Captivité
Accès rapide aux chapitres de la page :
Le centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi
La base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant
La base de Ya'an Bifengxia du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant
En plus des zoos traditionnels chinois qui hébergent des pandas géants captifs dans un but de présentation au public de l'espèce mais aussi de sensibilisation, la Chine compte à ce jour trois grandes institutions qui hébergent une population captive de pandas géants suffisamment importante en terme de nombre d'individus pour élever l'espèce en captivité c'est-à-dire faire reproduire les adultes et prendre soin des jeunes auxquels ils donnent naissance.
Ces trois institutions sont les suivantes :
- le centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi (Shaanxi Province Wild Animal Rescue & Breeding Center, souvent abrégé SWARC pour Shaanxi Wild Animal Rescue Center). Cette institution se compose du centre principal de Louguantai et de deux annexes, la base de Taping connue aussi sous le nom de base de Hanzhong dans le comté de Foping, et la base de Huayang dans le comté de Yangxian. La base de Hangzhong est présentée comme une base dédiée à la mise en œuvre d'expérimentation de réintroduction, même si dans la réalité pour l'instant cette base remplie plutôt le rôle d'une antenne de Louguantai sans réel objectif de réintroduction derrière (lire le chapitre consacré à cette base sur la page dédiée à la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel).
- la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant (Chengdu Research Base of Giant Panda Breeding ; abrégé CRBGPB), qui comprend la base principale dite de Chengdu et la vallée du panda à Dujiangyan connue également sous le nom de Centre de Dujiangyan Chengdu de recherches sur le terrain sur les pandas géants (Dujiangyan Chengdu Field Research Center for Giant Pandas). Cette seconde base à Dujiangyan est destinée à la mise en œuvre dans le futur d'un programme visant à la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel ; dans l'attente de l'achèvement de sa construction, elle remplit le rôle d'une annexe de la base de Chengdu (lire le chapitre consacré à cette base sur la page dédiée à la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel).
- le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda ; abrégé CCRCGP). Le CCRCGP se compose à ce jour de la base de Bifengxia à Ya'an, de la base de réintroduction d'Hetaoping, du centre vétérinaire de Dujiangyan (ce dernier étant aussi connu sous les noms de centre vétérinaire de Juandongguo Shiqiao ou de Qingchengshan), de la base de Tiantaishan, de la base d'Huaying d'entraînement du panda géant à la réintroduction (Giant panda reintroduction Huaying Mountain training base), et enfin de la base de Gengda (Shenshuping). Il comptait auparavant l'ex-centre de Wolong, détruit par le séisme meurtrier de mai 2008, dont une partie constitue aujourd'hui la base d'Hetaoping (lire le chapitre consacré à cette base sur la page dédiée à la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel). Plus bas sur cette page, je détaille la base de Ya'an Bifengxia. Voici quelques liens pour avoir une description des autres bases rattachées au CCRCGP :
> Ma visite de la base de Gengda le 3 avril 2015
> Mon passage à proximité de la base d'Hetaoping le 3 avril 2015
> Ma visite de la base de Dujiangyan Qingchengshan du 27 mars 2015
Ces institutions jouent également un rôle majeur dans la recherche scientifique de l'espèce, notamment sur les thèmes propres à la vie de l'espèce en captivité (comportement, caractéristiques de la reproduction, étude des naissances, croissance et développement des jeunes, physiologie des pandas, médecine vétérinaire, soins, pathologie, endocrinologie, nutrition, communication, génétique...). La population ex situ de pandas géants est une opportunité unique de créer la connaissance scientifique. Il existe de nombreux exemples d'informations et d'outils générés à partir d'études ex situ et qui peuvent être appliqués aux pandas sauvages. De plus, la population sauvage étant menacée, la population captive est une "assurance" contre la perte de diversité génétique, contre la perte de populations ou de l'espèce entière. Sans oublier enfin l'objectif d'éducation à la conservation, de sensibilisation des visiteurs, de la diffusion d'informations et de connaissances. L'éducation à la conservation est un élément clef de tout programme de conservation et une meilleure connaissance de l'espèce entraîne le désir de mieux la protéger. L'éducation à la conservation doit se faire à la fois à l'échelle locale, auprès des populations qui vivent dans ou autour de l'habitat naturel du panda, mais aussi à des échelles plus éloignées, que ce soit en Chine ou partout dans le monde. Au-delà du panda, l'éducation à la conservation est aussi bénéfique aux espèces animales et végétales dans leur ensemble ; mieux comprendre le fonctionnement de la nature permet de mieux la respecter.
Ces institutions remplissent également un rôle de recueil de pandas sauvages trouvés blessés, affamés, malades ou abandonnés (bébés). Elles sont équipées pour administrer les soins urgents aux pandas sauvages qui en ont besoin et assurent une convalescence aux animaux qui le nécessitent.
Enfin, l'objectif final des programmes d'élevage en captivité étant la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel, ces institutions jouent et vont jouer dans le futur un rôle majeur pour la mise en œuvre de cet objectif. Ce point est cependant détaillé dans la page spécifique consacrée aux programmes de réintroduction.
Pour en savoir plus : La réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel, expérimentation passée et programmes futurs
Localisation des 3 centres actuels de recherche scientifique et d'élevage du panda géant
ainsi que du centre de Wolong détruit par le séisme de mai 2008 :
1 - Centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi (SWARC)
2 - Base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant (CRBGPB)
3 - Base de Ya'an Bifengxia du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (CCRCGP > Ya'an Bifengxia)
4 - Ex-centre de Wolong (CCRCGP > Wolong) et actuelle base d'Hetaoping (CCRCGP > Hetaoping) du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant
Le centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi
Le centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi (Shaanxi Province Wild Animal Rescue & Breeding Center, souvent abrégé SWARC pour Shaanxi Wild Animal Rescue Center) (陕西省珍稀野生动物抢救饲养研究中心简介) se situe dans la ville de Louguantai, comté de Zhouzhi, province du Shaanxi ; à environ 75 kilomètres de la ville de Xi'an.
L'entrée du centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi, 17 juillet 2013- © Jérôme POUILLE
Carte de localisation de la base de Louguantai (point bleu) à l'Ouest de Xi'an, capitale de la province du Shaanxi
Les Monts Qinling, habitat du panda, servent de toile de fond à la base de Louguantai - 17 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
Cette base de Louguantai a été établie en 1987, occupe environ 14 hectares et se situe au pied des Monts Qinling, un des six grands Monts habités par les pandas sauvages. La vocation principale de ce centre est d'apporter les soins aux animaux sauvages retrouvés blessés ou malades dans les Monts Qinling. Il joue également un rôle dans l'élevage en captivité du panda géant, dans l'éducation à la protection de la vie sauvage, et dans la recherche scientifique. Environ 60 personnes y travaillent. Au sein de la base est implanté un laboratoire d'Etat de conservation des ressources génétiques des espèces en danger rattaché à l'Université de Zhejiang.
Des allées fleuries permettent de découvrir la base et ses différents pensionnaires - 16 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
Bâtiment du laboratoire de conservation des ressources génétiques des espèces en danger, sous tutelle de l'Université de Zhejiang
16 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
Les espèces que la base de Louguantai abrite, outre le panda géant, sont le rhinopithèque de Roxellane, le takin, l'ibis nippon (Nipponia nippon), le hokki brun (Crossoptilon mantchuricum), le cerf de Thorold ou cerf au museau blanc (Cervus albirostris ou Przewalskium albirostris), le panda roux, l'ours noir d'Asie, la panthère, et d'autres espèces d'oiseaux y compris des chouettes. La base de Louguantai est une base pour la reproduction de l'ibis nippon et fournit des lots d'animaux pour des projets de réintroduction.
Le takin doré, une sous-espèce de takin nommée parfois takin du Shaanxi, et endémique à la Chine - 16 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
26 ans après son ouverture, cette base n'a bénéficié que peu d'entretien et de valorisation, et donc apparaît comme assez peu moderne et dispose d'enclos notamment intérieurs peu fonctionnels et donc peu adaptés à l'hébergement d'animaux pour la plupart issus du milieu naturel et sauvés pour des raisons multiples. Les pandas géants sont privilégiés dans cet état des lieux mais bien d'autres espèces, notamment les oiseaux, les pandas roux, les ours, les singes, ou encore les takins, sont hébergés dans des enclos petits, bétonnés, et sans aucun enrichissement environnemental pour les animaux. L'impression laissée au visiteur est donc plutôt négative, et ce centre sous tutelle de l'Association chinoise de conservation de la vie sauvage (China Wildlife Conservation Association - CWCA), elle-même rattachée au Ministère chinois des Forêts (State Forestry Administration), est peu fonctionnel. D'ailleurs, un nouveau centre est en construction à un quart d'heure à pied au Sud du centre actuel et devrait ouvrir peut-être en 2014, selon l'avancement des travaux et l'obtention de financements.
A noter que le Centre de sauvetage des animaux sauvages du Shaanxi (Shaanxi Wild Animal Rescue Center) regroupe en fait plusieurs bases, dont celle de Louguantai, la première ouverte. Deux autres bases, une dans la vallée de Taping à Hanzhong (comté de Foping) et la seconde à Huayang (comté de Yangxian) hébergent au cas par cas des pandas.
La base de Taping, inaugurée le 16 septembre 2009, a pour objectif spécifique l'entraînement de pandas captifs à vivre dans des conditions plus naturelles. Cependant, les informations émanant de cette base sont trop rares, voire parfois contradictoires, et l'examen des photos et des articles de presse montre que cette base semble plutôt être pour le moment une annexe de celle de Louguantai sans réel objectif de réintroduction derrière. Il semblerait que des pandas y soient transférés puis repartent vers le centre principal (lire le chapitre consacré à cette base sur la page dédiée à la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel).
La base de Louguantai est devenue une base majeure en Chine d'élevage en captivité du panda géant. En terme de nombre de pandas hébergés, elle arrive en troisième position après la base de Ya'an Bifengxia et la base de Chengdu. Depuis quelques années, le rôle que ce centre joue vis à vis de l'espèce panda géant est un rôle de secours aux pandas en difficulté retrouvés dans les Monts Qinling mais aussi un rôle dans l'élevage en captivité de l'espèce et un rôle de recherche scientifique.
Cet établissement collabore amplement avec les deux autres grandes institutions chinoises chargées de l'élevage du panda géant en captivité que sont la base de Chengdu et le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant. Cette collaboration consiste au partage de connaissance, à l'échange de pandas pour la reproduction, en une collaboration vétérinaire et scientifique.
Le nombre et l'identité des pandas hébergés dans la base de Louguantai varient fréquemment, en fonction notamment des échanges avec Chengdu et Bifengxia, mais aussi avec les deux autres bases du SWARC (Hanzhong et Huayang) et avec d'autres zoos. Selon les périodes de l'année, en fonction des prêts et/ou échanges de pandas en cours, la base de Louguantai compte entre 10 et 15 pandas géants.
L'implication de ce centre dans l'élevage en captivité de l'espèce s'est concrétisée en 2003 lorsque Xue Xue a donné naissance à des jumeaux le 2 août dont un a survécu, la femelle Lou Sheng (= Yang Yang). La valeur de Lou Sheng est haute génétiquement parlant car sa mère Xue Xue et son père Ping Ping sont tous deux nés dans le milieu naturel et les gènes "sauvages" sont ainsi maintenus et introduits dans la population captive du centre. D'autant plus que Lou Sheng est à son tour devenue mère de jumeaux le 18 août 2009 (Long Long et Feng Feng) et qu'elle a donc transmis à son tour ses gènes précieux.
En tout de 2003 à 2013, ce sont 10 portées qui ont vu le jour au centre de Shaanxi :
- 2 août 2003 : Xue Xue a donné naissance à des jumeaux dont un seul a survécu. Il s'agit de Lou Sheng (voir ci-dessus).
- 6 août 2005 : Xue Xue a donné naissance à des jumeaux, un des deux est mort seulement 3 jours après sa naissance (lire l'article). Le survivant est la femelle Xin Xin. A noter que ces jumeaux présentaient la particularité d'avoir un père différent, ce qui est très rare. En effet Xin Xin a pour père Ding Ding, le mâle qui s'est accouplé avec Xue Xue tandis que le jumeau décédé avait comme père Ping Ping avec la semence duquel Xue Xue avait été en parallèle inséminée.
- 27 juillet 2008 : Zhu Zhu a donné naissance à Qin Chuan, un mâle (lire l'article).
- 29 juillet 2008 : Yalaoda a donné naissance à une portée jumelle (lire l'article). Seul le mâle Le Le a survécu.
- 18 août 2009 : Lou Sheng a donné naissance à Long Long (mâle) et Feng Feng (femelle) (lire l'article).
- 4 septembre 2009 : Zhu Zhu a donné naissance à Ya Ya, une femelle (lire l'article).
- 14 septembre 2010 : Xue Xue a donné naissance à un petit qui n'a pas survécu.
- en 2012, Xin Xin a donné naissance à des jumeaux qui n'ont pas survécu.
- 18 juillet 2013 : Xin Xin a donné naissance à une femelle (lire l'article).
- 27 septembre 2013 : Zhu Zhu a donné naissance à une femelle (lire l'article).
La base de Louguantai comporte deux grands secteurs dédiés aux pandas géants. Le premier est celui que l'on rencontre peu après l'entrée, avec un bâtiment auquel est rattaché un grand enclos extérieur. Enfin, un autre secteur comporte des bâtiments formant un cercle, ces bâtiments comportent des enclos intérieurs et distribuent des enclos extérieurs, sur la courbe extérieure du cercle. A l'intérieur de ces bâtiments, un espace central est composé de verdure où les soigneurs travaillent et peuvent circuler d'un bâtiment vers l'autre.
