POUILLE

 

Selon les données du 4ème recensement national des pandas géants sauvages et de leur habitat, qui s'est déroulé de 2011 à 2014, la réserve de Wanglang abrite 28 pandas sauvages, contre 27 dénombrés une décennie auparavant (selon le troisième recensement officiel, mené de 1999 à 2003). Toujours selon les données les plus récentes, 45,60% de la réserve constituent un habitat pour le panda géant soit 14 726,89 hectares, une superficie en recul de 25,25% par rapport à celle du troisième recensement (19 701 hectares). 92,62% de cet habitat est considéré comme de bonne qualité pour le panda. A noter qu'en juin 2011, Wanglang avait été choisie pour expérimenter la méthodologie qui allait être déployée quelques mois plus tard sur l'ensemble de l'aire de distribution de l'espèce pour ce quatrième recensement.

 


Carte de l'habitat occupé par le panda géant dans la réserve naturelle de Wanglang - © Animals 11(8), 2021, modifié par Jérôme POUILLE

 

A Wanglang, les pandas occupent généralement des habitats avec une forte densité d'arbres tombés (forêts plutôt anciennes donc), une faible densité d'arbustes (ce qui évite aux pandas de dépenser trop d'énergie à les franchir lorsqu'ils se déplacent) et une couverture en bambous comprise entre 50 et 75%. Une étude publiée en 2014 a montré que les pandas géants de Wanglang n’utilisaient pas les habitats sur lesquels les routes ont un impact et, comparativement aux habitats du panda géant, les habitats influencés par des routes sont caractérisés par une densité de bambous plus faible et une perturbation des sources de nourriture.

La population de pandas sauvages des monts Minshan est fragmentée en deux grands groupes de plusieurs sous-populations, le groupe A sur les deux-tiers nord des monts Minshan (comtés de Wudu, Diebu, Zhouqu, Wenxian, Zoigê, Jiuzhaigou, Songan, Pingwu, Qingchuan, Maoxian en partie et Beichuan en partie), auquel appartiennent les pandas de Wanglang, et le groupe B sur le tiers sud (comtés de Anxian, Beichuan en partie, Maoxian en partie, Mianzhu, Shifang, Pengzhou, Dujiangyan et Wenchuan en partie).

Au sein du groupe A, les pandas vivant dans la réserve de Wanglang appartiennent à la sous-population « Jiuzhai - Baime (九寨一白马) » qui compte 167 pandas. Rappelons que les 1 864 derniers pandas sauvages sont fragmentés en 33 sous-populations, dont 22 abritent moins de 30 pandas chacune.

Une seule espèce de bambous est comestible pour les pandas de Wanglang, il s'agit de Fargesia denudate (缺苞箭竹).

Aujourd'hui, la réserve naturelle de Wanglang est entièrement intégrée au parc national pour le panda géant officiellement approuvé en octobre 2021 par le président chinois Xi Jinping.

Le comté de Pingwu est le comté abritant le plus de pandas sauvages, 335 individus au total selon le 4ème recensement national soit près d'un quart des pandas (24,15% exactement) vivant dans le Sichuan, et 17,97% de la population totale. 48,47% du comté est considéré comme un habitat du panda, ce qui représente 11,19% de l'habitat total du panda en Chine.

 

Le comté de Pingwu et la minorité tibétaine Baima :

Le peuple et la culture connus sous le nom de Baima (白马) résident à Baimaxiang (白马乡), à la frontière sud et sud-est de la réserve naturelle de Wanglang. On estime à environ 15 000 le nombre de Baima vivant en Chine, dont la majorité vit dans le comté de Pingwu (les autres Baima vivent dans les comtés voisins de Jiuzhaigou et Wenxian respectivement dans les provinces du Sichuan et du Gansu).

Le peuple Baima est originaire d'un endroit très à l'Est. Leurs légendes d'origine racontent leur fuite vers leur patrie actuelle il y a plusieurs siècles, persécutés par une tribu plus agressive. Ils se sont installés sur le territoire et se sont lancés dans l’agriculture et l’élevage, ce qu’ils font encore aujourd’hui.

Les Baima sont uniques dans le comté de Pingwu dans leur culture, leur langue, leurs vêtements, leurs traditions et leurs croyances. Elles excellent dans le chant et la danse – le chant est un élément majeur de tout rassemblement où les femmes Baima font une sérénade aux invités et leur offrent une tasse de vin de miel fait maison. Lors des festivals, les femmes et les hommes exécutent des danses en cercle élaborées tandis que les hommes incarnent des figures animistes légendaires portant des costumes et des masques sauvages.

Il n'existe pas de langue écrite Baima, donc toute l'histoire et les légendes sont transmises oralement. Il est courant qu’un homme du village partage des histoires sur son passé et des récits d’animaux et de lieux avec ses invités. Les Baima croient aux esprits et aux forces de la nature, ainsi qu'au Dieu de la Montagne. Chaque village possède une divinité gardienne de la montagne qui est vénérée lors d'une cérémonie spéciale une fois par an. Ils ont également un arbre sacré du village, ou plusieurs, qui se dressent isolés et hauts près de la montagne sacrée.

Les maisons traditionnelles Baima sont entièrement en bois, sans clous ni attaches métalliques, hormis des chevilles en bois et une construction à rainures et languettes. La construction d'une maison est un événement de bon augure auquel participe toute la communauté. À l'issue de la construction, le chaman du village bénit la maison et porte bonheur à ses occupants, ce qui culmine par un rituel de surélévation du toit.

 

L'établissement de la réserve naturelle :

Avant 1952, Wanglang était une terre de pâturages et de forêts. En octobre 1952, la Compagnie d'exploitation forestière du nord du Sichuan (Northern Sichuan Logging Company) s'installa dans les zones forestières de Baima et de Wanglang et créa le Bureau des forêts du nord du Sichuan (Northern Sichuan Forestry Bureau). Elle commença à exploiter du bois à Wanglang pendant trois ans et contribua largement à la construction de la ligne ferroviaire reliant Baoji à Chengdu.

En 1959, Zhu Jing et d'autres membres de l'Académie chinoise des sciences ont mené une enquête scientifique à Wanglang et ont commencé à planifier la faisabilité de la création d'une réserve naturelle.

En 1963, la province du Sichuan a désigné une zone de 10 000 hectares dans la zone forestière du comté de Pingwu comme réserve naturelle pour protéger les pandas géants et les rhinopithèques de Roxellane. Le comté de Pingwu a mis en place une équipe spéciale pour enquêter sur la zone forestière de Wanglang.

En 1965, le comté de Pingwu a demandé la création d'une réserve naturelle à Wanglang et a établi la première station de gestion de la réserve. Zhong Zhaomin (钟肇敏), natif du comté de Pingwu, a étudié la conservation de la vie sauvage dès 1960 au collège de la forêt à Beijing. En avril 1965, il est affecté au Bureau des forêts du comté de Pingwu et en mai suivant il dirige une équipe pluridisciplinaire pour explorer pendant 10 jours le secteur de Wanglang et décrire sa situation écologique et ainsi appuyer la demande auprès du gouvernement provincial d'établir officiellement une réserve naturelle. En septembre de la même année, le gouvernement de la province du Sichuan approuve la réserve naturelle de Wanglang.

En avril 1967, l'Académie chinoise des sciences, le ministère des forêts, l'École de foresterie du Nord-Est, le zoo de Pékin et d'autres unités ont mobilisé du personnel pour mener une étude scientifique de la réserve naturelle de Wanglang. L'étude a été abandonnée en cours de route en raison des troubles de la Révolution culturelle mais a pu reprendre en 1968 et s'est poursuivie jusqu'en juillet 1969.

 


Une partie de l'équipe en charge des investigations en mai 1968, dont Zhu Jing de l'Institut de zoologie de l'Académie chinoise des sciences - © Wanglang NR

 

En mai 1973, une édition spéciale du People's Pictorial (人民画报) présentait les résultats de cette enquête, ainsi que la riche biodiversité et l'écosystème forestier intact de Wanglang ; ce qui a eu pour effet d'attirer encore davantage l'attention des scientifiques.

 


L'article sur Wanglang publié pages 18, 19 et 20 dans le numéro de mai (numéro 5) de l'année 1973 du magazine People's Pictorial (人民画报)

 

En 1976, un tremblement de terre majeur a causé de graves dommages aux environs. Wanglang était situé à l'épicentre du séisme.

En 1979, le Comité révolutionnaire provincial du Sichuan a décidé que la réserve naturelle nationale de Wanglang serait gérée conjointement par la province du Sichuan et le comté de Pingwu, la province en étant l'entité principale.

En septembre 1985, le gouvernement du comté de Pingwu et l'Institut de recherche forestière du Sichuan ont validé le projet d'« Étude sur l'écologie du bambou, l'alimentation de base du panda géant » (« Study on the ecology of giant panda's staple bamboo »), financé par le ministère des Forêts et doté d'un budget d'un million de yuans. Ces recherches ont été menées dans la réserve naturelle de Wanglang pendant dix ans. Les principaux axes de recherche comprenaient : le renouvellement du bambou après sa floraison, la culture artificielle du bambou, l'expérimentation de l'introduction d'un nouveau bambou, l'expérimentation sur le retard de floraison.

Un personnage clef de la construction de la réserve est Leng Yuyang (冷峪旸), affecté dès 1955 pour les opérations de déforestation puis de replantation et de lutte contre les incendies auprès du bureau des forêts du comté de Pingwu. Avec les premières mesures de protection et de recherche scientifique, il change progressivement de casquette pour la conservation de la faune sauvage de Wanglang.

 


Leng Yuyang - © Wanglang NR

 

Geng Shengwa et le panda Ping Ping :

En mai 1955, Geng Shengwa (庚生娃), un cavalier Baima, captura un jeune panda né l'été précédent dans le district de Wanglanglin. Sous la coordination du Bureau de gestion forestière de Pingwu, l'animal fut d'abord transporté en cage jusqu'à la ville de Long'an (龙安镇), dans le comté de Pingwu, puis transporté en voiture jusqu'à Jiangyou (江油), puis en train jusqu'au zoo de Chengdu, et enfin au zoo de Pékin en juin suivant. Le panda fut nommé Ping Ping 平平 en référence au comté de Pingwu où il a été capturé.

 


Geng Shengwa et le jeune panda Ping Ping

 

En 1957, la Chine de Mao Tse-Tung offre à la Russie de Nikita Khrouchtchev un panda, il s'agit de Ping Ping, qui s’envolera de Chine le 12 mai 1957 et qui séjournera au zoo de Moscou du 18 mai 1957 au 29 mai 1961. C'est le premier cadeau diplomatique post Seconde guerre mondiale et il a été offert aux citoyens de Moscou par le maire de Beijing de l’époque, Peng Zhen.

 

Zhong Zhaomin élève de nombreux pandas sauvages capturés jeunes :

Entre 1973 et 1983, Zhong Zhaomin (钟肇敏) et sa famille ont participé au sauvetage et à la capture de nombreux pandas suite à la floraison puis la mort en masse des bambous. Ils ont ainsi secouru 32 pandas dont 14 étaient de jeunes animaux de moins de 15 kilogrammes qu'ils ont dû prendre en charge.

Le premier panda que Zhong Zhaomin a personnellement élevé avait été nommé Lang Lang (朗朗). Il s'agissait d'un bébé panda, pesant 10 kilos, découvert à Xigou (西沟) alors que le personnel de la réserve accompagnait le journaliste de People's Pictorial, Chen Heyi. L'animal a été placé dans la maison de Zhong Zhaomin pour être nourri. Zhong Zhaomin et sa femme Chen Xihua (陈锡华) lui préparaient une mixture composée de lait en poudre, de fécule de maïs, de sucre et d’eau froide et la lui donnaient au biberon. Craignant que ce ne soit pas assez nutritif, ils rajoutaient aussi du riz fris qu’ils écrasaient en poudre. Lang Lang a ensuite été affecté au zoo de Pékin et rebaptisé Yan Yan (燕燕) pour l'occasion. C'est ce panda, retranscrit Yen Yen par les Français, qui a été offert en novembre 1973 par le Premier ministre chinois Zhou Enlai au Président français Georges Pompidou alors qu'il effectuait la première visite présidentielle d'un chef d'Etat français en Chine. Yen Yen, accompagné de Li Li, a rejoint le zoo de Vincennes le 8 décembre 1973 où il a vécu jusqu'au 20 janvier 2000 (Li Li est mort quant à lui en avril 1974).

Parmi les autres pandas capturés ou secourus par Zhong Zhaomin puis envoyés en captivité, citons le mâle Wei Wei et la femelle Jiao Jiao qui avaient intégré la troupe acrobatique du cirque de Shanghaï, le mâle Ping Ping qui est passé à Dublin en 1986, la femelle Ming Ming qui est passé à Dublin en 1986 et qui a vécu à Londres entre octobre 1991 et octobre 1994 ou encore le mâle Ying Xin qui a été exposé en 1984 aux zoos de Los Angeles et San Francisco. Zhong Zhaomin avait accompagné Ping Ping et Ming Ming durant leur séjour à Dublin. 

 

Conservation du panda géant et communautés locales :

Le comté de Pingwu a été fortement touché par une déforestation massive dans les années 1950’s, un désastre environnemental mais aussi pour les communautés locales (les tibétains Baima) qui du fait de leur culture avaient une approche peu interventionniste sur la forêt.

L'ethnie Baima vit avec le panda géant depuis des générations et elle avait d'ailleurs activement participé au sauvetage de pandas affamés lors de la floraison suivie de la mort des bambous dans les années 1970's (l'espèce Fargesia a commencé à fleurir dans quelques places en 1969 puis la floraison a atteint un pic en 1975 avec la mort d'au moins 80% des branches ; 13 pandas sont morts de faim d'après un rapport de l'époque du WWF). Trois ans plus tard, en 1978, de premiers hangars sont construits à Baozigou (豹子沟), c'est le point de départ de l'établissement de la station de conservation du même nom. Aujourd'hui la réserve de Wanglang compte en plus de celle-ci une seconde station de conservation, celle de Muyangchang (牧羊场) où se situe le siège de la réserve, à une altitude d'environ 2 560 mètres.

 


Le site de Baozigou fut équipé à partir de 1982 d'installations pour héberger des pandas secourus ou affamés. Ces enclos sont aujourd'hui désaffectés - © Wanglang NR

 

Cette tragédie a valu une courte visite sur place d'une partie de l'équipe sino-américaine (en l'occurrence George Schaller, Hu Jinchu, Qin Zisheng et Xiao Qiu) à partir du 12 mai 1983, alors qu'elle explorait les monts Minshan en quête d'un nouveau site d'étude des pandas sauvages après leur long travail de terrain à Wolong. Dans son ouvrage The last panda, Schaller note alors qu'entre 10 et 20 pandas seulement vivent à Wanglang sans doute à cause de la floraison et mort massive des bambous au milieu des années 1970 et à cause d'un séisme en 1976 ; que plusieurs parties de la réserve ont été déforestées ; et que par conséquent le faible nombre de pandas à Wanglang ne justifiait pas une étude ici. L'équipe pluridisciplinaire choisira finalement en 1984 la réserve naturelle de Tangjiahe, dans le comté voisin de Qingchuan, pour mener de nouvelles recherches in situ.

En mars 1996, le Dr Lü Zhi (吕植, une scientifique chinoise qui a étudié aux côtés de Pan Wenshi les pandas sauvages dans les Monts Qinling), alors responsable du programme panda de la branche chinoise du WWF, rejoint la réserve naturelle de Wanglang sur demande de l'ancien Ministère des forêts. Elle déplore alors le manque de budget affecté à la réserve qui ne permet pas au personnel un travail efficace, une réserve qui s’est construite en opposition aux Baima, la minorité locale.