Premier bâtiment dédié aux pandas géants, qui hébergeait les jours de mes visites Qi Zai et Qing Qing - 16 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
Des maisons en forme de cercle distribuent des enclos extérieurs et laissent place à une agréable cours intérieure
16 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
Un des enclos extérieurs rattachés aux bâtiments formant un cercle ; en fond les Monts Qinling - 16 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
Pour en savoir plus :
> 18 octobre 2013 : Zhu Zhu a donné naissance le 27 septembre à Louguantai
> 9 octobre 2013 : Xin Xin a donné naissance le 18 juillet à Louguantai
> 27 juillet 2008 : 6 naissances en Chine en l'espace de 14 heures : le dimanche 27 juillet au matin, Zhu Zhu donne naissance
> 6 Août 2005 : Xue Xue donne naissance à des jumeaux à Shaanxi
Citons quelques pandas secourus dans les Monts Qinling et transférés au centre de Louguantai :
- Xiao Ming, secouru le 20 mars 2007 dans le comté de Taibai (province du Shaanxi). Il était âgé de plus de 20 ans et était presque aveugle lorsqu'il a été trouvé, souffrant d'une grave néphrite (inflammation des reins), de maladies parasitaires et de plusieurs blessures. Après un an de traitements au centre, son état s'était amélioré et son poids était passé de 58 à 120 kg. Ce panda a même été opéré en décembre 2008 de la cataracte. Il est malheureusement décédé en mars 2010.
Pour en savoir plus :
> 17 juin 2009 : Deux femelles inséminées avec du sperme de Xiao Ming
> 22 février 2009 : Xiao Ming, un panda sauvage secouru en 2007 et opéré de la cataracte fin 2008
- Niu Niu, une femelle, a été trouvée fin décembre 2006 par un résident du village de Dajiangou dans le comté de Taibai au Shaanxi. Gravement blessée suite à une bagarre avec d'autres pandas, cette femelle a survécu suite aux soins qui lui ont été délivrés. Elle a perdu les deux tiers de sa patte avant gauche dans la lutte, mais vit toujours à Louguantai.
Niu Niu, une femelle très curieuse et rescapée de graves blessures - 16 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
Pour en savoir plus : 7 Mars 2007 : Un panda géant sauvé mais amputé et à la recherche d'une prothèse
- Er Lang, un mâle, a été secouru à l'âge d'environ 3 mois, le 23 décembre 2009. Ce jour là, trois résidents du village d'Erlangba (comté de Taibai, province du Shaanxi), ont découvert un bébé panda sauvage dans la réserve naturelle de Niuweihe (Monts Qinling), pesant 7 kg et souffrant de déshydratation. Il a été transféré au centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi pour y être soigné. Ce panda est élevé avec les pandas nés au centre en 2009.
Er Lang, secouru, âgé d'environ 3 mois
Er Lang, dans un des enclos intérieurs du secteur en forme de cercle - 16 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
Pour en savoir plus : 16 février 2010 : Un bébé panda sauvage secouru en décembre dernier dans la réserve naturelle de Niuweihe (Monts Qinling)
- Le mâle Qi Zai est "l'attraction" de la base de Louguantai car ce panda a la particularité d'avoir une fourrure marron et blanche (brune et blanche) et non noire et blanche. Il avait été découvert le 1er novembre 2009 (lire l'article) par des chercheurs dans la réserve naturelle de Foping dans les Monts Qinling (province du Shaanxi). Les conditions et les justifications de sa capture demeurent floues (la mère du jeune panda aurait été aperçue à l'époque, ce dernier ne serait donc pas abandonné) mais toujours est-il que ce panda a été capturé et placé en captivité au centre de Louguantai.
Le jeune panda marron et blanc, capturé en novembre 2009 et placé au centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi. Novembre 2010.
Photos de Rebecca Yale (www.rebeccayale.com)
Qi Zai, le mardi 16 juillet 2013, dans son enclos intérieur à cause des fortes chaleurs - © Jérôme POUILLE
Qi Zai, le mercredi 17 juillet 2013, dans son enclos intérieur - © Jérôme POUILLE
Les scientifiques ne savent pas encore exactement pourquoi certains pandas sont marrons et blancs. Un thèse avancée par le célèbre spécialiste du panda, le Professeur Pan Wenshi, considère que la couleur marron/brune est un trait primitif. D'après lui, cette couleur brune serait due à un gène récessif qui ne s'exprime que dans les cas d'homozygotie (il faut que les deux parents apportent le gène "marron" pour que le jeune soit lui aussi marron et blanc). Ces conditions d'expression du gène, qui sont très limitées, prouvent que les jeunes pandas marrons et blancs sont le résultat de taux de consanguinité plus élevés.
Ce jeune panda né à la saison 2009 a été élevé avec les autres pandas nés en 2009 dans le centre mais également avec Er Lang capturé fin décembre 2009.
Pour en savoir plus : 9 novembre 2009 : Découverte d'un bébé panda marron et blanc dans la réserve naturelle de Foping
- Qing Qing est une femelle dont l'année de naissance est estimée à 1985. Elle a été capturée dans le milieu naturel en mars 2001 et est maintenant âgée d'environ 28 ans. Cette femelle est mondialement connue, sous son vrai nom, son nom originel, Jiao Jiao. Cette femelle est celle étudiée par Pan Wenshi et Lu Zhi dans les années 1990 dans la réserve naturelle de Changqing. Nommée par les deux chercheurs Jiao Jiao, "Double charme", elle avait été suivie par les deux scientifiques, notamment car elle avait donné naissance à six petits dans le milieu naturel, ce qui avait permis d'enrichir les connaissances sur les mœurs des femelles pandas dans le milieu naturel. Elle a été capturée, ainsi que son petit, Yuan Yuan, sans justification autre que la volonté de l'inclure aux programmes d'élevage en captivité, et même le Professeur Pan Wenshi s'était fait écho du scandale de cette capture. Jiao Jiao, alias Qing Qing, avait fait la couverture de nombreux magazines dans le monde entier, dont le National Geographic de février 1993.
Qing Qing, voisine de Qi Zai les jours de mes visites - 16 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
Pour en savoir plus :
> Ma visite à la base de Louguantai des 16 et 17 juillet 2013 : Davantage d'informations et de photos
Pour terminer, signalons que ce centre accueille des volontaires qui souhaite s'investir dans les tâches quotidiennes de soins aux pandas. Deux organismes servent d'intermédiaire pour postuler en tant que volontaire :
i-to-i : http://www.i-to-i.com/volunteer-projects/volunteer-panda-conservation-in-china.html
Wild Giant Panda : http://www.wildgiantpanda.info/rescuevolunteer1.htm
La base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant
La base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant (Chengdu Research Base of Giant Panda Breeding), située dans les quartiers nord de la ville de Chengdu et communément appelée base de Chengdu, est une organisation engagée dans la recherche scientifique, l'élevage en captivité, l'éducation à la conservation, la coopération nationale (avec d'autres zoos et des universités) et internationale et le tourisme en liaison avec le panda géant, espèce phare de la base. Elle est dirigée par le Dr. Zhang Zhihe.
La base de Chengdu a fait peau neuve en 2013 avec une nouvelle entrée - 3 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
L'emblème indémodable de la base - 3 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
La base de Chengdu a été fondée en 1987 avec six pandas géants secourus du milieu naturel. Aujourd'hui (2014), la base abrite une petite centaine de pandas géants mais est "propriétaire" d'autres pandas envoyés dans plusieurs zoos chinois et étrangers. Elle coopère notamment avec le zoo de Chengdu, le centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi, le zoo de Chongqing, le zoo de Beijing, le zoo de Changsha, le zoo d'Anji et dans une moindre mesure avec le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant.
La femelle Meng Meng dans le secteur "Sunshine nursery house" de la base de Chengdu - 24 juin 2013 - © Jérôme POUILLE
D'une superficie de plus de 100 hectares et très arborée, notamment au fil des allées bordées de bambous, la base comprend plusieurs secteurs. Juste après l'entrée principale dont la façade représente un panda, les visiteurs peuvent se renseigner au centre de services pour les touristes. La visite de la base peut se faire librement ou accompagné d'un guide. Les enclos des pandas géants se répartissent dans huit grandes zones : "No.14 enclosure" qui est l'un des secteurs les plus anciens de la base à proximité de l'entrée principale, "giant panda cub enclosure" au centre de la base où se trouvent généralement une partie des jeunes âgés de 1 à 2 ans, "adult enclosure" et "sub-adult enclosure" également au centre de la base où sont généralement hébergés des pandas adultes et pré-adultes, "No.1 panda house" et "No.2 panda house" au nord-ouest de la base où sont généralement hébergés des pandas adultes et des jeunes âgés de deux ans, et enfin deux nurseries "sunshine nursery house" et "moonlight nursery house", la première au centre de la base, la seconde au nord-ouest, où se trouvent les femelles potentiellement enceintes et les petits nés juste l'été précédent. La base de Chengdu comprend en outre deux grands secteurs où sont hébergés une centaine de pandas roux, et un petit secteur où sont hébergés quelques faisans dorés. Enfin, des équipements complémentaires sont surtout implantés dans la partie ouest : l'administration de la base, la salle de conférence, le musée, l'ancien hôpital vétérinaire et le nouveau, le secteur "cuisine" où sont préparés les bambous et les compléments alimentaires - dont le gâteau spécial panda - destinés aux deux espèces de pandas, une salle de projection de films, le secteur de quarantaine et de nombreux restaurants et boutiques de souvenirs. Sur la base est enfin implanté le laboratoire sur la conservation et la génétique des espèces en danger de la province du Sichuan (Key Laboratory for Reproduction and Conservation Genetics of Endangered Wildlife of Sichuan Province) dirigé par Madame Hou Rong, lieu de recherches scientifiques appliquées sur le panda géant dans les domaines de la génétique, de la reproduction assistée par l'homme, de l'écologie des populations sauvages, des maladies et affections qui touchent les pandas, de la nutrition, ou encore du comportement.
Mao Mao (la plus à gauche) et six des jeunes nés en 2011 se régalent des jeunes pousses de bambous.
Giant panda cub enclosure - 13 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
Le panda roux, l'autre espèce de pandas étudiée et présentée à la base de Chengdu - 2 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
Analyse ADN de fèces de pandas sauvages, crottes collectées dans le milieu naturel lors du recensement de 2012-2013.
Key Laboratory for Reproduction and Conservation Genetics of Endangered Wildlife of Sichuan Province - 30 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
La base de Chengdu a établi dès 2000 un département d'éducation à la conservation qui compte aujourd'hui plus de dix personnes. Le personnel du département d'éducation à la conservation coopère avec de nombreuses institutions étrangères notamment pour recevoir des formations, formations que la base de Chengdu peut ensuite dispenser dans d'autres zoos chinois. Le zoo d'Atlanta et l'Association des zoos et aquariums (AZA - Association of Zoos and Aquariums) sont des partenaires importants de la base de Chengdu pour transmettre aux chinois les connaissances acquises dans ce domaine dans les pays occidentaux. La base de Chengdu dispense également des formations au personnel qui travaille dans les réserves naturelles afin que ces gardes et éducateurs puissent à leur tour faire de l'éducation à la conservation auprès des villageois et des écoles dans les campagnes. Tous les étés, la base de Chengdu monte des camps d'été, principalement à destination des enfants, dans des réserves naturelles pour les sensibiliser aux richesses naturelles de leur territoire et à la nécessité de protéger leur environnement. En 2013, la base de Chengdu a lancé un programme de sensibilisation contre le trafic animal et le commerce des espèces sauvages. Enfin, la base de Chengdu a également un programme d'éducation à la conservation des pandas roux et fait de nombreuses interventions dans les écoles à ce sujet.
La base de Chengdu mobilise principalement 6 canaux pour favoriser cette éducation à la conservation :
- la formation, notamment d'enseignants, du personnel des réserves naturelles, des parents, des éducateurs dans les zoos,...
- l'intervention auprès du public scolaire : participation aux programmes scolaires, intervention dans les écoles, expositions dans les écoles...
- les projets dans les réserves naturelles : développement de supports pour les activités, camps d'été pour les enfants,...
- les programmes vis à vis des communautés locales : expositions, réunions, échanges...
- l'éducation des touristes : programme dans les réserves naturelles, activités à la base de Chengdu avec les adultes et les élèves, camps d'été à la base, volontariat,...
- l'édition de supports : livres, revues, site internet ; et événements ponctuels : l'opération WWF Earth Hour avec le panda Mei Lan, Chengdu Pambassador, nouvel an chinois,...
La création en 2000 de ce département d'éducation à la conservation, à la fois à la base de Chengdu mais aussi au zoo de Chengdu, a été rendue possible grâce au soutien du zoo d'Atlanta et au travail de Sarah Bexell, toujours à temps partiel chaque année à la base Chengdu pour mettre en œuvre de nouveaux projets d'éducation à la conservation.
La base de Chengdu a établi dès 1987 la Fondation de Chengdu sur la recherche et l'élevage du panda géant (Chengdu Giant Panda Breeding Research Foundation). C'est une organisation à but non lucratif et enregistrée auprès des autorités chinoises. L'objectif principal de cette fondation est de fournir des fonds pour l'élevage et la conservation du panda géant et d'autres espèces animales en danger, de protéger la biodiversité et l'environnement, et ce pour améliorer la conservation ex situ et in situ des espèces en danger. Pour cela, depuis son établissement, la Fondation a collecté 100 000 000 RMB (environ 12,3 millions d'euros) au travers de différents canaux : le grand public, les entreprises et les organisations. La Fondation affecte ensuite les fonds collectés à des projets préalablement sélectionnés. Ainsi, depuis son établissement, la Fondation a subventionné plus de 220 projets de recherche scientifique dans les domaines de la nutrition, de l'élevage, du contrôle des maladies, des hormones de la reproduction, de la génétique, mais aussi en faveur de projets écologiques et d'éducation à la conservation. De plus, 230 chercheurs engagés dans la conservation du panda géant ont bénéficié de formations. Les bénéficiaires de ces fonds sont la base de Chengdu, le Sichuan Key Laboratory of Conservation Biology on Endangered Wildlife, le zoo de Chengdu mais aussi 5 grandes universités chinoises, les réserves naturelles de Longxi-Hongkou et de Baishuihe, et d'autres organisations de recherche et de conservation du panda géant. Plusieurs travaux scientifiques supportés par la Fondation ont donné lieu à des publications majeures dans les journaux scientifiques internationaux ou chinois. La Fondation a également financé la construction d'une partie de la base de Chengdu, mais aussi du Muséum du panda géant à l'intérieur de la base, et subventionne la construction de la Vallée du Panda à Dujiangyan. Dans les années passées, la Fondation a également joué un rôle clef pour encourager la coopération scientifique et les échanges entre les organismes chinois et les organisations internationales de conservation de la vie sauvage, dont l'IUCN/SSC/CBSG, Conservation International, Association of Zoos and Aquariums (AZA), l'Université de Liverpool, l'Université de Nihon,...