Avec l’aide de Wang Hao et Wang Dajun, elle forme le personnel de la réserve aux véritables tâches pour la conservation de la nature ; le tout en lien avec le directeur nouvellement nommé début 1997. Partant du principe que pour lutter contre la collecte de bois il fallait aussi développer l'économie locale, le WWF introduit le concept de développement et de conservation intégrés dans le comté et discute avec le gouvernement local et les communautés pour trouver des solutions gagnant-gagnant.

 


Lu Zhi forme ceux qui vont porter le développement de la réserve naturelle de Wanglang

 

En 1997, le WWF, le comté de Pingwu et la réserve de Wanglang lancent ainsi un projet intégré de conservation et de développement (ICDP : Integrated Conservation and Development Project) qui promeut des pratiques de conservation en accord avec le contexte social, économique et culturel d’un espace donné. C’est le premier programme de ce type initié en Chine. A cette époque, environ 60 % des revenus du comté était en lien avec l’exploitation forestière. Malgré tout la population et le bureau des forêts du comté s’inquiétaient de cette déforestation effrénée sur les moyen et long termes. En 1998, le moratoire sur la déforestation permet au projet de discuter de solutions sur le long terme mais en même temps est un désastre surtout économique pour les Baima, malgré les compensations financières du gouvernement. A partir de 2001, l’ICDP de Pingwu accueille ses premiers écotouristes pour diversifier les ressources économiques des habitants mais Lu Zhi soulève le risque d'un tourisme de masse à Wanglang avec l’arrivée de tours opérateurs.

Ce concept d'ICDP a joué un rôle majeur dans l'exploration d'options alternatives à la déforestation tels la culture de champignons, la production de miel, l'exploration d'autres produits non issus de la forêt et l'écotourisme.

 

Le bétail, nouvel ennemi du panda

A Wanglang, l'ICDP a eu pour effets indésirables d'encourager la possession de yaks et de chevaux hybrides et l'augmentation de la taille des élevages (les revenus de ce programme ayant été dédiés à l'achat de ces animaux).

En 2017, une équipe de chercheurs a démontré que ces politiques forestières visant à stopper la déforestation et à protéger l’habitat des pandas géants encourageaient simultanément les communautés locales à élever du bétail qui divague librement dans les forêts. Dans les 15 dernières années, le bétail a été multiplié par 9 dans la réserve de Wanglang. Le bétail, en particulier les chevaux, conduit à une réduction significative de la biomasse en bambous et de la régénération du bambou. Les zones les plus utilisées par le bétail sont dans les vallées, qui sont aussi les zones que préfèrent les pandas. Le bétail réduit l'habitat du panda de 34% et les pandas ont ainsi été « chassés » des zones intensivement utilisées par le bétail.

Une étude complémentaire de 2020 démontre que le panda va ainsi préférer aller dans un habitat de moindre qualité (plus haut en altitude, ou avec une densité d'arbres plus importante, ou encore avec une couverture en bambous moindre) que de partager son habitat avec le bétail.

 

Visite du dimanche 13 avril 2025 : Villages Baima près de la réserve naturelle de Wanglang

Le dimanche 13 avril 2025, avant d'aller dans la réserve naturelle de Wanglang, j'ai eu l'opportunité de visiter deux villages habités par les Baima et dont plusieurs habitations ont été converties en chambres d'hôtes.

L'un des aspects caractéristiques de la culture Baima réside dans les vêtements traditionnels arborés par les villageois. Hommes et femmes portent des costumes différents et arborent un chapeau en feutre orné de plumes de coq blanches. En effet, dans un passé lointain, le coq aurait sauvé la vie à des Baima en les réveillant alors qu'ils allaient être attaqués.

Les Baima élèvent des yaks et des chevaux principalement, et produisent du miel. Les chevaux servent surtout pour transporter du matériel mais sont aussi montés lors de fêtes traditionnelles lors desquelles se rassemblent à un même endroit les habitants de plusieurs villages.

 


Village Baima de Papujia (扒普加) - 13 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 


Village Baima de Yazhezaozu (亚者造祖) - 13 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 


Borne en périphérie du village de Yazhe Zaozu (亚者造祖) qui détaille la création du parc national pour le panda géant - 13 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 

Visite du lundi 14 avril 2025 : Dawodang (branche en direction du nord-ouest)

J'ai été accueilli ce lundi 14 avril matin par M. Yang, un des personnels de la réserve de Wanglang. Âgé de 24 ans, cela fait un an qu'il travaille dans cette réserve qu'il connaît depuis bien plus longtemps. En effet, M. Yang est né dans le village de Yazhezaozu (亚者造祖) que j'ai pu visiter la veille et venait régulièrement enfant à Wanglang. L'un de ses grands-pères a même participé aux premières investigations dans la réserve naturelle et a amplement milité pour la protection de ce territoire alors utilisé comme pâture pour le bétail des Baima.

M. Yang, après avoir servi quelques années dans l'armée, a donc fait le choix de revenir à ses racines, et a la chance de pouvoir rentrer tous les soirs dans son village.

 


L'entrée de la réserve naturelle de Wanglang - 14 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 


Merci à M. Yang pour sa sympathie, tous ses partages et toutes ses connaissances

 

Cette première journée a été consacrée à l'exploration de la vallée de Dawodang (大窝凼), la branche Ouest de la réserve, qui n'est actuellement pas accessible au public. Nous avons parcouru la totalité de la vallée, aller-retour, pour un total d'une quinzaine de kilomètres. De part et d'autre de la rivière se trouvent de nombreux bosquets de bambous de l'espèce Fargesia denudate (缺苞箭竹), celle dont se nourrissent les pandas de Wanglang. Cette vallée constitue donc un habitat favorable au panda.

 


Carte de situation du secteur de Dawodang

 


Quelques vues de la vallée de Dawodang et de son écosystème, les bambous de l'espèce Fargesia denudate présentent la particularité d'avoir des chaumes très fines en diamètre - 14 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 


Nous avons eu l'opportunité d'observer un couple de hokkis bleus (Crossoptilon auritum), cette espèce qui ne vit qu'en Chine centrale présente la particularité de vivre ainsi toujours en couple - 14 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 

Visite du mardi 15 avril 2025 : Zhugencha (branche en direction du sud) et camp d'exploration

Ce mardi 15 avril, l'objectif était de mieux connaître les écosystèmes dans la vallée de Zhugencha, il s'agit de la route qui part en direction du sud de la réserve de Wanglang.

 


Carte de la situation de la branche correspondant à la vallée de Zhugencha, ainsi qu'au secteur du camp d'exploration

 

Toujours avec M. Yang, le premier arrêt était à mi-chemin de cette route de Zhugencha, pour mieux appréhender l'écosystème humide unique de Ganhaizi (甘海子), situé à une altitude d'environ 3 000 mètres, qui n'est en eau qu'à partir de fin mai lorsque les sources dégèlent et qu'elles relarguent l'eau accumulée pendant la période hivernale et printanière. En cette mi-avril, il s'agit toujours d'un complexe humide mais pas en eau. Les mousses et le sol retiennent l'eau pendant la période où la nature en a le moins besoin et la relarguent lorsque la météo est plus sèche.

 


Le complexe tourbeux humide de Ganhizai n'est encore pas noyé en cette saison - 15 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 

La réserve naturelle de Wanglang est irriguée par trois cours d'eau secondaires (eux-mêmes comportent de nombreux affluents) : Dawodang (大窝凼) [secteur exploré le jour précédent], Zhugencha (竹根岔) [le présent secteur exploré ce jour] et Zhangbaigou (长白沟) [non desservi par une route]. Ces trois cours d'eau se rejoignent non loin de l'entrée de la réserve de Wanglang pour former la rivière Huoxi (火溪河) qui elle-même se jette dans la rivière Fu (涪江) qui prend sa source dans la réserve naturelle d'Huanglong.

 


Carte du relief de la réserve naturelle de Wanglang et ses alentours, pour mieux comprendre les écoulements : 1- Baishagou (白沙沟) ; 2- Zhugencha (竹根岔) ; 3- Dawodang (大窝凼) ; 4- Jincaopo (金草坡) ; 5- Muyangchang (牧羊场) ; 6- Réserve naturelle nationale de Xuebaoding (et son mont Xuebaoding culminant à 5 588 m) ; 7- Réserve naturelle de Huanglong (et son lac Wucaichi à une altitude de 3 578 m) ; 8- Réserve naturelle nationale de Jiuzhaigou (et son mont Gaernafeng culminant à 4 528 m) - © Modifié par Jérôme POUILLE

 

A l'extrémité sud de la vallée (à l'amont donc), à Baishagou (白沙沟 ; environ 3 150 mètres d'altitude) les stigmates des deux séismes de 1976 de magnitude 7.2 sont encore bien visibles sous la forme d'éboulements de terrain sur lesquels la végétation n'a pas encore repris ses droits. Malgré tout, de nouveaux écosystèmes se sont créés et une nouvelle biodiversité a vu le jour notamment de nombreuses espèces d'orchidées. Les monts du sud de la réserve sont encore enneigés mais ne le sont pas toute l'année.

Les espèces arbustives rencontrées sont notamment les suivantes : l'espèce de genévrier Sabina procumbens (= Juniperus procumbens), l'espèce endémique du Tibet et du sud de la Chine Juniperus saltuaria, le sapin de Farges (Abies fargesii ; une espèce de conifères originaire du centre et de l'est de la Chine), l'épinette à cône violet (Picea purpurea ; une espèce que l'on ne trouve qu'en Chine).

 


Un des glissements de terrain consécutifs aux séismes de 1976 encore bien visible - 15 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 


Le système forestier de Baishagou à plus de 3 000 mètres d'altitude, avec les sommets les plus hauts de Wanglang en toile de fond - 15 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 

En seconde partie d'après-midi, j'ai pu me rendre sur les hauteurs derrière le camp d'exploration (qui jouxte la station de conservation de Muyangchang), ce secteur constitue également un habitat du panda. Les bosquets de bambous de la même espèce que la veille (Fargesia denudate) constituent le sous-bois d'une partie de ce mont. J'ai pu apercevoir un élaphode (un cervidé) (Elaphodus cephalophus) et un couple de hokkis bleus (Crossoptilon auritum).

 


Les hauteurs de la station de conservation de Muyangchang présentent un habitat favorable au panda géant - 15 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 


Vue depuis les hauteurs de la station de conservation de Muyangchang - 15 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 


L'élaphode aperçu derrière la station de conservation de Muyangchang - 15 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 


Près de la station de conservation de Muyangchang et du camp d'exploration - 15 avril 2025 - © Jérôme POUILLE

 

Un grand merci à mon chauffeur et interprète Jack, à M. Yang qui m'a accompagné ces deux jours pour me partager ses connaissances sur la réserve naturelle et la culture Baima et au reste du staff de la réserve naturelle de Wanglang !

 

Pour en savoir plus :

        > Un panda sauvage aperçu par un ranger de la réserve naturelle de Wanglang (28 mars 2023)

        > Un panda mâle filmé en pleine saison des amours dans la réserve naturelle de Wanglang (25 mars 2022)

        > Un panda sauvage à nouveau observé par des rangers de la réserve naturelle de Wanglang (9 septembre 2021)

        > Des rangers observent un panda sauvage sur une route forestière de la réserve naturelle de Wanglang (25 août 2021)

        > Un panda sauvage observé sur une route de la réserve naturelle de Wanglang (20 août 2020)

        > Un panda sauvage sortant d'une rivière observé par un automobiliste dans la réserve naturelle de Wanglang (29 juillet 2019)

        > Un jeune panda sauvage observé par des automobilistes dans la réserve naturelle de Wanglang (26 mars 2018)

        > Une mère et son jeune photographiés dans la réserve naturelle de Wanglang (22 juillet 2014)

        > 31 août 2011 : Un grand panda photographié mi-août dans le corridor de Huangtuliang

        > 20 mai 2011 : Le 4ème recensement des pandas géants sauvages va débuter cette année, avec une phase expérimentale à Wanglang

        > 13 avril 2009 : Rencontre avec un panda sauvage dans la réserve naturelle de Wanglang

   

 

La réserve naturelle de Tangjiahe (唐家河国家级自然保护区) protège un territoire de 40 000 hectares dans l'extrémité nord-ouest du comté de Qingchuan, tout au nord de la province du Sichuan, dans les monts Minshan, l'une des 6 grandes chaînes montagneuses habitées par les derniers pandas sauvages.

Cette réserve naturelle a été établie en 1978 puis élevée au rang de réserve nationale en 1986. Au Nord, elle est connectée avec la réserve naturelle de Baishuijiang dans la province du Gansu, à l'Est avec celle de Dongyangou dans la province du Sichuan, et au sud-ouest avec les réserves de Laohegou, Guanbagou et Xinyicun toujours dans le Sichuan.

 


La stèle marquant l'entrée dans la réserve naturelle de Tangjiahe - 6 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Selon les données du 4ème recensement national des pandas géants sauvages et de leur habitat, qui s'est déroulé de 2011 à 2014, 32 952,19 hectares de la réserve de Tangjiahe sont considérés comme habitat du panda, soit 82,38% du territoire de la réserve ; auxquels s'ajoutent 2 285,03 hectares d'habitat potentiel soit 88,09% de la réserve considérés comme habitat ou habitat potentiel pour le panda. Toujours selon ce récent recensement, 39 pandas sauvages sont dénombrés dans la réserve de Tangjiahe, contre 38 une décennie auparavant (selon le troisième recensement officiel, mené de 1999 à 2003).

La réserve de Tangjiahe fut le second site étudié par George Schaller et Hu Jinchu. Après leurs premières recherches scientifiques in situ dans la réserve naturelle de Wolong ils ont établi un camp de recherche à partir de février 1984 à Baixiongping dans la réserve de Tangjiahe.

Aujourd'hui, la réserve naturelle de Tangjiahe est intégrée au parc national pour le panda géant officiellement approuvé en octobre 2021 par le président chinois Xi Jinping.

Je me suis rendu les 4, 5 et 6 mars 2024 dans cette réserve naturelle pour échanger avec les rangers qui œuvrent au quotidien pour protéger l'habitat du panda mais aussi celui d'autres espèces, dont le takin et le rhinopithèque de Roxellane. J'ai également échangé longuement avec Chen Limin, le directeur de l'administration de cette réserve qui y travaille depuis plus de 40 ans, pour mieux comprendre le rôle des acteurs de la réserve au quotidien et qu'est-ce qu'apporte et va apporter le parc national pour améliorer la conservation du panda à une échelle plus vaste.

Sur cette page vous pouvez lire la chronique de mes 3 jours sur place pour en apprendre davantage sur cette réserve naturelle, sur le travail des rangers, et les objectifs du parc national pour le panda géant.

Je remercie grandement le Sichuan International Communication Center et les équipes de la réserve naturelle de Tangjiahe (notamment le ranger Wang Chao pour sa gentillesse et toutes ses connaissances, et Chen Limin le directeur de la réserve), mais aussi la journaliste Claire Xie et mon interprète Aurore, sans qui ce séjour n'aurait pas été possible. C'était pour eux l'opportunité d'examiner sous le regard d'un étranger la perception de la protection des pandas et de l'intérêt du parc national pour le panda géant et cela a aboutit à une vidéo en français et chinois pour faire découvrir les enjeux et les acteurs de la protection du panda et des écosystèmes incroyables qu'il habite.

Je remercie enfin Zheng Congjun (郑从军), à la tête de la section de protection de la vie sauvage du bureau des forêts de Baoxing (Wildlife Protection Section of the Forestry Bureau of Baoxing County).

 


La vidéo retraçant mes trois jours dans la réserve naturelle de Tangjiahe et mon passage dans le comté de Baoxing à l'occasion du 155ème anniversaire de la découverte scientifique du panda - © SICC & Tangjiahe Nature Reserve

 

Lundi 4 mars 2024 : secteur de Motianling :

Mon séjour dans la réserve naturelle de Tangjiahe a débuté le lundi 4 mars 2024, je me suis rendu ce premier jour dans le secteur de la station de conservation de Motianling (摩天岭保护站), où se trouve l’une des trois sous-populations de pandas de la réserve (la sous-population de Motianling). La station se situe à une altitude de 1 670 mètres.