Une des sources de fonds pour la Fondation est l'activité dénommée "Panda keeper experience", que les visiteurs de la base de Chengdu peuvent choisir. Le prix de l'activité est de 2000 RMB (environ 250 euros), soit un tarif plutôt élevé, donc il faut percevoir cette activité avant-tout comme une forme de donation. Durant 30 minutes, les participants vont écouter une présentation générale de l'espèce, vont pouvoir laver des bambous et enfin le clou de l'activité : prendre une photo avec un jeune panda. Des sommes importantes sont collectées via ce canal, sommes revenant en intégralité à la Fondation, et servant à financer les différents projets mentionnés ci-dessus.
En plus des activités programmées de la Fondation, et des programmes qui sont sponsorisés chaque année après une validation en comité de pilotage, la Fondation intervient également sur des projets d'urgence, notamment en matière d'éducation à la conservation. Une autre forme directe d'aide pour la Fondation est le volontariat. Seules 33 personnes sont salariées et de nombreux experts ou autres personnes aident temporairement l'association. Enfin, deux autres formes de support financier sont possibles : le don direct d'argent et l'adoption de pandas, géant ou roux. La donation consiste à donner de l'argent pour supporter un projet défini et le don est encadré par un contrat. L'adoption consiste à adopter symboliquement un animal durant une période d'un an ou plus, voire pour la durée de vie de l'animal. Le donateur reçoit des nouvelles régulières du panda qu'il a adopté et peut même renommer l'animal. D'autres bénéfices lui sont accordés.
Enfin une autre source d'argent pour la Fondation est l'argent des prêts de pandas hors de Chine. Ce n'est plus un secret, les zoos qui hébergent des pandas versent une somme annuelle (environ 1 000 000 dollars US par an) et l'utilisation de cet argent est strictement encadrée par les contrats qui régissent les prêts. Ainsi, dans les cas des pandas prêtés par la base de Chengdu, 51% de la somme revient à l'Administration d'Etat des Forêts (State Forestry Administration) pour la protection des pandas sauvages et de leur habitat ; et le reste du montant, soit 49% revient à la Fondation. Ainsi, l'argent ne sert par exemple pas à payer le salaire du personnel de la base, ni les charges courantes. Il est uniquement mobilisable pour les projets de la Fondation que j'ai détaillé ci-dessus.
Comme précisé précédemment, la base de Chengdu joue un rôle important dans l'élevage en captivité de l'espèce. Depuis sa création, elle a vu naître de nombreux bébés et les experts de la base privilégient depuis quelques années les accouplements naturels à l'insémination artificielle, ainsi que l'élevage par une mère panda des petits, et non un élevage exclusif par l'homme. Les chercheurs et vétérinaires de la base, qui travaillent sur les sujets de la nutrition, de la médecine vétérinaire, du comportement et de la biologie du panda partagent également leurs connaissances lors du Meeting technique annuel sur le panda qui réunit les experts du panda du monde entier pour améliorer la gestion en captivité des pandas.
Les 7 bébés nés en 2012 à la base de Chengdu - 30 octobre 2012 - © Jérôme POUILLE
Ces dernières années, la base de Chengdu a coopéré avec de nombreuses organisations internationales dont l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN/SSC/CBSG), l'Association américaine des zoos et aquariums (American Zoos and Aquariums Association = AZA), l'Association japonaise des zoos et aquariums (Japanese Zoo and Aquarium Association). La base a fait une large place aux actions de promotion des espèces rares et menacées de Chine.
La base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant dispose depuis 2012 d'une antenne à Dujiangyan, nommée la vallée du panda (Panda valley). Cette antenne est également connue sous le nom de Centre de Dujiangyan Chengdu de recherches sur le terrain sur les pandas géants (Dujiangyan Chengdu Field Research Center for Giant Pandas) et elle spécifiquement conçue pour mener des recherches sur la réintroduction potentielle dans la nature de pandas nés en captivité (lire le chapitre consacré à cette base sur la page dédiée à la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel).
Pour en savoir plus : Davantage d'informations et de photos sur la base de Chengdu et les rôles qu'elle joue :
> Mes activités à la base de Chengdu en juillet 2013
> Mes activités à la base de Chengdu en juin 2013
> Mes activités à la base de Chengdu en mai 2013
Ya Zai - Giant panda cub enclosure - 16 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
Fu Fu - Sunshine nursery house - 16 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
La base de Ya'an Bifengxia du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant
La base de Bifengxia est une antenne du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (China Conservation and Research Centre for the Giant Panda) initialement implanté à Wolong, avec sa base de Wolong, malheureusement détruite par le séisme du 12 mai 2008.
La base de Bifengxia tient son nom de la vallée où elle est implantée et d'un village du même nom, placé sous la juridiction de la ville de Ya'an, située à environ 8 kilomètres de Bifengxia et à environ 150 kilomètres de Chengdu. Les touristes peuvent rejoindre la ville de Ya'an en 2h30 de bus à partir de Chengdu puis prendre un mini-bus privé entre Ya'an et Bifengxia.
En plus d'être le lieu d'implantation de la base des pandas, la vallée de Bifengxia est également un site touristique réputé à Ya'an. D'une altitude comprise entre 800 et 2400 mètres, cette vallée aux pentes abruptes et à la végétation semi-tropicale est accessible aux visiteurs pour une randonnée jalonnée de cascades. La température annuelle moyenne de la vallée est comprise entre 12 et 14°C et les précipitations annuelles entre 1500 et 1800 mm. L'humidité relative est d'environ 80% durant toute l'année. Selon un recensement préliminaire, la vallée héberge au moins 2000 espèces de plantes supérieures dont 400 espèces d'arbres, 100 espèces différentes de bambous et environ 200 espèces de fougères. Auxquels il faut ajouter de nombreuses espèces de bryophytes (mousses).
La vallée de Bifeng, un paysage verdoyant, magnifique et riche en biodiversité - 29 juin 2013 - © Jérôme POUILLE
Les gorges de Bifeng sont aussi le lieu d'implantation d'un zoo et de nombreux autres loisirs et hôtels.
L'Administration d'État des Forêts (SFA : State Forestry Administration) a investi près de 30 millions de yuans (2,8 millions d'euros) en 2001 pour construire à Bifengxia cette base qui à l'époque constituait une antenne du centre de Wolong. Depuis le séisme du 12 mai 2008, lors duquel le centre de Wolong a été en partie détruit, la base de Ya'an Bifengxia est devenue la base principale du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant. D'ailleurs de nombreux pandas du centre de Wolong ont été transférés vers cette base peu après le séisme.
La base de Ya'an Bifengxia a été ouverte en décembre 2003. Elle se situe à une altitude comprise entre 1 100 et 1800 mètres et occupe près de 72 hectares. Une grande porte et des pandas sculptés marquent l'entrée de la base.
Entrée de la base de Ya'an Bifengxia, dans la vallée de Bifengxia - 17 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
La statue peu après l'entrée dans le site qui représente deux pandas qui jouent ensemble
17 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
Cette base comporte plusieurs grands secteurs qui hébergent tous plus ou moins de pandas, mais ces derniers sont très fréquemment échangés d'un enclos à un autre et d'un secteur à un autre, pour les besoins notamment de la reproduction mais aussi car il est préférable pour les pandas de découvrir de nouveaux espaces.
Juste après l'entrée se trouvent sur la droite un bâtiment en surplomb qui abrite l'administration de la base et le Wolong Panda Club (auprès de qui on peut s'inscrire pour devenir volontaire ou bien adopter un panda, ou bien encore sponsoriser la base).
Le premier secteur que l'on rencontre est dénommé "Baixiongping" ou encore "White bear ground". Il abrite plusieurs pandas. Plus loin, on rencontre ensuite le secteur "Panda kindergarten" où se trouvent la nurserie et généralement les petits nés l'été précédent, répartis dans deux enclos extérieurs. Ensuite, sur la droite en surplomb se trouve le secteur "Old breeding center" qui comporte quatre grands enclos extérieurs. Plus loin, un secteur plus récent est dénommé "New Leopard Mountain". Il comporte plusieurs bâtiments qui distribuent des enclos extérieurs. Enfin, à l'extrémité de la vallée se trouve le secteur "Old Leopard Moutain" nommé aussi "Overseas pandas". Plusieurs villas distribuent là également plusieurs enclos extérieurs.
Jeunes pandas nés l'été 2012 à la base de Ya'an Bifengxia - Panda kindergarten - 17 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
A ces différents secteurs, il faut ajouter des secteurs non accessibles pour les visiteurs :
- "New breeding center" (nouveau centre d'élevage), le plus récent, un bâtiment rectangulaire qui abrite une douzaine d'enclos intérieurs et extérieurs et qui est le centre névralgique de la saison des amours. Un cheminement piéton sur le toit permet de surveiller de près les pandas lorsqu'ils sont placés ensemble pour la reproduction et de notamment agir rapidement en cas de combat.
- Centre de recherches,
- Hôpital vétérinaire,
- Quelques maisons et enclos temporaires pour des pandas.
La base est étalée, en longueur, dans la vallée. C'est une vallée profonde et la base est entourée de montagnes parsemées de brume, un atmosphère très proche du milieu naturel, même si malheureusement il fait très chaud à Bifengxia l'été.
Les enclos extérieurs sont pour la plupart spacieux, arborés et avec beaucoup de végétation. Conformément au relief local, ils sont souvent escarpés et sont établis sur le flanc des montagnes. Ils disposent de plate-formes et ont un aspect assez naturel. Ils diffèrent complètement de ceux de Chengdu, notamment par le fait qu'ils soient escarpés et plus "biscornus" pour adopter le relief local. Les enclos intérieurs sont très rudimentaires de même que les bâtiments qui les abritent. Les enclos intérieurs sont climatisés car les étés à Bifengxia peuvent être très chauds.
Vue sur les enclos extérieurs du secteur "Old breeding center", dont les formes et les limites épousent le relief local.
Old Leopard Mountain - 17 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
La base de Bifengxia a intégré ses enclos dans le paysage, et ces derniers ont épousé le relief local.
Vue sur les enclos du secteur "Baixiongping" - 29 juin 2013 - © Jérôme POUILLE
La base est située dans un site à l'environnement naturel assez exceptionnel et ainsi elle donne assez peu l'impression d'un zoo, tel qu'on peut l'imaginer bien organisé avec des allées propres. Ici il n'en est rien. Entre deux secteurs éloignés, c'est l'environnement naturel qui prédomine et les différents secteurs semblent posés par ci et là au milieu d'un site naturel très verdoyant et luxuriant en tout cas en cette saison. Les enclos, comme mentionné plus haut, ont été établis sur le terrain naturel, escarpé et de hauts murs ont été construits pour transformer ce terrain naturel à flanc de montagnes, en enclos dont les formes sont plus guidées par le relief local que par des plans d'architecte.
Plusieurs pandas envoyés dans les zoos étrangers proviennent de cette base.
Le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant disposent de deux autres bases, celle d'Hetaoping, sur les lieux de l'ancienne base de Wolong, dédiée à un programme de réintroduction (lire le chapitre consacré à cette base sur la page dédiée à la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel), et celle de Dujiangyan, un centre vétérinaire également connu sous les noms de Juandongguo Shiqiao ou de Qingchengshan. En remplacement du centre de Wolong était également prévue une autre base, à Gengda, dite base de Shengshuping, mais elle est toujours en construction et demeure inachevée.
Le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant, placée sous la tutelle de la réserve naturelle de Wolong et du Ministère chinois des forêts, remplit plusieurs rôles : l'élevage en captivité de l'espèce, la recherche scientifique, l'éducation du public et des visiteurs, la sensibilisation et le soutien aux populations sauvages via le programme de réintroduction.
Pour en savoir plus : Davantage de photos et d'informations dans mes comptes-rendus de visites et sur la destruction du centre de Wolong :
> Ma visite à la base de Bifengxia des 29 et 30 juin 2013
> Ma visite à la base de Bifengxia du 17 mai 2013
> 8 mars 2012 : Le terrible séisme de 2008 aurait eu un impact limité pour les pandas sauvages : toutes les informations sur les deux bases en remplacement de celle de Wolong
> 30 mai 2008 : Séisme en Chine : Quel avenir pour le centre de Wolong ?
La base de Ya'an Bifengxia offre différentes possibilités de s'impliquer dans la sauvegarde du panda et la vie de la base. Il est possible d'adopter un panda et ainsi recevoir fréquemment de ses nouvelles (accéder au site spécial), ou encore de travailler comme volontaire. Pour en savoir plus sur les modalités pour effectuer de 2 à 4 semaines de volontariat dans cette base, se renseigner directement auprès du Wolong Panda Club ou bien via l'association américaine Pandas International.
Wolong Panda Club : http://www.pandaclub.cn/english/panda_club/volunteer/3822.html
Pandas International : http://www.pandasinternational.org/wptemp/volunteer-travel/
Wu Gang, un mâle né dans le milieu naturel en 1999. Il est le père de nombreux pandas.
Old Leopard Mountain - 17 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
Bai Yang est un mâle né dans le milieu naturel en 2004. Il a été capturé en mars 2005 dans le comté de Baoxing.
Old Leopard Mountain - 17 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
Shui Xiu, secourue dans le milieu naturel en mars 2008 et amputée d'un morceau de sa patte avant gauche. Malgré son handicap,
Shui Xiu est très agile et est ici perchée très haut dans un arbre du secteur "New Leopard Mountain".