 


La station de conservation de Motianling - 4 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Accompagné de Wang Chao (王超), le ranger en chef de cette station qui travaille dans la réserve depuis 6 ans, nous nous sommes rendus dans l’habitat du panda en grimpant dans la direction nord-est, donc en s’approchant de la frontière avec la province du Gansu et sa réserve naturelle de Baishuijiang. Au fur et à mesure de notre ascension, la neige était de plus en plus épaisse et plusieurs bambous pliaient sous le poids de la neige.

 


Paysages observés lors de notre ascension, on peut voir que le tapis de neige se densifie progressivement. Impossible de se tromper, le couvert forestier et les sous-bois de bambous constituent l'habitat typique du panda géant - 4 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Nous n’avons pas pu observer de pandas sauvages mais avons trouvé plusieurs indices de leur présence : des restes de bambous mangés, des crottes, de l’urine dispersée au pied d’un arbre et des empreintes sur la neige dans plusieurs secteurs. Ces indices dataient de quelques jours seulement d’après Wang Chao, au plus d’une semaine pour certains. Le début du mois de mars marque aussi celui de la saison des amours et les pandas commencent à être plus actifs.

 


Nous avons trouvé des crottes à environ 2 000 mètres d'altitude. Après les avoir mesurées, ouvertes et photographiées, Wang Chao les a collectées pour une analyse ADN ultérieure - 4 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 


Sur le même site que les crottes précédentes, de l'urine a été trouvée sur la neige au pied de cet arbre (tâches jaunes), sans doute déposée ici pour marquer un territoire - 4 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 


Des bambous sectionnés, probablement par un panda géant - 4 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 


Des empreintes de pandas sur la neige ont été observées à plusieurs reprises - 4 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Nous avons également pu examiner les vidéos et photos enregistrées par une caméra à déclenchement infrarouge et avons pu voir que des pandas étaient passés à plusieurs reprises ces dernières semaines dans son périmètre de détection. Wang Chao m’a également montré un enregistreur sonore fixé au tronc d’un arbre et capable d’enregistrer les sons émis par la faune.

 


Le piège photographique que nous avons atteint avec plusieurs séquences vidéo de pandas filmés en 2024 - 4 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 


Le boîtier fixé sur cet arbre est un enregistreur sonore - 4 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Lors de notre ascension, nous avons pu apercevoir un tragopan de Temminck (Tragopan temminckii) et une civette palmiste à masque (Paguma larvata) et voir des traces de macaques du Tibet (Macaca thibetana), de takins du Sichuan (Budorcas taxicolor tibetana) et de muntjacs de Reeve (Muntiacus reevesi).

 


Des empreintes de takin du Sichuan - 4 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Wang Chao a précisé que depuis le dernier recensement, qui date maintenant d'une décennie, les effectifs de pandas dans la réserve sont dorénavant estimés à 54, contre 39 recensés officiellement lors du 4ème recensement.

Enfin, Wang Chao a expliqué que la création du parc national du panda géant était très bénéfique pour le travail des équipes au quotidien, notamment en impulsant une coopération avec les réserves naturelles voisines, celle de Baishuijiang particulièrement, ce qui n'existait que très peu précédemment. Il est confiant sur la levée des blocages dans la gestion de cette aire protégée et se réjouit de la multiplication des outils de suivi, notamment les pièges photographiques et la transmission de leurs images en temps réel progressivement.

 


Paysages du secteur de Motianling aux sous-bois de bambous parsemés mais très denses - 4 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 


Un grand merci au ranger Wang Chao pour son accueil, le partage de ses connaissances et son professionnalisme - 4 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Mardi 5 mars 2024 : vallée de Sigouli (secteur Liuyigou) :

Le mardi 5 mars, j'ai eu l'occasion de randonner dans la vallée de Sigouli 寺沟里 (secteur Luoyigou 落衣沟) en compagnie de Monsieur Liu Dingguo, un fermier qui vit dans la zone expérimentale (pour mémoire, les réserves naturelles en Chine sont découpées en 3 zones : la zone centrale qui est le cœur de la réserve, la zone expérimentale qui est celle généralement la plus proche de la frontière de la réserve et où il y a des habitants, et la zone tampon qui est entre les deux autres et qui comme son nom l'indique fait tampon entre les zones où les activités humaines mêmes restreintes sont encore présentes et le cœur de la réserve) de la réserve naturelle de Tangjiahe. Aujourd'hui, sa maison et ses parcelles sont entièrement intégrées au parc national du panda géant approuvé en octobre 2021.

Liu Dingguo possède une centaine de ruches et produit environ 500 kg de miel par an qu'il écoule en vente à la ferme. Il cultive également quelques légumes et possédait dans le passé des moutons, des poules et des canards mais il déplore que ses légumes sont fréquemment mangés par les sangliers, les faisans voire même les takins et il explique avoir arrêté l'élevage des moutons, poules et canards car ces derniers étaient également mangés ou attaqués par l'ours noir d'Asie ou encore la civette masquée. Il m'a expliqué qu'avec l'établissement du parc national du panda géant, il recevait dorénavant une indemnité du gouvernement à hauteur de 800 yuans par mois. Cette somme est versée d'une part en guise de compensation d'une faune sauvage davantage présente et donc davantage impactante pour sa production agricole, et d'autre part en contrepartie d'une surveillance active de la vallée contre les risques d'incendie.

 


Un grand merci à Liu Dingguo pour son accueil chaleureux et toutes ses histoires racontées - 5 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

L'établissement du parc national a également eu pour conséquence l'interdiction d'un certain nombre d'activités auparavant tolérées, et notamment la chasse et la pêche. Liu Dingguo chassait de temps en temps le sanglier et explique qu'aujourd'hui avec la hausse des prix de l'alimentaire qu'il lui est parfois difficile de subvenir à ses besoins.

 


Les interdictions dans le parc national sont largement rappelées via des panneaux d'information - 5 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Pour autant, il approuve la création de ce parc national et la politique qui l'accompagne. Il m'a expliqué qu'il a trois enfants et que l'un de ses fils a travaillé pendant 9 années comme ranger auprès de la station de Baiguoping de la réserve de Tangjiahe avant de quitter son poste et de rejoindre une autre région suite à son mariage. L'époux de sa fille, Yang Jun, est également un ranger depuis 18 ans dans la réserve de Tangjiahe. Liu Dingguo reconnaît donc l'importance de la réserve dans l'économie locale et est convaincu que l'établissement du parc national est une bonne nouvelle pour les générations futures et qu'il aidera encore davantage à protéger le panda géant, son habitat et les autres espèces sympatriques.

 


Deux vues de la vallée de Sigouli - 5 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Lors de notre randonnée dans la vallée de Sigouli, Liu Dinggou a pu me montrer des versants historiquement dédiés à l'agriculture et qui ont été reboisés dans le cadre de la politique « Grain to green », un programme chinois lancé en 1999 et indemnisant les agriculteurs qui acceptaient de convertir leurs terres en pente cultivées en forêts.

 


D'anciennes terrasses agricoles ont été reboisées dans le cadre du programme Grain to green, littéralement Du grain au vert - 5 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Le soir en quittant la vallée, nous avons pu apercevoir deux faisans dorés (Chrysolophus pictus) en bordure de la route du village.

Enfin, cette soirée du 5 mars fut marquée par un dîner surprise de bienvenue au siège de la réserve naturelle de Tangjiahe en présence de son directeur Chen Limin (谌利民) que je vais retrouver le lendemain.

 


Le siège de la réserve naturelle de Tangjiahe, à Maoxiangba (毛香坝) au cœur de la réserve, à mi-chemin environ entre la station de Baiguoping et celle de Baixiongping - 5 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Mercredi 6 mars 2024 : secteur de Baixiongping :

Le mercredi 6 mars, j’ai été accueilli par Chen Limin, le directeur de la réserve, à la station de conservation de Baixiongping (白熊坪保护站).