New Leopard Mountain - 30 juin 2013 - © Jérôme POUILLE
Accès rapide aux chapitres de la page :
2006, une première réintroduction qui aboutit à un échec
Le projet porté par le centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi
Le projet porté par la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant
Le projet porté par le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant
2012, Tao Tao devient le second panda né en captivité à être réintroduit
2013, Zhang Xiang est relâchée à son tour
2014 et 2015, poursuite du programme avec la réintroduction de deux autres pandas
2016, Hua Yan et Zhang Meng sont relâchées en même temps
2017, Ying Xue et Ba Xi sont relâchés en même temps
2018, Xiao Hetao et Qin Xin sont relâchés dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou
Pourquoi le choix de la réserve naturelle de Liziping comme site de réintroduction ?
Questions et avenir du programme de réintroduction
Rappelons que l'objectif final des programmes d'élevage en captivité est la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel. Cependant, cette réintroduction doit être préparée et les exemples de réintroduction de gros mammifères ne sont jamais simples.
En 1991 et en 1997 eurent lieu deux réunions d'experts, dont le but était d'examiner la possibilité de réintroduire des pandas en milieu naturel. L'évaluation de la faisabilité ou non de relâcher des pandas captifs dans la nature repose sur des critères types définis par l'Union International de Conservation de la Nature (UICN). La conclusion générale à l'issue de la réunion tenue en 1997 dans la réserve naturelle de Wolong était que « la réintroduction de pandas géants n'est pas souhaitable à l'heure actuelle ». Les participants ont conclu que les activités les plus importantes pour promouvoir la conservation de l'espèce sont la protection de son habitat naturel et la recherche scientifique centrée sur les populations sauvages et leur habitat. En 2000, une troisième évaluation sur la faisabilité de réintroduire des pandas captifs dans la nature a abouti à la même conclusion : la conservation in situ et la recherche restent les alternatives les plus viables à l'heure actuelle.
Cependant, avec les efforts sans précédent depuis le début des années 2000 pour la protection du panda géant et de son habitat et l'augmentation du nombre de pandas en captivité, la réintroduction apparaît aujourd'hui comme prioritaire et devrait le rester dans les stratégies futures. En témoignent les expérimentations lancées par les principales institutions chinoises qui élèvent des pandas en captivité.
A noter qu'il convient de différencier les deux cas suivants :
- Premier cas : la remise en liberté de pandas sauvages (nés dans le milieu naturel) qui vivaient déjà dans le milieu naturel et qui ont été capturés puis placés temporairement en captivité le temps de soins ou qu'ils se rétablissent suite à une blessure ou une famine. Le motif de capture et la durée passée en captivité sont déterminants pour envisager ou non une réintroduction. A ce jour, seuls des individus jeunes ou en âge de se reproduire, et sans pathologie importante peuvent être réintroduits et à la stricte condition qu'ils soient restés peu de temps en captivité et qu'ils n'aient pas perdu leur instinct sauvage ; autrement dit qu'ils soient capables de reprendre facilement et sans délai une vie sauvage sans l'intervention de l'homme. Citons par exemple le cas de la femelle Lu Xin, secourue en mars 2009 dans les Monts Qionglai, qui avait été relâchée une fois soignée, un mois plus tard, dans la réserve naturelle de Liziping, pour renforcer les effectifs dans cette zone géographique stratégique. Depuis, Lu Xin est devenue mère comme l'ont démontré récemment les photographies des appareils à déclenchement infrarouge installés dans la réserve. Citons également l'exemple d'un autre panda, une femelle secourue le 17 mars 2015 dans la réserve naturelle de Wolong, affaiblie et léthargique, puis placée à la base de Gengda Shenshuping pour rétablissement, et relâchée un peu plus d'un mois après, le 29 avril dans la réserve naturelle de Wolong après 43 jours de traitement en captivité. Citons aussi le cas d'une femelle trouvée le 5 avril 2019 dans le village de Jinzigoucun (金字沟村), rattaché à la commune de Guoyuanxiang (郭元乡), dans le comté de Jiuzhaigou (province du Sichuan), et capturée deux jours plus tard alors que son état devenait préoccupant, soignée en captivité, puis relâchée le 15 juin 2019 également dans le comté de Jiuzhaigou après une évaluation minutieuse de son état de santé et de ses capacités à avoir conservé un instinct sauvage. Prenons enfin l'exemple de la femelle nommée Tang Tang, secourue le 9 décembre 2020 dans la réserve naturelle de Foping alors qu'elle présentait une blessure purulente et infectée de 20 cm par 18 au niveau de l'omoplate, puis soignée à la station toute proche de Sanguanmiao puis dans un second temps à la base de Louguantai du Centre de sauvetage des animaux sauvages du Shaanxi (Shaanxi Wild Animal Rescue Center) avant d'être relâchée le 20 mai 2021 à Huodiba, le même site où elle avait été trouvée en décembre.
A lire :
> 25 mars 2009 : Un panda sauvage malade secouru dans la province du Sichuan
- Second cas : la réintroduction dans la nature de pandas nés en captivité, qui n'ont donc jamais connu le milieu naturel avant d'être relâché. C'est ce second aspect qui est développé dans cette page et qui obéit au programme de réintroduction voulu et porté par le ministère chinois chargé des forêts (State Forestry Administration).
A ce jour, 13 pandas nés en captivité ont été relâchés dans le milieu naturel (voir les détails plus bas sur cette page) :
1- Xiang Xiang (mâle) le 28 avril 2006, dans la réserve naturelle de Wolong. Retrouvé mort le 19 février 2007.
2- Tao Tao (mâle) le 11 octobre 2012, dans la réserve naturelle de Liziping. Toujours en vie.
3- Zhang Xiang (femelle) le 6 novembre 2013, dans la réserve naturelle de Liziping. Toujours en vie.
4- Xue Xue (femelle) le 14 octobre 2014, dans la réserve naturelle de Liziping. Retrouvée morte un peu plus d'un mois après, le 23 novembre 2014.
5- Hua Jiao (femelle) le 19 novembre 2015, dans la réserve naturelle de Liziping. Toujours en vie.
6 & 7 - Qian Qian (femelle) et He Sheng (mâle) au début de l'été 2016, dans la réserve naturelle de Liziping. He Sheng a été retrouvé mort le 28 septembre 2016. Qian Qian, blessée, a été recapturée à la fin de l'été 2016.
8 & 9 - Hua Yan et Zhang Meng (deux femelles) le 20 octobre 2016, dans la réserve naturelle de Liziping. Toujours en vie.
10 & 11 - Ying Xue (femelle) et Ba Xi (mâle) le 23 novembre 2017, dans la réserve naturelle de Liziping. Toujours en vie.
12 & 13 - Xiao Hetao (femelle) et Qin Xin (femelle) le 27 décembre 2018, dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou. Toujours en vie.
2006, une première réintroduction qui aboutit à un échec
Le 28 avril 2006 est une date clée car ce jour là Xiang Xiang, un mâle de 4 ans, est devenu le premier panda né et élevé en captivité à être réintroduit dans le milieu naturel (dans la réserve naturelle de Wolong). Cette réintroduction est intervenue après trois ans de « préparation » pour l'animal dans le centre de Wolong. A l'époque, Dermott O'Gorman, délégué pour la Chine du Fonds mondial pour la nature (WWF), expliquait que les chances de survie de Xiang Xiang étaient incertaines. « C'est assurément un événement majeur », avait-il dit. « Mais une fois lâché dans la nature, l'animal va devoir faire face à tous les problèmes auxquels sont confrontés ses congénères sauvages (...). Il y a vraiment beaucoup d'inconnus dans tout cela. »
Xiang Xiang est né au centre de Wolong le 25 août 2001. Jusqu'à ses 2 ans, il a été élevé en captivité comme les autres pandas.
En avril 2002, le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant a sélectionné un site à Hetaoping, compris entre 2 075 et 2 145 m d'altitude, pour y établir une base pour une formation de pandas à vivre dans des conditions semi-naturelles. La construction du centre a été terminée en avril 2003 et le petit enclos semi-naturel occupait environ 30 000 m².
Après l'observation de plusieurs pandas, Xiang Xiang a été sélectionné au printemps 2003 pour suivre la formation. Le 8 juillet 2003, Xiang Xiang a été transféré du centre de Wolong vers le centre de formation, dans le petit enclos. Au départ, un soigneur le guidait vers la nourriture. Progressivement Xiang Xiang a appris à sélectionner les bambous et à s'adapter aux conditions rigoureuses de l'hiver.
L'enclos de taille moyenne (240 000 m²) a été terminé en mai 2004 et se trouvait à une altitude comprise entre 2 165 et 2 480 m. Les ressources en eau étaient abondantes et les bambous suffisants pour 1,5 à 2 ans. Xiang Xiang a été déplacé dans le second enclos le 15 septembre 2004, équipé d'un collier. Il y passe avec succès son second hiver et sélectionne ses bambous et la ressource en eau. En avril 2005, les chercheurs stoppent l'apport de nourriture. Xiang Xiang est de plus en plus indépendant, commence à établir son propre territoire et grimpe aux arbres au moindre bruit inhabituel.
En février 2006, à l'âge de 4,5 ans, Xiang Xiang remplit les conditions pour être relâché. Après un examen médical complet le 27 avril 2006 et équipé d'un collier GPS, il est relâché le lendemain.
Xiang Xiang, réintroduit dans le milieu naturel le 28 avril 2006
Mais malheureusement, Xiang Xiang a été retrouvé mort moins d'un an après avoir été relâché, le 19 février 2007. Son cadavre a été retrouvé le 19 février sur un sol couvert de neige dans les forêts. Xiang Xiang, qui pourrait avoir fait une chute après avoir combattu des pandas sauvages pour de la nourriture ou un territoire, « souffrait de fractures des côtes et de blessures internes », a déclaré le centre de recherches sur le panda géant de Wolong. Tout était parfait jusqu'au 22 décembre 2006, date à laquelle Xiang Xiang avait été retrouvé blessé. Il avait été envoyé au centre pour des traitements avant d'être relâché à nouveau une semaine plus tard. Il semblait retrouver une vie normale mais les signaux émis par le système de suivi dont il était équipé se sont brutalement interrompus le 8 janvier 2007. Zhang Hemin, le directeur du centre de Wolong, avait alors déclaré : « Nous sommes tous attristés pour Xiang Xiang, mais cela ne veut pas dire que le projet est un échec. Les leçons que nous avons tirées de ce qui est arrivé à Xiang Xiang nous permettront de nous adapter et d'améliorer le projet. » Selon Li Desheng, le directeur adjoint du centre de Wolong, le cas de Xiang Xiang prouve que la communauté de pandas sauvages est réticente à accepter des mâles extérieurs. « Nous avons choisi Xiang Xiang parce que nous pensions qu'il était un mâle fort et ainsi qu'il devrait avoir plus de chance de survie dans un environnement naturel difficile. Mais les autres pandas mâles ont clairement perçus Xiang Xiang comme une menace. » Fan Zhiyong, le directeur du programme « espèces » de la branche chinoise du WWF, avait alerté les scientifiques de Wolong sur la nécessité d'être plus prudent dans la sélection du lieu où sont relâchés les pandas élevés en captivité. « L'aire où Xiang Xiang a été introduit est le territoire de plusieurs pandas et est également trop restreinte. Peut-être que la prochaine fois, les scientifiques devraient choisir un lieu avec moins de pandas. » Avis plus nuancé, celui de Sybille Klenzendorf, la directrice du programme « espèces » au WWF, qui explique que les programmes comme celui de Wolong sont chers et aboutissent rarement à un succès. « C'est moins cher et plus facile d'investir dans la protection des habitats sauvages », ajoutant que le WWF travaille dans ce sens pour les pandas. Elle explique que « les grands mammifères sont très sophistiqués dans leurs stratégies de vie dans le milieu naturel. Leur apprendre cela est presque impossible. » Klenzendorf explique que les programmes d'élevage en captivité sont utiles, spécialement pour éduquer et sensibiliser le public. Les ressources dédiées à la réintroduction devraient mieux être fléchées pour enrayer les menaces qui pèsent sur le panda. « La captivité ne sauvera pas le panda. »
A lire : Les actualités consacrées à la réintroduction de Xiang Xiang :
> 30 Mai 2007 : Décès de Xiang Xiang, le panda remis en liberté l'an dernier
> 28 Avril 2006 : Xiang Xiang, le premier panda géant né en captivité et relâché dans la nature
> 21 Février 2006 : Retour prochain d'un panda géant à la vie sauvage
> 15 juillet 2003 : La Chine prépare les pandas géants au retour à la vie sauvage
Le Centre chinois de recherches et de conservation sur le panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda - CCRCGP) a, après cet échec, présenté un certain nombre d'autres pistes de réintroduction. Cependant, ces projets ont tous été stoppés avec le séisme du 12 mai 2008 qui a en partie détruit le centre de Wolong.
A lire : Les réflexions postérieures à l'échec de la réintroduction de Xiang Xiang :
> 14 Novembre 2007 : Nouveau projet de réintroduction
> 8 Juin 2007 : Des experts chinois étudient comment lâcher des femelles pandas dans la nature
Post-séisme, à partir de 2009, plusieurs projets de formation de pandas captifs à la vie sauvage voient le jour
A partir de février 2009, un certain nombre de nouveaux projets vont voir le jour. Ils sont portés par les trois grandes institutions qui hébergent une population captive de pandas géants suffisamment importante en termes de nombre d'individus pour élever l'espèce en captivité c'est-à-dire faire reproduire les adultes et prendre soin des jeunes auxquels ils donnent naissance ; à savoir :
- le centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi (Shaanxi Province Wild Animal Rescue & Breeding Center, souvent abrégé SWARC pour Shaanxi Wild Animal Rescue Center),
- la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant (Chengdu Research Base of Giant Panda Breeding ; abrégée CRBGPB),
- le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda ; abrégé CCRCGP).
A ce jour, seul le programme porté par le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant a déjà abouti à la réintroduction avec succès de pandas nés en captivité dans le milieu naturel. 9 des 11 pandas réintroduits à ce jour sont issus de ce centre, les 2 autres (He Sheng et Qian Qian) sont issus du programme porté par la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant. Ces deux pandas ont malheureusement subi des blessures de nature indéterminée, He Sheng en est mort tandis que Qian Qian a pu être localisée et recapturée pour être soignée.