 


La station de Baixiongping aujourd'hui - 6 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 


Un grand merci à Chen Limin pour son accueil à Tangjiahe et toutes ses anecdotes ! - 6 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Chen Limin travaille dans la réserve de Tangjiahe depuis 1983 et il en est actuellement le directeur. Il était donc là en 1984 lorsque George Schaller et ses collègues chinois ont établi à Baixiongping un nouveau camp d'études des pandas sauvages, après le premier établi à Wuyipeng dans la réserve naturelle de Wolong.

 


Paysages du secteur de Baixiongping - 6 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Le professeur Hu Jinchu avait effectué des prospections à Tangjiahe dès 1974, il y avait conduit plus de 30 experts alors qu'elle n'était pas encore une réserve naturelle pour y effectuer un inventaire des espèces rares du Sichuan. Ses travaux avaient abouti à la publication du rapport « The survey report on Sichuan province's precious animal resources ». Quatre ans plus tard, en 1978, la réserve naturelle de Tangjiahe est officiellement établie.

C'est le 29 février 1984 que l'équipe scientifique composée des américains George Schaller, de Kay sa femme et d'Alan Taylor et des Chinois Wang Xiaoming, Qin Zisheng et Xiao Qiu débute ses études à Tangjiahe sous le parrainage du WWF. A Tangjiahe, Schaller est accueilli par Yue Zhishun alors à la tête de la réserve et Deng Qitao (邓启涛) qui avait partagé avec lui quelques mois à Wolong. L'équipe comprend aussi Wang Fulin et Shen Heming, deux personnels de la réserve. En mars 1984, Schaller observe pour la première fois un takin du Sichuan vivant. Dans son ouvrage « The last panda », Schaller explique qu'entre 1965 et 1978, l'activité minière et la déforestation ont été de rigueur dans la région.

 


Le camp établi en 1984 pour l'étude des pandas sauvages et des ours noirs asiatiques de Tangjiahe

 


George Schaller entouré de sa femme et de ses coéquipiers chinois

 

Sept trappes en 1984 ont été placées dans l'espoir de capturer un panda.

Le 6 avril 1984, à l'approche de la saison des amours, l'équipe décide d'implanter une tente dans la vallée de Hongshi pour y passer quelques nuits. Le lendemain, elle y observe un troupeau de presque une centaine de takins.

Le 8 juin, un premier panda est capturé, plus précisément observé puis anesthésié sur place pour l'équiper d'un collier. Ce panda, un mâle, était infecté par des vers et les scientifiques chinois souhaitaient le placer en captivité, ce que ne voulait pas Schaller. Le panda a été finalement relâché et ce qui pouvait apparaître comme un panda malade était en fait un comportement de peur puisqu'une fois relâché, le panda a retrouvé toute son énergie. Observé les jours suivants, le panda, nommé alors Tang Tang, se portait très bien.

 


Deng Qitao (邓启涛) ici au milieu relâche Tang Tang dans le milieu naturel

 

Le 23 juin 1984, alors que Schaller doit se rendre deux mois sur le plateau tibétain, Ken Johnson vient de Wolong à Tangjiahe pour prendre le relais. Au retour de Schaller, mi-septembre 1984, il apprend que Ken Johnson a localisé Tang à nouveau en juillet en dehors de la réserve.

L'aire d'habitat de Tang est estimée supérieure à 23 km², ce qui est plus important que ce qui était observé à Wolong. Schaller se demande alors si ce n'est pas un subadulte qui recherche un territoire où s'installer. A noter que Tang sera recapturé en juin 1985 et confirmé être un mâle adulte.

Un ours noir mâle a également été équipé d'un collier radio-émetteur, nommé Kui Kui.

Fin septembre, Schaller doit rejoindre la Suisse pour discuter au siège du WWF du futur du projet panda. Le 11 octobre 1984 marque le retour du couple Schaller à Tangjiahe, où il va encore rester 3 mois.

Dans son ouvrage « The last panda », Schaller soulève la difficulté de capturer des pandas à Tangjiahe, où il estime la population entre 50 et 60 individus. Il explique cette difficulté par les mouvements non définis des pandas qui rendent difficiles leur anticipation et la pose adéquate de pièges.

Le travail de Schaller et les travaux de Deng Qitao et Don Reid en 1985 montrent que Tang réside dans un territoire d'environ 1,3 km² sauf en juillet et août lorsqu'il migre vers des altitudes plus élevées. Mais il ne s'est jamais accouplé, peut-être à cause de l'absence de femelle dans son territoire, autrefois déforesté et donc sans tanière. L'équipe scientifique remarque que Tang se repose plus que les pandas suivis à Wolong.

Le 5 novembre 1984, un ours noir mâle d'environ 3 ans est capturé, équipé d'un collier et dénommé Chong Chong. Le mois de novembre va d'ailleurs être consacré à l'étude de Chong. Schaller compare ainsi le mode de vie de l'ours noir asiatique avec celui du panda géant.

Le 14 décembre 1984, c'est un panda qui est capturé. C'est une femelle nommée Xue Xue (雪雪), de petite taille, mais Schaller explique que d'après les observations de Teng Qitao, les pandas de Tangjiahe sont plus petits / moins gros que ceux de Wolong.

 


Dr Schaller (second en partant de la gauche sur la première photo) et ses collègues chinois mesurent le panda Xue Xue capturée à Dalingziliang (大岭子梁)

 

Noël 1984 est l'occasion pour Hu Jinchu et Qin Zisheng de venir depuis Wolong rendre visite à Schaller à Tangjiahe. Le 9 janvier 1985 marque le départ de Schaller de Tangjiahe.

A noter qu'en mai 2016 Schaller alors âgé de 83 ans et de retour du plateau tibétain où il a étudié la panthère des neiges a passé quelques jours à Tangjiahe.

Le 6 mars, j'ai pu longuement échanger avec Chen Limin sur l'histoire de Baixiongping et les différentes études et coopérations scientifiques à Tangjiahe. Aujourd'hui encore, la réserve coopère avec une association qui mène un travail important pour la protection du panda en associant les habitants : l'association Beijing Sanshui conservation.

 


Paysages enneigés et de bambous dans la vallée de la rivière Hongshihe (洪石河) dans le secteur de Baixiongping - 6 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

L'après-midi, en route entre la station de Baixiongping et l'administration de la réserve à Maoxiangba, nous avons pu apercevoir avec le ranger Wang Chao plusieurs espèces : deux takins du Sichuan (Budorcas taxicolor tibetana) – il y en aurait environ 1 400 à Tangjiahe -, des macaques du Tibet (Macaca thibetana), plusieurs sangliers (Sus scrofa), des muntjac de Reeve (Muntiacus reevesi) et un élaphode (un cervidé) (Elaphodus cephalophus).

 


L'élaphode observé cette fin d'après-midi - 6 mars 2024 - © Jérôme POUILLE

 

Pour en savoir plus :

        > Des crottes de pandas sauvages retrouvées à haute altitude dans la réserve naturelle de Tangjiahe (23 juin 2023)

        > Deux pandas sauvages, un mâle et une femelle, observés perchés dans un arbre de la réserve naturelle de Tangjiahe (7 mars 2023)

        > Des anciennes carrières de granite fermées et restaurées dans la réserve naturelle de Tangjiahe sont désormais fréquentées par le panda (17 novembre 2022)

        > Compétition entre deux pandas en haut d'un arbre en pleine saison des amours dans la réserve naturelle de Tangjiahe (26 avril 2022)

        > Clichés exceptionnels d'un bébé panda âgé de 3 puis 6 mois et de sa mère dans la réserve naturelle de Tangjiahe (15 avril 2022)

        > Un jeune panda aperçu dans la réserve naturelle de Tangjiahe ; peut-être le même que celui photographié à plusieurs reprises depuis 2019 (20 mars 2022)

        > Plusieurs pandas photographiés, dont une mère et son jeune, dans la vallée de Shibangou (réserve naturelle de Tangjiahe) (21 décembre 2021)