Le projet porté par le centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi (SWARC) et mené à la base de Taping, dans les Monts Qinling (province du Shaanxi) :
Le Centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi (Shaanxi Province Wild Animal Rescue & Breeding Center) a inauguré le 16 septembre 2009 une nouvelle base, située dans la vallée de Taping (ville de Hanzhong, comté de Foping, province du Shaanxi), spécifiquement dédiée à l'entraînement de pandas captifs à la vie sauvage. La construction de cette base avait débuté en 2007. Il s'agit de la première base des Monts Qinling construite dans l'objectif de réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel.
Trois pandas, tous nés dans le milieu naturel et secourus dans le comté de Foping suite à une blessure ou une maladie, ont été les premiers à être placés dans cette base pour commencer leur nouvelle vie, dans un enclos d'environ 9 hectares où l'environnement est similaire à l'environnement naturel.
Cependant, les informations émanant de cette base sont trop rares, voire parfois contradictoires, si bien qu'il est difficile de savoir réellement combien de pandas y sont hébergés à ce jour. Fréquemment, des articles de presse parlent du lancement dans cette base d'un programme de formation de pandas à vivre dans des conditions semi-naturelles, mais à l'examen des photos et des articles, cette base semble plutôt être pour le moment une annexe du Centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi sans réel objectif de réintroduction derrière. Il semblerait que des pandas y soient transférés puis repartent vers le centre principal de Louguantai.
La base de Taping, dans le comté de Foping, et les trois pandas Cheng Cheng, Da Bao et A Bao - 29 mars 2011
(remerciements & © Leouu - blog.sina.com.cn/leouu)
Comme tempéré plus haut, il semblerait que cette base ne soit pour l'instant qu'à un stade très précoce de recherche et d'expérimentation en lien avec la réintroduction, et que par conséquent une réintroduction à court terme ou même à moyen terme soit à exclure.
A lire : Les actualités consacrées à la base de Taping :
> 23 août 2010 : Des nouvelles des 3 pandas placés à la base de réintroduction de Taping (Shaanxi)
Le projet porté par la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant, dans son antenne de Dujiangyan, dans les Monts Qionglai (province du Sichuan) :
La Vallée du Panda (Panda Valley), une base également connue sous le nom de Centre de Dujiangyan Chengdu de recherches sur le terrain sur les pandas géants (Dujiangyan Chengdu Field Research Center for Giant Pandas), a été inaugurée le 11 janvier 2012 et est implantée dans le village de Baima (commune de Yutang) dans la banlieue de la ville de Dujiangyan, au nord-ouest de la ville de Chengdu. Cette base est une antenne de la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant (Chengdu Research Base of Giant Panda Breeding) et elle spécifiquement conçue pour mener des recherches sur la réintroduction potentielle dans la nature de pandas nés en captivité.
Il faut compter une grosse heure de route pour rejoindre la base de Dujiangyan depuis Chengdu.
L'entrée de la Vallée du Panda - 24 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
La base de Chengdu souhaite étudier la faisabilité de réintroduire dans le milieu naturel, ou non, des pandas nés en captivité. Ils ont pour cela établi cette nouvelle base dans la vallée de Majiagou, ville de Dujiangyan. Les travaux ont débuté en mai 2010 et la première partie de la base a été inaugurée en janvier 2012.
En 2014 et 2015, la base a évolué avec notamment la création d'un nouvel enclos. Il s'agit d'un enclos semi-naturel, établi dans la colline juste derrière les enclos N°2 et N°3. En fait, une partie de la forêt a été clôturée. Cette zone fait 3,8 hectares et son altitude est comprise entre 855 et 773 mètres. La circonférence de l'enclos est de 761 mètres et 30 caméras ont été installées sur les clôtures pour prévenir toute intrusion. Cet enclos semi-naturel est relié via un passage à l'enclos N°3a.
La stratégie de Chengdu est d'expérimenter une méthode où c'est l'homme qui va apprendre à l'animal né en captivité un ensemble de réflexes afin qu'il puisse être de plus en plus autonome et qu'il appréhende son environnement de la meilleure façon qu'il soit. Ainsi, quelques experts vont travailler quotidiennement pendant plusieurs mois avec un panda et lui apprendre comment rechercher sa nourriture, trouver un point d'eau, anticiper d'éventuels prédateurs. C'est un long travail d'apprentissage, où la complicité entre l'animal et l'homme est la clef de la réussite. L'objectif est que l'individu acquiert progressivement des instincts sauvages.
L'enclos semi-naturel comprend des plateformes de nourrissage, des zones pour boire et un abri « camouflé ».
Pour expérimenter sa méthode, la base de Chengdu s'appuie sur les travaux de Ben Kilham et John Spotila avec les ours noirs qui ont abouti à des réintroductions avec succès. La méthode a également été appliquée avec succès aux éléphants et aux rhinocéros au Kenya, aux orang-outans à Bornéo, aux ours malais en Indonésie et aux tamarins-lions dorés au Brésil. Pour déployer son programme de réintroduction, la base de Chengdu a recruté le chercheur américain Jake Owens.
Les premiers pandas sélectionnés pour être intégrés au programme porté par Chengdu étaient le mâle He Sheng et la femelle Qian Qian, tous deux nés en 2013. Après qu'ils aient été entraînés à la vallée du panda par Jake Owens et ses collègues chinois, ils ont été transférés en mars 2016 dans l'enclos d'acclimatation construit au sein de la réserve naturelle de Liziping. Puis les deux pandas ont rejoint le milieu naturel au début de l'été 2016. Les premières semaines se sont très bien passées et les chercheurs ont même eu l'occasion d'observer Qian Qian interagir avec un congénère sauvage pendant une journée entière. Malheureusement, après un été dans le milieu naturel, He Sheng et Qian Qian ont subi plusieurs blessures dont la cause n'a pu être déterminée. Qian Qian a rapidement pu être localisée et capturée et des médicaments lui ont été administrés. Elle a été replacée dans l'enclos d'acclimatation. Pendant son rétablissement, les chercheurs ont continué le suivi de He Sheng qui était en bonne santé. Après deux semaines, He Sheng s'est déplacé dans un secteur où le signal GPS ne passait pas et où le signal radio était très faible à cause du relief et c'est à ce moment qu'il a subi des blessures. Malheureusement, malgré des recherches épuisantes, la trace de He Sheng n'a pu être retrouvée, jusqu'à ce que son collier GPS émette un signal d'alerte d'urgence le 27 septembre 2016. Il a été retrouvé le jour suivant, mais il était malheureusement mort suite à une septicémie consécutive aux blessures infectées. Les chercheurs n'ont pas pu identifier l'origine des blessures mais ne pensent pas qu'elles provenaient d'un autre panda. Depuis, Qian Qian n'a pas de nouveau été relâchée dans le milieu naturel. Agée aujourd'hui de 5 ans, Qian Qian se porte bien, a presque atteint sa maturité sexuelle, a gagné du poids et reste une candidate adaptée pour une réintroduction qui devrait avoir lieu dans une autre réserve.
Enclos semi-naturel de la Panda Valley où c'est l'homme qui enseigne à de jeunes pandas à survivre
dans un environnement plus naturel, grâce à des interactions directes - 26 mars 2015 - © Jérôme POUILLE
Le 6 décembre 2018, la base de Chengdu a inauguré au sein de la réserve naturelle de Daxiangling une base dédiée à la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel (四川大相岭大熊猫野化放归基地). La base, qui se situe dans le secteur de Macaohe (马草河), inclut deux enclos semi-naturels d'environ 150 hectares chacun où ont été placées deux femelles nées en 2016 à la base de Chengdu : He Yu et Xing Chen. Ces deux pandas ont été formés depuis octobre 2017 dans un enclos semi-naturel de la vallée du panda à Dujiangyan, une antenne de la base de Chengdu, avant d'être transférés à Daxiangling.
He Yu et Xing Chen ont été formés par l'homme avec le retour d'expérience de He Sheng et Qian Qian. S'ils s'adaptent avec succès à l'enclos d'acclimatation dans lequel ils ont été transférés, il est probable qu'ils soient relâchés dans la réserve de Daxiangling. He Yu est née le 9 août 2016, sa mère est Cheng Gong. Xing Chen est né le 23 juin 2016, sa mère est Xing Ya. He Yu et Xing Chen ont été transférées avec leur mère à la vallée du panda de Dujiangyan en mars 2017 puis ont été placées dans l'enclos semi-naturel pour débuter la formation fin octobre 2017.
Dans l'enclos d'acclimatation de la réserve de Daxiangling, He Yu et Xing Chen sont suivis par 6 scientifiques qui surveillent leur comportement, comment ils cherchent leur nourriture, et leur état de santé. En plus des colliers GPS et radio-émetteur dont sont équipés les deux pandas, des appareils photos et vidéos à déclenchement infrarouge ont été installés dans l'enclos pour optimiser le suivi.
A lire : Les actualités consacrées au programme de réintroduction porté par la base de Chengdu dans son centre de Dujiangyan (Panda Valley) ainsi que mes comptes-rendus de visite de ce centre :
> Ma visite à la Vallée du panda du 11 janvier 2017
> Ma visite à la Vallée du panda du 26 mars 2015
> Chengdu Pambassador : mes activités à la Vallée du panda du 26 juin 2013
> Chengdu Pambassador : mes activités à la Vallée du panda les 22, 23 et 24 mai 2013
> 14 novembre 2009 : Construction d'un centre d'adaptation des pandas captifs à la vie sauvage
Le projet porté par le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant, mené dans plusieurs sites géographiques de la province du Sichuan :
Le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda - CCRCGP) dispose aujourd'hui de 3 antennes dédiées à la mise en œuvre du programme de réintroduction : la base d'Hetaoping, la base de Tiantaishan et la base d'Huaying.
Le premier, le site d'Hetaoping tel qu'il existe aujourd'hui, a été aménagé en 2010 à proximité immédiate de l'ancien centre de Wolong (détruit par le séisme de mai 2008).
« Des femelles pandas sélectionnées donneront naissance dans cet environnement semi-naturel et apprendront à leur petit comment chercher la nourriture et survivre dans la nature » déclarait Zhang Hemin, le directeur du CCRCGP, en juillet 2010, pour définir le rôle de cette nouvelle base. Une fois la « formation » terminée, au bout de deux ans environ qui correspond aussi à la séparation avec leur mère, les jeunes peuvent ainsi être réintroduits dans le milieu naturel.
C'est ainsi qu'en 2010, le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant relance un programme de réintroduction qui prend la forme d'un programme de formation et d'apprentissage de jeunes à la vie en milieu semi-naturel. Dans cette base, les conditions de vie sont proches de celles du milieu naturel et les contacts humains sont restreints. Il s'agit en quelque sorte d'entraîner les pandas à vivre et à s'occuper seuls de leur progéniture. On peut parler d'un centre de formation d'apprentissage à la vie en milieu naturel.
Ce programme de réintroduction ne prévoit pas de réintroduire les mères pandas dans le milieu naturel mais seulement les jeunes auxquels elles donnent naissance. Ces derniers, qui sont élevés par leur mère, ont ainsi des contacts très limités avec l'homme et sont des candidats potentiels à une réintroduction future.
Cette base où les pandas apprennent à vivre dans des conditions naturelles est équipée de tout le matériel médical nécessaire, en particulier pour délivrer rapidement des soins à un nouveau-né qui serait rejeté par sa mère. Les pandas sont suivis grâce à un système de caméras infrarouge et de GPS mais également par observation directe. Cette base est riche en bambous pour que les pandas puissent se nourrir de par eux-mêmes.
En 2010, année de lancement du programme, quatre premières femelles ont été sélectionnées : Cao Cao, Zi Zhu, Zhang Ka et Ying Ping. Seules Cao Cao et Zi Zhu ont donné naissance, mais le petit de Zi Zhu est décédé moins de 24 heures après sa naissance. Par contre, Cao Cao a donné naissance, le 3 août 2010, à un bébé de 205 grammes dans cette base et sans l'aide de l'homme. Son petit, un mâle nommé plus tard Tao Tao, a été élevé sans faille par sa mère et a franchi l'ensemble des étapes de la formation et est devenu après Xiang Xiang le second panda né en captivité à être réintroduit dans le milieu naturel, à l'âge de 26 mois, le 11 octobre 2012. Pour connaître les grandes étapes de la vie de Tao Tao et sa mère Cao Cao dans cette base, lire le paragraphe spécifique sur cette réintroduction plus bas sur cette même page.
Cao Cao et son jeune, au sein d'un environnement semi-naturel dans la base d'Hetaoping - Septembre 2010
Depuis 2011, de nouvelles femelles sont envoyées à Hetaoping où elles donnent naissance. Les chercheurs sélectionnent ensuite une ou plusieurs d'entre elles pour lesquelles ils estiment que le programme peut être poursuivi tandis que les autres et leurs petits sont renvoyés à la base de Ya'an Bifengxia ou dans celle de Gengda.
Les femelles sélectionnées et leurs petits respectifs poursuivent alors la formation dans des enclos spécialement aménagés. Comme pour le cas de Tao Tao, mère et petit suivent un programme en plusieurs étapes et à chaque fois sont déplacées dans des enclos semi-naturels de plus en plus grands et de plus en plus complexes.
Le site d'Hetaoping étant difficilement extensible et le nombre de candidats au programme plus nombreux, le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant a inauguré le 24 octobre 2014 une nouvelle base implantée à Tiantaishan (ou montagne Tiantai). Le site d'entraînement de Tiantaishan comporte au moins un enclos semi-naturel d'un kilomètre carré (100 hectares) entre 2 500 et 3 100 mètres d'altitude, contrairement au plus grand enclos semi-naturel à Hetaoping qui ne fait que 24 hectares.
Ce nouveau site permet de recevoir des pandas qui ont franchi la première étape du programme de formation à Hetaoping. Hua Jiao, une femelle réintroduite dans la réserve de Liziping le 19 novembre 2015, était née le 6 juillet 2013 à la base d'Hetaoping où elle a été élevée par sa mère Cao Cao pendant plus de 21 mois dans des conditions proches de celles du milieu naturel ; avant de rejoindre toutes deux le 21 avril 2015 la base de Tiantaishan pour terminer la formation de Hua Jiao.
Seulement deux mois avant, le 23 août 2014, le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant avait déjà inauguré une nouvelle base dédiée à son programme de réintroduction. Nouveauté, cette base est située hors de l'habitat actuel du panda géant, dans la montagne Huaying, dans le comté du même nom, rattaché à la ville-préfecture de Guang'an, dans la province du Sichuan.
La base d'Huaying d'entraînement du panda géant à la réintroduction (Giant panda reintroduction Huaying Mountain training base) est implantée à l'intérieur de l'aire expérimentale de la réserve naturelle provinciale des Monts Huaying. L'altitude moyenne de la base est de 1 200 mètres, la température annuelle moyenne varie de 12 à 22°C, les précipitations annuelles moyennes sont d'environ 1500 mm avec quatre saisons distinctes. La région abrite de nombreux bambous dont des espèces comestibles pour le panda géant.
De 2011 à 2013, le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant avait évalué la possibilité de construire une base dans les Monts Huaying, s'appuyant sur des similarités environnementales entre ces Monts et ceux habités par le panda géant. D'ailleurs, d'après les experts, des pandas géants sauvages vivaient dans ce secteur dans le passé comme en témoignent des indices retrouvés à l'automne 1993 par une expédition scientifique.
Les 24 et 25 mars 2014, le département des forêts de la province du Sichuan avait organisé une réunion dans la ville de Guang'an pour évaluer la faisabilité de démarrer un programme de réintroduction à Huaying. Des universitaires et des experts du panda géant avaient alors validé le principe du lancement de nouvelles expérimentations à Huaying. La participation active du Gouvernement de Guang'an et le support des populations locales ont joué en la faveur de la sélection de ce lieu pour ce nouveau projet. Ces derniers aspects étaient primordiaux car les pandas hébergés à Huaying seront entraînés à vivre dans des conditions semi-naturelles et ils pourraient être relâchés dans le futur au sein même des Monts Huaying. Cela permettrait de poursuivre les études sur la réintroduction de pandas nés en captivité dans le milieu naturel, et notamment d'évaluer leur adaptation à la vie dans la nature après la réintroduction, sans faire courir aucun risque aux pandas sauvages. En effet, les premiers pandas captifs réintroduits dans le milieu naturel l'ont tous été dans des lieux déjà habités par des pandas sauvages et les risques sont nombreux notamment la transmission de maladies, de parasites ou de virus des pandas captifs vers leurs congénères sauvages. Au delà, les risques pour les pandas captifs ne sont pas nuls non plus, notamment au regard de la compétition qui peut exister entre les pandas sauvages et ceux réintroduits moins aptes à se défendre et à appréhender la meilleure stratégie de survie.
Les scientifiques s'accordent à dire que davantage d'expériences et d'études doivent être menées pour mieux comprendre et maîtriser le processus de réintroduction, et l'idée de poursuivre la recherche sans mettre en péril les pandas sauvages, notamment en réintroduisant des pandas captifs dans la nature sans risque de perturber leurs congénères sauvages, est une bonne piste. L'un des objectifs recherchés lorsque l'on réintroduit une espèce est la reconquête d'anciens habitats perdus, et en ce sens la base de Huaying et l'entraînement de pandas captifs à vivre à Huaying pourrait remplir cet objectif à terme. A ce jour, aucun panda issu de cette base d'Huaying n'a été réintroduit dans le milieu naturel. En attendant une réintroduction éventuelle, des études seront menées sur le comportement de deux pandas transférés ici et leur capacité à s'adapter à des environnements semi-naturels.
A lire : Les principales actualités consacrées au programme de réintroduction du Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant ainsi que mon compte-rendu de visite à proximité de la base d'Hetaoping :
> Mon passage à proximité de la base d'Hetaoping le 3 avril 2015
> Un mois après avoir rejoint le milieu naturel, des nouvelles de Ying Xue et Ba Xi (3 janvier 2018)
> Les femelles Hua Yan et Zhang Meng ont été relâchées dans le milieu naturel (23 octobre 2016)
> Hua Jiao, relâchée l'an dernier dans la réserve naturelle de Liziping, se porte bien (2 mars 2016)
> 6 novembre 2013 : Réintroduction de Zhang Xiang ce matin dans la réserve de Liziping
> 5 juin 2012 : Quatre nouvelles femelles sont intégrées au programme de réintroduction d'Hetaoping
> 28 octobre 2011 : Des nouvelles des femelles intégrées cette année au programme de réintroduction
> 1er juillet 2010 : Zhang Hemin dévoile les modalités d'un futur programme de réintroduction
> 12 février 2009 : Reprise des projets de réintroductions de pandas dans le milieu naturel
2012, Tao Tao devient le second panda né en captivité à être réintroduit
Comme détaillé au dessus, le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda - CCRCGP) a aménagé en 2010 une base à l'emplacement de l'ancien centre de Wolong (détruit par le séisme de mai 2008), base dans laquelle des jeunes pandas apprennent à s'adapter à une vie dans des conditions de plus en plus proches de celles du milieu naturel.
La première femelle à avoir donné naissance sans l'aide de l'homme dans cette base est Cao Cao, c'était le 3 août 2010 (lire l'article).
Durant le premier mois, Cao Cao et son petit, nommé Tao Tao et connu aussi sous le nom de Cao Gen, ont vécu dans un environnement relativement simple et le petit s'est développé correctement. Son poids est alors passé de 205 grammes à la naissance à 1,235 kg en septembre 2010 (lire l'article). Puis est venu le moment en septembre 2010 pour Cao Cao et son jeune d'être transférés vers un environnement semi-naturel relativement plus complexe, à une altitude de 1 800 mètres et d'une superficie de 2 400 m², dans lequel ils ont eu à faire face à de fortes pluies (lire l'article) mais la réaction de la mère panda et de son jeune a toujours été encourageante, la mère ayant protégé son petit sans relâche.
Cao Cao et son jeune, au sein d'un environnement semi-naturel dans la base d'Hetaoping - Septembre 2010
A l'âge de 4 mois, Tao Tao a commencé à marcher doucement et prenait même l'initiative de jouer avec sa mère (lire l'article) et a expérimenté ses premières rencontres avec d'autres animaux sauvages. C'est aussi à cet âge que Tao Tao est devenu célèbre dans le monde entier avec les images de chercheurs déguisés avec un costume de panda qui ont fait le tour du monde (lire l'article). Ce déguisement a permis d'ôter Tao Tao à sa mère pour un examen médical approfondi le 3 décembre 2010, examen lors duquel Tao Tao s'est révélé en excellente santé en affichant un poids de 8,270 kilos.
Complicité entre Cao Cao et son petit, âgé de presque 4 mois
Examen de santé du 3 décembre 2010 par des chercheurs déguisés en pandas
Fin décembre 2010, les premières chutes de neige ont recouvert l'enclos des deux pandas et ces derniers ont pris beaucoup de plaisir à marcher dans la neige pour explorer constamment leur territoire (lire l'article).
Première neige pour Tao Tao fin décembre 2010
En janvier 2011, un nouvel examen médical de Tao Tao, alors âgé de 5 mois, a montré qu'il pesait 10,4 kg et qu'il avait 18 dents (lire l'article).
Le dimanche 20 février 2011 a marqué une nouvelle étape décisive dans la vie du jeune panda (lire l'article). En effet, ce dernier, alors âgé de 6 mois, et sa mère Cao Cao, ont été déplacés vers un enclos beaucoup plus grand, situé à une altitude plus élevée, pour poursuivre son apprentissage à la vie en milieu naturel. C'est aussi à cette occasion que le jeune panda de 11,6 kg a reçu son nom Tao Tao. Le nouvel espace de vie de Cao Cao et Tao Tao, d'une superficie de 40 000 m², se situait à une altitude de 2 200 mètres. Afin de suivre les mouvements des deux pandas, les chercheurs ont installé un réseau de 55 caméras dans l'enclos et ont équipé Cao Cao d'un collier GPS qui permettait de la localiser plus facilement.
Fin mars 2011, de fortes chutes de neige se sont produites à la base de réintroduction d'Hetaoping (lire l'article). La neige, qui a atteint par endroit 30 centimètres d'épaisseur, a coupé l'électricité ainsi que les moyens de communications de la base. Suite à ces chutes de neige intenses, les chercheurs et les vétérinaires de la base se sont rendus dans l'enclos de Cao Cao et Cao Gen pour évaluer l'impact éventuel de ces intempéries sur les deux pandas. Après une heure de marche, l'équipe est arrivée à l'enclos et s'est scindée en deux groupes à la recherche de la mère et son jeune. Ils ont alors trouvé Cao Gen dans un arbre, perché à 20 mètres de hauteur au dessus du sol. Cao Cao était quant à elle dans un bosquet de bambous, près de son jeune, où elle se nourrissait. Les deux pandas étaient en bonne santé et l'équipe a quitté l'enclos pour ne pas les déranger plus longtemps. Cette adaptation à des conditions hivernales rigoureuses se révélait encourageante dans l'hypothèse d'une réintroduction à venir.
Tao Tao observe le manteau neigeux depuis la cime d'un arbre, fin mars 2011
Début juillet 2011, Xie Hao et Mu Shijie, deux membres de l'équipe scientifique dédiée au suivi de cette expérimentation, ont passé trois heures cachés dans des buissons avant de pouvoir observer Cao Cao et Tao Tao qui se sont parfaitement appropriés leur territoire (lire l'article). Tao Tao s'était révélé très agile et n'hésitait pas à grimper rapidement à un arbre au moindre bruit étrange.
Tao Tao observé par Xie Hao et Mu Shijie
Le jour de ses 21 mois, le 3 mai 2012, Tao Tao et sa mère Cao Cao sont entrés dans la troisième phase, la dernière, du programme de réintroduction (lire l'article). Ils ont été transférés dans un enclos de 240 000 m² à une altitude comprise entre 2 150 et 2 500 mètres. Cette troisième et dernière étape de la formation a permis à Tao Tao d'apprendre davantage à discerner les ennemis naturels et à contourner le danger. Ses instincts se sont renforcés et pour cela les chercheurs ont diffusé des sons d'animaux dangereux, telle la panthère des neiges, pour habituer le jeune panda à être méfiant des bruits suspects. « C'est une phase très importante pour Tao Tao. Encore allaité par sa mère, il va devoir sélectionner lui même les bambous sauvages pour s'en nourrir progressivement. Ce processus de sevrage est très important pour lui. On prévoit de le réintroduire dans le milieu naturel après un semestre dans ce nouvel enclos » détaillait Huang Yan en charge du programme. Un réseau de 200 caméras de vidéo surveillance a permis à l'équipe de scientifiques d'évaluer les capacités d'adaptation de Tao Tao dans ce nouvel enclos six fois plus grand que le précédent.
Tao Tao et sa mère, dans le nouvel enclos, le 3 mai 2012
Le jour des deux ans de Tao Tao, le 3 août à 8h30, les chercheurs de la base d'Hetaoping ont procédé à des analyses sanguines chez quatre faisans et une chèvre afin de vérifier qu'ils étaient exempts de maladies infectieuses puis les ont introduits à 10h30 dans l'enclos de Tao Tao et Cao Cao afin que le jeune candidat à une réintroduction future puisse s'accoutumer à des animaux qu'il sera susceptible de rencontrer une fois relâché dans le milieu naturel (lire l'article). Ces espèces n'étaient pas des prédateurs pour le jeune panda mais plutôt des voisins pacifiques de son écosystème.
Les scientifiques placent dans l'enclos de Tao Tao et Cao Cao une chèvre et quatre faisans - © CCRCGP
Le 7 septembre 2012, des experts réunis par l'Administration d'Etat des Forêts (State Forestry Administration) pour décider de la réintroduction - ou non - de Tao Tao, ont entériné le choix de la réserve naturelle de Liziping pour réintroduire Tao Tao dans le milieu naturel. Cette réserve, qui se situe dans les Monts Xiaoxiangling (province du Sichuan), présente plusieurs atouts (lire l'article). En effet, parmi les 6 grands monts habités par le panda sauvage, le complexe formé par les Monts Xiaoxiangling et Daxiangling a un effectif très faible de panda (61 pandas seulement selon le troisième recensement officiel). Ce même recensement avait montré que seuls 13 pandas vivaient dans la réserve de Liziping, de plus la compétition entre individus y est plutôt faible car la densité de pandas y est faible (0,042 panda par km² contre 0,125 panda par km² à Wolong par exemple). Ajouté à cela, cette réserve présente la particularité de se situer à la frontière entre les Monts Xiaoxiangling et les Monts Liangshan (eux aussi avec un faible effectif de pandas sauvages, environ 115) et elle remplit ainsi un rôle de corridor (couloir écologique) entre ces deux grands habitats du panda. Cette réserve avait déjà été qualifiée comme un lieu idéal pour les programmes de réintroduction du panda et d'ailleurs la femelle Lu Xin, secourue en mars 2009 dans les Monts Qionglai (lire l'article), avait été relâchée une fois soignée, un mois plus tard (lire l'article), dans cette réserve pour renforcer les effectifs dans cette zone géographique stratégique.
Le 3 octobre 2012, Tao Tao fêtait ses 26 mois et le programme de formation touchait à sa fin (lire l'article). Tao Tao avait donc passé successivement les grandes étapes du programme de formation et il était dorénavant venu le temps de la réintroduction et par la même occasion de la séparation avec sa mère, comme cela se fait chez les pandas sauvages. En préalable de la réintroduction, les vétérinaires et chercheurs en charge du programme ont procédé le 8 octobre 2012 à un examen médical complet du jeune panda, sous anesthésie. « Les signes vitaux de Tao Tao sont tous normaux » expliquait Huang Yan, ingénieur en chef adjoint du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant, en charge du programme de réintroduction. Son poids était mesuré à 38,8 kilos.