        > Un panda sauvage photographié le 20 mai dernier dans le secteur de Sijiaowan de la réserve naturelle de Tangjiahe (13 octobre 2021)

        > Plusieurs pandas sauvages photographiés à quelques jours d'intervalle au printemps dernier dans la réserve naturelle de Tangjiahe (18 août 2021)

        > Scène incroyable de la saison des amours de deux pandas s'affrontant en haut d'un arbre de la réserve naturelle de Tangjiahe (12 avril 2021)

        > Des crottes de pandas trouvées à faible altitude dans une vallée de la réserve naturelle de Tangjiahe (20 mars 2021)

        > Un panda sauvage photographié le 13 janvier dernier dans l'environnement enneigé de la réserve naturelle de Tangjiahe (9 février 2021)

        > Des pandas géants photographiés dans le secteur de Sijiaowan de la réserve naturelle de Tangjiahe (2 janvier 2021)

        > Des traces de pandas géants retrouvées à faible altitude dans la réserve naturelle de Tangjiahe (2 décembre 2020)

        > La réserve naturelle de Tangjiahe dévoile de nouveaux clichés de pandas sauvages photographiés ce début d'année (11 août 2020)

        > Un panda sauvage photographié dans la vallée de Laohugou de la réserve naturelle de Tangjiahe (22 juin 2020)

        > Trois pandas sauvages aperçus en deux jours seulement dans la réserve naturelle de Tangjiahe (9 avril 2020)

        > Une mère panda suivie d'un jeune photographiés dans la réserve naturelle de Tangjiahe (21 février 2020)

        > Des pandas sauvages photographiés près d'une cascade dans la réserve naturelle de Tangjiahe (19 août 2019)

        > Un piège photographique capture trois vidéos montrant des pandas sauvages dans la réserve naturelle de Tangjiahe (13 août 2019)

        > Un panda sauvage photographié à une altitude de 2 000 mètres dans la réserve naturelle de Tangjiahe (4 juin 2019)

        > Observation d'un panda sauvage dans le secteur de Motianling de la réserve naturelle de Tangjiahe (26 avril 2019)

        > Observation d'un panda sauvage dans la vallée de Shibanyangou de la réserve naturelle de Tangjiahe (19 avril 2019)

        > Un panda sauvage observé le printemps dernier dans un arbre de la réserve naturelle de Tangjiahe (11 novembre 2018)

        > Plusieurs pandas sauvages photographiés dans la réserve naturelle de Tangjiahe dont une mère avec son jeune (27 septembre 2018)

        > Un panda sauvage photographié dans le secteur de Shibangou dans la réserve naturelle de Tangjiahe (6 novembre 2017)

        > Un panda sauvage observé dans la réserve naturelle de Tangjiahe pendant la saison des amours (15 avril 2017)

        > Plusieurs pandas sauvages photographiés par les appareils installés dans la réserve naturelle de Tangjiahe (29 novembre 2016)

        > Un panda sauvage photographié de nuit dans la réserve naturelle de Tangjiahe (26 juillet 2016)

        > Ping Ping, le jeune panda sauvage secouru dans la réserve naturelle de Tangjiahe, n'a pas survécu à ses blessures (5 décembre 2014)

        > Un jeune panda sauvage gravement blessé a été secouru dans la réserve naturelle de Tangjiahe (20 novembre 2014)

        > Observation d'un jeune panda et de sa mère dans la réserve naturelle de Tangjiahe (17 avril 2014)

        > Des pandas photographiés dans la réserve naturelle de Tangjiahe, dans les Monts Minshan (25 mars 2014)

        > 14 janvier 2013 : Des pandas photographiés dans les réserves naturelles de Tangjiahe et de Foping

        > 24 mars 2010 : Une mère panda et son jeune aperçus dans la réserve naturelle de Tangjiahe

        > 3 mai 2009 : Des nouvelles d'un panda sauvage secouru en octobre 2008 dans la réserve naturelle de Tangjiahe

        > 26 Juin 2006 : Les pandas géants se multiplient régulièrement

Réserves naturelles pour la protection des pandas sauvages > Réserve naturelle de Laoxiancheng

 

Monts Qinling

Province du Shaanxi > Comtés de Meixan, Zhouzhi et Taibai

 

Réserve naturelle nationale de Taibaishan

 

La réserve naturelle nationale de Taibaishan protège un territoire de 56 325 hectares dans les comtés de Meixian, Zhouzhi et Taibai (province du Shaanxi) dans l'habitat des monts Qinling. Cette réserve abrite les pandas les plus au nord des monts Qinling. La réserve a été établie en septembre 1965 sous statut provincial et a été élevée au rang de réserve nationale en août 1986. Elle fait environ 45 km d'Est en Ouest et 34,5 km du Nord au Sud et comprend trois zones comme la majorité des réserves chinoises. La zone centrale fait 22 708 hectares, la zone tampon 30 442 hectares et la zone expérimentale 3 175 hectares. Son point culminant est le Mont Taibai, dans le comté de Meixian, à 3 767 mètres d'altitude ; c'est aussi le point culminant des monts Qinling. La réserve est irriguée par deux cours d'eau principaux et dix rivières affluentes de ces cours d'eau. 

 

Les monts Taibaishan - © Lian Jinxian (廉金贤)

 

Selon les données du quatrième recensement national des pandas géants et de leur habitat, qui s'est déroulé de 2011 à 2014, la réserve abrite 23 pandas géants sauvages soit 2 de plus que dénombrés une décennie auparavant lors du 3ème recensement. Toujours selon les données les plus récentes du 4ème recensement, 42,36% du territoire de la réserve, soient 23 887 hectares, sont considérés comme un habitat du panda, auxquels s'ajoutent 19 392 hectares d'habitat potentiel (34,39% de la réserve).

La réserve présente une forte richesse floristique et faunistique avec au moins 2 081 espèces de plantes, 2 007 espèces d'insectes, 8 espèces de poissons, 10 espèces d'amphibiens, 26 espèces de reptiles, 218 espèces d'oiseaux et 72 espèces de mammifères recensées. Parmi les espèces végétales protégées, citons l'arbre caramel (Cercidiphyllum japonicum), l'espèce de petite plante herbacée Circaeaster agrestis, l'espèce d'arbre à latex Eucommia ulmoides, Kingdonia uniflora (une plante herbacée de Chine), l'espèce de mélèze endémique du Mont Taibai Larix chinensis, l'espèce de fougère Ophioglossum thermale, ou encore l'épicéa d'Orient Picea neoveitchii endémique des Monts Qinling. Côté animaux, en plus du panda géant, citons le takin (Budorcas taxicolor), le rhinopithèque de Roxellane (Rhinopithecus roxellanae), le cerf porte-musc des forêts (Moschus berezovskii), le léopard, l'ours noir d'Asie (Ursus thibetanus), le goral de l'Himalaya (Naemorhedus goral), le serow (Capricornis sumatraensis), la loutre commune, la salamandre géante chinoise (Andrias davidianus), l'ithagine ensanglantée (Ithaginis cruentus), le faisan doré (Chrysolophus pictus), ou encore le tragopan de Temminck (Tragopan temminckii).

La réserve de Taibaishan est adjacente au sud-est avec celles de Huangbaiyuan et de Laoxiancheng. Elle est connectée à l'est avec la réserve de Zhouzhi via le corridor d'Houzhenzhi et le parc national forestier d'Heihe qui relient les deux réserves. Au sud-ouest elle est connectée avec la réserve de Niuweihe via le corridor de Dashuping qui relie les deux réserves.

Début 2013, la réserve a installé des appareils photos à déclenchement infrarouge à plusieurs endroits stratégiques. Depuis, des pandas sauvages ont été photographiés à plusieurs reprises, notamment en 2013, 2014 et 2018.

 

Panda sauvage photographié le 4 mars 2014 dans la réserve de Taibaishan - © Taibaishan NR

 

Pour en savoir plus :

        > Des rangers de la réserve naturelle de Taibaishan se sont retrouvés nez à nez avec un panda sauvage (30 juin 2020)

        > Des pandas sauvages et d'autres espèces photographiés dans la réserve naturelle de Taibaishan (6 février 2015)

        > Premières photographies de pandas sauvages dans la réserve naturelle de Taibaishan (30 avril 2014)

Réserves naturelles pour la protection des pandas sauvages > Réserve naturelle de Laoxiancheng

 

Monts Qinling

Province du Shaanxi > Comté de Zhouzhi

 

Réserve naturelle nationale de Laoxiancheng

 

La réserve naturelle de Laoxiancheng (老县城自然保护区) est une réserve naturelle de rang national qui se situe dans le comté de Zhouzhi (province du Shaanxi), dans les monts Qinling. Elle a été établie en 1993 par le comté de Zhouzhi et la ville-préfecture de Xi'an, puis élevée au rang de réserve provinciale en 2004 et enfin élevée au rang de réserve naturelle nationale par le Conseil d'Etat le 25 décembre 2013. Elle protège un territoire de 12 611 hectares large de 14,5 kilomètres d'Est en Ouest et haut de 14 kilomètres du Nord et Sud sur les contreforts Sud de la section médiane des monts Qinling, et dans la partie amont du bassin versant de la rivière Xushui (湑水). La zone centrale occupe une superficie de 5 578 hectares, la zone tampon une superficie de 3 263 hectares et enfin la zone expérimentale une superficie de 3 770 hectares. Le relief est élevé dans la partie Sud-Est de la réserve et moins élevé au Nord-Ouest. Le point culminant est le sommet Luban (鲁班) à 2 904 mètres d'altitude et le point le plus bas est le village de Qinglong (青龙) à 1 524 mètres d'altitude.

Elle abrite 263 espèces de vertébrés (mammifères : 7 ordres, 24 familles, 42 genres et 50 espèces ; oiseaux : 12 ordres, 35 familles, 114 genres et 188 espèces ; reptiles : 2 ordres, 5 familles, 14 genres et 15 espèces, amphibiens : 2 ordres, 3 familles, 4 genres et 5 espèces ; poissons : 2 ordres, 3 familles, 5 genres et 5 espèces) dont 40 bénéficient d'un statut de protection élevé en Chine. Parmi ces espèces, citons notamment le panda géant, la sous-espèce de Qinling de takin ou takin doré (Budorcas taxicolor bedfordi), le rhinopithèque de Roxellane (Rhinopithecus roxellanae), l'ours noir d'Asie (Ursus thibetanus), le léopard (Panthera pardus), le muntjac de Reeve (Muntiacus reevesi), le serow (Capricornis sumatraensis), l'élaphode (Elaphodus cephalophus), le cerf porte-musc des forêts (Moschus berezovskii), le sanglier sauvage (Sus scrofa), le blaireau à gorge blanche (Arctonyx collaris), la martre à gorge jaune (Martes flavigula), l'ithagine ensanglantée (Ithaginis cruentus), le tragopan de Temminck (Tragopan temminckii) ou encore le faisan doré (Chrysolophus pictus). 

La réserve compte 24 ordres, 238 familles, 791 genres et 1 194 espèces d'insectes. 

Elle abrite également au moins 1 146 espèces de plantes de 112 familles différentes.

La réserve naturelle de Laoxiancheng est limitrophe au Sud avec la réserve naturelle de Foping, à l'Ouest avec celle d'Huangbaiyuan et à l'Est avec celle de Zhouzhi. Au Nord elle est connectée avec la réserve naturelle de Taibaishan.

Selon les données du quatrième recensement national des pandas géants et de leur habitat, mené de 2011 à 2014, la totalité de la réserve de Laoxiancheng constitue un habitat favorable pour le panda géant. Elle abrite 26 pandas sauvages, soit deux de moins que dénombrés lors du 3ème recensement une dizaine d'années auparavant. 86,45% de la réserve est couverte en bambous.

Le comté de Zhouzhi abrite quant à lui 56 pandas sauvages toujours selon les données du quatrième recensement, dont 49 sont protégés par des réserves naturelles (26 pandas dans celle de Laoxiancheng et 23 pandas dans celle de Zhouzhi).

 

Pour en savoir plus :

        > Un panda sauvage marron et blanc photographié à deux reprises dans la réserve naturelle de Laoxiancheng, dans les monts Qinling

        > Plusieurs grands pandas sauvages photographiés dans la réserve naturelle de Laoxiancheng (monts Qinling) (27 mai 2020)

        > De nombreux animaux photographiés dans la réserve naturelle de Laoxiancheng dans les monts Qinling (16 mai 2000)

        > 27 avril 2009 : Un panda sauvage aperçu dans la réserve de Laoxiancheng

Réserves naturelles pour la protection des pandas sauvages > Réserve naturelle de Baiyang

 

Monts Minshan

Province du Sichuan > Comté de Songpan

 

Réserve naturelle provinciale de Baiyang

 

La réserve naturelle provinciale de Baiyang (白羊保护区) se situe dans le comté de Songpan (province du Sichuan) dans les monts Minshan. Elle a été établie en 1993 et protège un territoire de 76 710 hectares (scindé en deux parties non contiguës) dont 68,32 % (soit 52 407,64 hectares) constituent un habitat pour le panda géant selon les données du quatrième recensement national des pandas géants et de leur habitat (mené de 2011 à 2014), un chiffre en baisse de 9,68% par rapport au recensement précédent (mené de 1999 à 2003). 82 pandas sauvages ont été dénombrés, contre 65 une décennie auparavant, soit une hausse des effectifs de 26,15%.

Ces 82 pandas représentent 10,29% de l'effectif total de pandas dans les monts Minshan, 5,91% de l'effectif total de pandas dans la province du Sichuan et 4,40% de l'effectif total de pandas sauvages. La densité de pandas estimée dans les 52 407,67 hectares habités par le panda est de 0,156 pandas par km².

La réserve naturelle de Baiyang est adjacente au Sud-Ouest avec la réserve naturelle de Xiaozhaizigou (comté de Beichuan), au Sud-Est avec celle de Piankou (comté de Beichuan), à l'Est avec la réserve naturelle de Xuebaoding (anciennement Si'er) (comté de Pingwu) et au Nord avec celle d'Huanglong (comté de Songpan).

L'aire centrale de la réserve fait 63 000 hectares et l'aire expérimentale 13 710 hectares. Le sommet Xuebaoding (雪宝顶) est le point culminant de la réserve, à une altitude de 5 588 mètres. L'altitude la plus faible est de 1 080 mètres.

Outre le panda géant, cette réserve protège également entre autres le takin (Budorcas taxicolor), le rhinopithèque de Roxellane (Rhinopithecus roxellanae), la panthère des neiges (Panthera uncia), le pygargue de Pallas (Haliaeetus leucoryphus). le panda roux (Ailurus fulgens), le macaque du Tibet (Macaca thibetana), l'ours noir d'Asie (Ursus thibetanus), le grand bharal (Pseudois nayaur) ou encore le faisan doré (Chrysolophus pictus).

La réserve protège également de nombreuses espèces de plantes et d'arbres don le ginkgo (Ginkgo biloba), l'arbre à gomme (Eucommia ulmoides) ou encore l'épicéa de Sargent (Picea brachytyla). 

 

Pour en savoir plus :

        > Un villageois observe un panda géant sauvage dans la réserve naturelle de Baiyang (12 août 2021)

        > Un panda géant sauvage photographié dans le secteur de Pinggou de la réserve naturelle de Baiyang (29 juillet 2021)

        > Un panda géant sauvage photographié dans la réserve naturelle de Baiyang (1er juin 2021)

        > Un panda géant sauvage photographié en train de marquer son territoire dans la réserve naturelle de Baiyang (28 janvier 2020)

  1. Réserve naturelle de Laojunshan (Sichuan)
  2. Réserve naturelle de Guanbagou (Sichuan)
  3. Réserve naturelle de Meigu Dafengding (Sichuan)
  4. Réserve naturelle de Bayuelin (Sichuan)

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Pandas - Le panda géant ou grand panda (Ailuropoda melanoleuca) - Existe depuis : Mai 2002            © Jérôme POUILLE : Contactez-moi
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