Examen vétérinaire complet de Tao Tao avant sa réintroduction dans le milieu naturel
Le grand jour est arrivé. Tao Tao a été lâché dans la réserve naturelle de Liziping le jeudi 11 octobre 2012 à 10h13 (lire l'article). A cette occasion, Zhang Hemin, directeur du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant, s'inquiétait de savoir si Tao Tao aller passer au travers des difficultés inévitables de la compétition avec ses congénères sauvages et s'il allait savoir éviter les ennemis naturels comme les ours, les panthères ou les loups. « Même si nous avons utilisé une méthode de formation nouvelle, Tao Tao n'est que le second panda né en captivité à être relâché dans la nature, et nous en restons au stade expérimental » rappelait Zhang.
Après plus de 26 mois de formation, qui correspond aussi à l'âge du jeune panda,
Tao Tao est réintroduit dans le milieu naturel
En février 2013, plus de trois mois après sa réintroduction dans la réserve naturelle de Liziping, l'équipe de chercheurs qui pilote ce projet a dressé un premier bilan (lire l'article). Les observations coordonnées des chercheurs du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant, du bureau de gestion de la réserve naturelle de Liziping et de l'Université normale de l'Ouest de la Chine (China West Normal University), grâce notamment au suivi GPS et radio-télémétrique par le biais du collier installé autour du cou de Tao Tao, ont montré que le jeune panda s'était bien adapté à son nouvel environnement.
Un an après sa réintroduction, le 13 octobre 2013 précisément, Tao Tao a été anesthésié pour un bref examen vétérinaire in situ (lire l'article) et les chercheurs ont pu déterminer que le jeune panda était toujours en bonne santé. Il a alors été immédiatement relâché sur place après la fin de l'anesthésie.
Un des moments cruciaux de l'année est le printemps qui coïncide aussi avec la saison des amours. C'est potentiellement à cette période que la probabilité qu'il rencontre des congénères sauvages est plus importante ; et les chercheurs s'interrogent sur ses réactions en cas de rencontres avec d'autres mâles, éventuellement des compétiteurs. C'est lors de cette période critique mais ô combien indispensable dans la vie d'un panda que le premier panda né en captivité et à avoir été relâché - Xiang Xiang - était décédé. Cependant, Tao Tao a franchi avec succès ses premiers printemps dans la nature.
Le 28 décembre 2017, Tao Tao a été piégé dans l'une des cages installées à Liziping à une altitude de 3 010 mètres. Les chercheurs se sont rendus sur place et ont pu confirmer qu'il s'agissait de Tao Tao grâce à la puce qui lui avait été implantée sous la peau avant sa réintroduction. Ils ont alors décidé de pratiquer un examen vétérinaire le lendemain directement sur place. Tao Tao a été anesthésié in situ le 29 décembre et les chercheurs ont pu déterminer qu'il pesait dorénavant 115 kilogrammes, que son corps ne comportait aucun traumatisme, ni de parasites. Sa fourrure était lisse, ses membres génitaux et ses pattes présentaient un développement normal, et ses dents avaient un faible degré d'usure. Tao Tao s'est donc révélé être en bonne santé. Il a été équipé d'un nouveau collier radio-émetteur afin de mieux suivre ses activités, mieux comprendre comment il choisit son territoire et comment il se nourrit.
Tao Tao a eu 8 ans en 2018 et est dorénavant un mâle adulte. Les chercheurs ne savent pas s'il a déjà pris part à des accouplements. Ils n'ont pas trouvé de traces de blessures sur son corps, qui auraient pu être un signe d'une compétition avec d'autres mâles sauvages pour l'accès à une femelle. Cependant, compte tenu de son état de santé et de sa force physique, les scientifiques sont optimistes quant au fait qu'il s'accouplera.
Malgré tout, on pourra uniquement parler de véritable succès de réintroduction pour Tao Tao s'il réussit un jour à s'accoupler car réintroduire des pandas incapables de se reproduire n'a pas de sens pour la conservation de l'espèce.
Tao Tao, le 29 décembre 2017, après sa brève recapture le temps d'un examen complet mené in situ - © CCRCGP
A lire : Les articles consacrés à l'histoire et la vie de Tao Tao et de sa mère Cao Cao :
> 31 octobre 2013 : Tao Tao, réintroduit l'an dernier, aperçu et examiné in situ
> 15 octobre 2013 : Une année de milieu naturel pour Tao Tao, réintroduit l'an dernier
> 7 février 2013 : Tao Tao, réintroduit en octobre dernier dans le milieu naturel, s'est bien adapté
> 9 octobre 2012 : Tao Tao va très prochainement être réintroduit dans le milieu naturel
> 3 août 2011 : Tao Tao, probable candidat à une réintroduction future, fête son premier anniversaire
> 2 juillet 2011 : Tao Tao, âgé de 11 mois, porte les espoirs d'une réintroduction future
> 5 avril 2011 : Fortes chutes de neige à la base de réintroduction d'Hetaoping
> 24 février 2011 : Etape décisive pour le jeune Tao Tao, à la base de réintroduction d'Hetaoping
> 12 janvier 2011 : Le jeune né à la base de réintroduction d'Hetaoping fête ses 5 mois
> 26 décembre 2010 : Première neige à la base de réintroduction d'Hetaoping
> 1er juillet 2010 : Zhang Hemin dévoile les modalités d'un futur programme de réintroduction
> 12 février 2009 : Reprise des projets de réintroductions de pandas dans le milieu naturel
2013, Zhang Xiang est relâchée à son tour
Dans les pas de Tao Tao, Zhang Xiang, une femelle sub-adulte née en captivité le 20 août 2011, a été réintroduite dans le milieu naturel au matin du 6 novembre 2013 (lire l'article) après avoir été élevée par sa mère Zhang Ka dans des conditions semi-naturelles dans la base d'Hetaoping du Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda). Plus exactement, Zhang Xiang a été transférée dans l'enclos d'acclimatation de la réserve de Liziping le 6 novembre 2013, et elle n'a définitivement rejoint le milieu naturel que le 29 décembre suivant.
Zhang Xiang trouve le chemin de la liberté, le 6 novembre 2013 - © CCRCGP & iPanda
En fait, Zhang Ka avait donné naissance à des jumelles dans un enclos semi-naturel spécialement aménagé dans la base de Ya'an Bifengxia, le 20 août 2011 (lire l'article). Dans cet enclos, les scientifiques de la base avaient construit plusieurs tanières artificielles et Zhang Ka avait choisi la tanière qui tournait le dos aux hommes. La portée étant jumelle mais Zhang Ka ne pouvant s'occuper que d'un seul petit à la fois, les chercheurs de Bifengxia avaient décidé de lui laisser l'aînée, Zhang Xiang, et d'élever artificiellement sa sœur jumelle, Su Shan.
Zhang Ka s'occupant très bien de sa petite, les chercheurs ont décidé que la mère panda était une candidate idéale pour le programme de réintroduction que le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant mène dans sa base d'Hetaoping. Ils ont alors décidé de transférer Zhang Ka et sa fille Zhang Xiang à Hetaoping le 24 octobre 2011 (lire l'article).
A partir de là, Zhang Ka a élevé sa petite à Hetaoping, sans l'intervention de l'homme, et dans des conditions de plus en plus proches du milieu naturel. Comme Cao Cao et son jeune Tao Tao réintroduit le 11 octobre 2012, Zhang Ka et sa petite Zhang Xiang ont intégré de la même façon le programme de formation mené à Hetaoping où les pandas apprennent à vivre dans des conditions semi-naturelles avec pour objectif de réintroduire le jeune panda une fois séparé de sa mère. Ainsi Zhang Xiang a appris au fil des mois à chercher sa nourriture, des points d'eau, à trouver des abris, à être en alerte, à éviter des éventuels prédateurs et a été suivie de près par l'équipe en charge de ce programme de réintroduction.
Zhang Xiang est une jeune femelle aux gènes très importants. En effet, ses deux parents, Zhang Ka et son père Bai Yang, sont tous deux nés dans le milieu naturel. Les experts du programme de réintroduction se sont réunis le 23 octobre 2013 et ont validé la réintroduction de Zhang Xiang, qui avait réussi les grandes étapes du programme de formation (lire l'article).
Zhang Xiang a été réintroduite le 6 novembre 2013 dans la réserve naturelle de Liziping, tout comme Tao Tao. Zhang Xiang est devenue le troisième panda né en captivité à être lâché dans le milieu naturel, mais la première femelle.
Le 19 avril 2014, Zhang Xiang a été localisée puis anesthésiée pour un examen vétérinaire (lire l'article). Elle pesait alors 42,5 kilos, soit 2,5 kilos de plus que lors de l'examen vétérinaire du 3 novembre 2013 préalable à sa réintroduction. Elle était en bonne santé et avait passé avec succès la période hivernale. Un nouveau challenge sen présentait alors pour Zhang Xiang : la saison des amours. Même si bien sûr elle était encore trop jeune pour s'accoupler, cette période cruciale de l'année chez les pandas est souvent l'occasion de rencontres, d'investigations de marques odorantes, voire de rapports de force pour le territoire. C'est aussi une période capitale pour les jeunes pandas afin qu'ils apprennent à investiguer les marques laissées par des pandas plus âgés ou à identifier des vocalises ou encore à éviter des compétiteurs ; autant de choses à apprendre et de comportements à intégrer pour que Zhang Xiang ait un comportement normal et adapté lorsqu'elle sera en âge d'accepter des mâles et de se reproduire.
Début 2016, les chercheurs ont localisé des crottes fraîches et des restes de bambou dans la montagne Dahong, indices qu'ils ont attribué à Zhang Xiang (lire l'article).
Le 26 février 2017, Zhang Xiang a été photographiée par des caméras à déclenchement infrarouge dans le secteur de Yu'erping (玉儿坪) de la réserve naturelle de Yele, dans le comté de Mianning. Le mois suivant, en mars 2017, l'équipe scientifique a trouvé des crottes appartenant à Zhang Xiang dans le secteur de Shi Hui Yao (石灰窑) près du village de Yelexiang (冶勒乡) dans la comté de Mianning (province du Sichuan), juste à l'Ouest de la route nationale 108 (et de la voie rapide G5) qui relie la ville de Shimian à celle de Mianning (lire l'article).
Mi-mai 2017, en accord avec le Ministère chinois des forêts (State Forestry Administration), le département des forêts de la province du Sichuan a pris la décision de recapturer Zhang Xiang pour pratiquer un examen vétérinaire complet in situ. Une cage « piège » a été construite fin juin et mise en service mi-juillet, mais ce n'est que deux mois et demi plus tard, le 28 septembre précisément, que Zhang Xiang a été retrouvée piégée dans la cage installée dans le secteur de Yu'erping (玉儿坪), juste à l'Ouest de la route nationale 108 (lire l'article).
L'examen vétérinaire, pratiqué dans la nuit du 28 au 29 septembre, a permis de confirmer que Zhang Xiang, alors âgée de 6 ans, était en bonne santé et que son développement s'était poursuivi normalement. Ses dents, ses membres, ses organes génitaux et d'autres fonctions étaient normales et conformes aux normes pour un panda de cet âge. Elle pesait 87 kilogrammes, contre 40 kilogrammes au moment de sa réintroduction. Elle semblait s'être parfaitement adaptée à sa nouvelle vie dans le milieu naturel et aucun parasite n'a été relevé sur son corps. Zhang Xiang a été relâchée le vendredi 29 septembre à 2 heures du matin une fois l'examen fini et son collier radio-émetteur devenu trop petit enlevé.
Il donc donc clair que Zhang Xiang semble s'être établie dans le comté de Mianning, au sein de la réserve naturelle de Yele, alors qu'elle avait été relâchée dans celui de Shimian, au sein de la réserve naturelle de Liziping, qu'elle a dû quitter début 2016 car des signes de présence (crottes et des pousses de bambous fraîchement coupées) ont été trouvés en janvier 2016 près du village de Shanglicun (上里村) dans la montagne Dahong (大洪山 Dahongshan), comté de Shimian, juste au-dessus de la frontière nord de la réserve de Liziping. Les scientifiques estiment que Zhang Xiang aurait parcouru environ 500 kilomètres entre le lieu où elle a été lâchée et le lieu où elle vivait fin 2017.
Zhang Xiang, photographié le 26 février 2017 dans la réserve naturelle de Yele
A lire : Les actualités concernant Zhang Xiang :
> Zhang Xiang, réintroduite dans le milieu naturel en novembre dernier, se porte bien (24 avril 2014)
> 6 novembre 2013 : Réintroduction de Zhang Xiang ce matin dans la réserve de Liziping
> 3 novembre 2013 : Examen vétérinaire pour Zhang Xiang avant sa réintroduction dans le milieu naturel
> 28 octobre 2011 : Des nouvelles des femelles intégrées cette année au programme de réintroduction
> 21 août 2011 : Zhang Ka donne naissance à des jumeaux à la base de Yaan Bifengxia
2014 et 2015, poursuite du programme avec la réintroduction de deux autres pandas
Le 14 octobre 2014, c'est au tour de Xue Xue, une femelle née le 15 août 2012 à la base d'Hetaoping, d'être lâchée dans la réserve naturelle de Liziping, alors âgée de 26 mois. Tout comme Tao Tao et Zhang Xiang, Xue Xue avait été élevée depuis sa naissance par sa mère Si Xue dans des enclos semi-naturels de plus en plus grands et complexes de la base d'Hetaoping.
Si Xue, la mère de Xue Xue, est née en captivité mais elle a su éduquer sa fille sans relâche. Jusqu'alors, les mères sélectionnées dans le cadre de ce programme de réintroduction étaient des individus sauvages qui avaient été capturés dans le passé et donc présentaient des instincts plus sauvages que leurs congénères nés en captivité. C'était notamment le cas de Cao Cao et Zhang Ka, les mères respectives de Tao Tao et Zhang Xiang, les deux pandas relâchés précédemment.
Malheureusement, Xue Xue a été retrouvée morte un peu plus d'un mois après sa réintroduction, le 23 novembre 2014 exactement. A noter qu'en 2014 une autre femelle devait être réintroduite, il s'agissait de Xin Yuan, mais elle a été retrouvée morte dans l'enclos semi-naturel où elle vivait avec sa mère le 20 novembre 2014, quelques jours jours avant sa probable réintroduction.
Ces deux décès viennent ternir les bonnes nouvelles concernant Tao Tao et Zhang Xiang.
A lire : Les actualités concernant Xue Xue et Xin Yuan :
> Xin Yuan, qui devait être relâchée dans la nature prochainement, est morte (12 décembre 2014)
> Xue Xue, née en captivité, sera relâchée demain dans le milieu naturel (13 octobre 2014)
> 17 août 2012 : Si Xue donne naissance à des jumeaux à la base de réintroduction d'Hetaoping
Enfin, le 19 novembre 2015, Hua Jiao devient le cinquième panda né en captivité à être réintroduit dans le milieu naturel, toujours à Liziping.
Hua Jiao est née le 6 juillet 2013 à la base d'Hetaoping où elle a été élevée par sa mère Cao Cao pendant plus de 21 mois dans des conditions proches de celles du milieu naturel. Elles ont rejoint toutes deux la base de Tiantaishan le 21 avril 2015 pour terminer la formation de Hua Jiao à vivre dans des conditions semi-naturelles. A Tiantaishan, Hua Jiao et Cao Cao vivaient dans un enclos d'environ 1 km² (100 hectares) entre 2 500 et 3 100 mètres d'altitude. Les parents de Hua Jiao, la femelle Cao Cao et le mâle Bai Yang, sont tous les deux issus du milieu naturel et les experts sont convaincus de l'expérience de Cao Cao pour avoir préparé au mieux sa petite Hua Jiao à sa vie autonome.
Début 2016, les chercheurs ont pu confirmer qu'Hua Jiao était en bonne santé et qu'elle se situait dans le secteur de Mamadi (麻麻地) dans le comté de Shimian, secteur où elle a été relâchée. Elle s'est un peu déplacée vers l'Est et plus haut en altitude, à environ 2 800 mètres dans un secteur riche en bambous du genre Yushania.
A lire : Les actualités concernant Hua Jiao :
> Hua Jiao, relâchée l'an dernier dans la réserve naturelle de Liziping, se porte bien (2 mars 2016)
> 7 juillet 2013 : Cao Cao donne naissance à des jumeaux à la base d'Hetaoping
2016, Hua Yan et Zhang Meng sont relâchées en même temps
Jeudi 20 octobre 2016 vers 10h30, deux nouvelles femelles, Hua Yan et Zhang Meng, ont été relâchées dans le milieu naturel, ou plutôt ont rejoint la réserve naturelle de Liziping où elles ont été lâchées dans un enclos d'acclimatation. Elles ont rejoint définitivement le milieu naturel quelques semaines plus tard.
Hua Yan, âgée de 38 mois, et Zhang Meng, âgée de 27 mois, sont les 8ème et 9ème pandas nés en captivité à être relâchés dans la nature (les 6 et 7ème sont He Sheng et Qian Qian, voir plus haut le paragraphe traitant de la base de Chengdu).
Hua Yan devait initialement être lâchée au printemps 2016, d'ailleurs sa réintroduction avait été validée lors du meeting de septembre 2015 à Dujiangyan. Hormis le cas particulier de Xiang Xiang, tous les autres pandas avaient été relâchés après leurs deux ans, Hua Yan devient la première femelle a être lâchée après sa troisième année. Elle est née le 14 août 2013 à la base d'Hetaoping où elle a été élevée par sa mère Ye Ye (une femelle née en captivité). Ye Ye et sa fille Hua Yan avaient été transférées dans la base de Tiantaishan le 24 octobre 2014 où elles vivaient dans un enclos de 100 hectares au-dessus de 2 500 mètres d'altitude. En mars 2016, Hua Yan a été séparée de sa mère et vivait seule.
Zhang Meng est née le 7 juillet 2014 à la base de Bifengxia et a été transférée avec sa mère Zhang Ka à Hetaoping en novembre 2014. Puis elles ont toutes les deux rejoint le site de Tiantaishan le 29 juin 2015 pour la seconde phase du programme de formation. Notons que Zhang Ka est née dans le milieu naturel et est également la mère de Zhang Xiang relâchée en 2013.
C'est la première fois que deux pandas sont relâchés en même temps par le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Centre for the Giant Panda - CCRCGP).
Le 3 juin 2017 vers 14 heures, Shama Bibi (沙马比比) et sa femme, des habitants du village d'Huangjiabacun (黄家坝村), rattaché à la commune de Tuowuxiang (拖乌乡), dans le comté de Mianning, ont aperçu un panda sauvage. Ils ont immédiatement prévenu l'officiel du Parti communiste dans le village, Azhi Lale (阿支拉乐), qui s'est rendu sur place. L'animal était parti mais ils l'ont soudainement aperçu en haut d'un arbre, à une dizaine de mètres de hauteur. Ils ont alors informé les autorités compétentes et Pan Yong (潘勇), le directeur adjoint du bureau des forêts du comté de Mianning, ainsi que du personnel de la réserve naturelle de Yele sont arrivés sur le site vers 15 heures. Le panda n'avait pas quitté son arbre. A 17 heures, l'équipe scientifique en charge du suivi des pandas réintroduits dans la réserve naturelle de Liziping est arrivée sur site, conduite par Zhang Kan (张勘). L'équipe a immédiatement émis l'hypothèse qu'il pouvait s'agir de Zhang Meng, l'un des deux pandas réintroduits non loin de là quelques mois plus tôt. Vers 19 heures, le panda est descendu de l'arbre puis a fait quelques pas en direction de ses observateurs avant de partir dans la forêt. Les scientifiques ont alors pu collecter dans l'arbre quelques poils pour effectuer une analyse génétique. C'est ainsi qu'il a pu être confirmé qu'il s'agissait bien de Zhang Meng qui avait migré de la réserve de Liziping, dans le comté de Shimian, vers le comté de Mianning.
Zhang Meng, perchée dans un arbre, près du village d'Huangjiabacun, le 3 juin 2017
En 2019, un habitant du village tibétain de Xieluoxiang (蟹螺乡), dans le comté de Shimian (province du Sichuan), a affirmé avoir aperçu un panda sauvage. Une équipe de la réserve naturelle de Liziping s'est rendue sur place et a pu collecter des crottes. Une analyse ADN a pu confirmer qu'il s'agissait de crottes appartenant à la femelle Zhang Meng. Xieluoxiang est très éloigné de Tuowuxiang, dernier lieu où avait été aperçue Zhang Meng en juin 2017 (environ 130 kilomètres à vol d'oiseau). Zhang Meng, à l'âge de bientôt 5 ans, est encore une femelle subadulte et il est fort probable qu'elle recherche un territoire où établir son domaine vital. Cet âge est une période de la vie où les femelles pandas se déplacent beaucoup et souvent loin de leur lieu natal en vue d'établir leur propre territoire.
A lire : Les actualités précédentes consacrées à Hua Yan et Zhang Meng :
> Les femelles Hua Yan et Zhang Meng ont été relâchées dans le milieu naturel (23 octobre 2016)
> Zhang Ka donne naissance dans un enclos semi-naturel à la base de Ya'an Bifengxia (8 juillet 2014)
2017, Ying Xue et Ba Xi sont relâchés en même temps
Après un apprentissage de plus de deux ans, deux nouveaux pandas nés en captivité, la femelle Ying Xue et le mâle Ba Xi, ont été lâchés le 23 novembre 2017 dans la réserve naturelle de Liziping, où ils ont été libérés dans un enclos d'acclimatation. Ils ont rejoint définitivement le milieu naturel quelques semaines plus tard.
Ying Xue est née le 12 juillet 2015 à la base d'Hetaoping où elle a vécu dans un enclos semi-naturel avec sa mère Si Xue jusqu'à leur transfert dans un enclos semi-naturel plus grand, dans la base de Tiantaishan, le 14 décembre 2016. A noter que Si Xue était également la mère de Xue Xue réintroduite en 2014 à Liziping mais qui n'a pas survécu.
Ba Xi est né le 26 juillet 2015 également à Hetaoping où il a vécu avec sa mère Xi Mei jusqu'au 14 décembre 2016, date de leur transfert à Tiantaishan après avoir réussi tout comme Ying Xue la première étape du programme de formation à vivre dans des conditions semi-naturelles et dans des environnements de plus en plus complexes. Ba Xi est le premier des 9 pandas auxquels Xi Mei a donné naissance à être sélectionné pour une réintroduction dans le milieu naturel.
- La femelle Ying Xue avait migré du site de réintroduction vers une altitude de 3 000 mètres, pour s'établir dans le secteur de Mamade (麻麻地). Elle s'était d'abord nourrie de bambous du genre Yushania à une altitude légèrement inférieure, puis s'était tournée vers l'espèce Bashania spanostachya à une altitude plus élevée dans un secteur dominé par des conifères et des feuillus tels les sapins et les arbres du genre Cyclobalanopsis, ainsi que des grands arbustes tels des rhododendrons. Les scientifiques avaient pu retrouver des crottes de Ying Xue et avaient découvert un mur de pierre incliné qui lui avait servi d'abri.
- Le mâle Ba Xi s'était peu déplacé par rapport au lieu de réintroduction. Il avait traversé la rivière Alulundihe (阿鲁伦底河) pour rejoindre la colline en face du site de Mamade (麻麻地) où il était resté quelques jours avant de revenir sur le site de réintroduction. Quinze jours plus tard, il avait exploré plusieurs directions adjacentes au site de Mamade, notamment la vallée de Dalinchanggou (大林场沟) en direction du Nord, la vallée d'Erqianbagou (二千八沟) en direction de l'Ouest et du Sud-ouest, le secteur de Niugundang (牛滚凼) en direction du Sud, et la vallée de Mamadegou (麻麻地沟) en direction de l'Est. Puis il était revenu en direction la vallée de Mamadegou (麻麻地沟) et n'était pas loin du site de réintroduction. Ba Xi ayant peu migré en altitude, il se nourrissait pour l'instant uniquement de bambous du genre Yushania et les chercheurs pensaient qu'il n'avait pas encore trouvé ceux du genre Bashania plus en altitude. Pour mémoire, le mâle Tao Tao, réintroduit en 2012, s'était nourri durant quatre mois de bambous du genre Yushania.
- Le signal radio de Ba Xi était normal. Les chercheurs avaient pu télécharger les données GPS et déterminer que les activités du mâle avaient été peu importantes en février. Ses activités s'étaient principalement concentrées dans le secteur de la cage de recapture N°2, dans la vallée d'Erqianbagou (二千八沟) et dans le secteur de Niugundang (牛滚凼). Du début vers la fin du mois de février, il avait eu tendance à migrer du sud vers le nord. A la fin du mois, il se trouvait dans un secteur proche de la route forestière et du site de réintroduction.
- Le signal de la femelle Ying Xue était normal également. Elle s'était progressivement déplacée de la vallée de Dahongshansigou (大洪山四沟) vers celle de Yigou (一沟). Elle se trouvait vers Xinkang (新康), au nord de la montagne Dahong (大洪山) mais n'avait pas quitté le secteur de Dahongshan.
Enfin, le 13 avril 2018, Ying Xue est aperçue vers 10 heures du matin dans le secteur de Menghuocheng (Menghuocheng scenic area 孟获城景区) du comté de Shimian, toujours dans le périmètre de la réserve naturelle de Liziping. C'est grâce aux crottes qu'elle a laissées sur place que le personnel de la réserve a pu confirmer qu'il s'agissait bien de Ying Xue. Le 13 avril constitue donc la première observation visuelle directe de Ying Xue, les localisations précédentes ayant été déterminées à partir d'indices retrouvés et attribués à la femelle.
A lire : Les actualités précédentes consacrées à Ying Xue et Ba Xi :
> Un mois après avoir rejoint le milieu naturel, des nouvelles de Ying Xue et Ba Xi (3 janvier 2018)
> Xi Mei a donné naissance à un petit le 26 juillet à la base d'Hetaoping (30 juillet 2015)
> Si Xue a donné naissance à la base d'Hetaoping (15 juillet 2015)
2018, Xiao Hetao et Qin Xin sont relâchés dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou
Le 27 décembre 2018, deux nouveaux pandas nés l'été 2016 sont relâchés dans la nature : les femelles Qin Xin et Xiao Hetao.
Jusque là, depuis la reprise du programme de réintroduction en 2010, les pandas nés en captivité à avoir été réintroduits dans le milieu naturel l'ont tous été dans la réserve naturelle de Liziping dans les monts Xiaoxiangling. Cette fois, c'est une autre réserve naturelle qui a été sélectionnée pour la réintroduction de Qin Xin et Xiao Hetao : la réserve naturelle de Longxi-Hongkou dans les monts Minshan.
La réserve naturelle de Longxi-Hongkou a été établie en 1993 et occupe une surface de 31 000 hectares dans le comté de Dujiangyan (province du Sichuan), comté placé sous la juridiction de la ville-préfecture de Chengdu. Elle a été élevée au rang de réserve nationale en 1997. Elle couvre un territoire compris entre 1 200 et 4 582 mètres d'altitude et se situe à environ 25 km au nord-ouest de la ville de Dujiangyan (et 85 km de Chengdu). A l'Est, la réserve de Longxi-Hongkou est bordée par la réserve naturelle de Baishuihe. Juste au sud de la réserve se situe le Parc forestier national de Longchi (Longchi National Forest Park).
Lors du troisième recensement des pandas sauvages et de leur habitat, mené de 1999 à 2003, 6 pandas géants avaient été dénombrés dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou. Les données du quatrième recensement, mené de 2011 à 2014, révèlent que 9 pandas habitent dorénavant la réserve, soit 3 pandas de plus que dix ans auparavant. 26 706,59 hectares, soit 86,15% de la réserve, sont considérés comme habitat du panda.
C'est dans cette réserve qu'avait été relâché le panda géant Shen Ling N°1, un panda sauvage égaré dans la ville de Dujiangyan le 16 juillet 2005. La police avait été obligée d'endormir l'animal qui avait été transporté jusqu'au centre de Wolong pour un examen complet avant d'être relâché, équipé d'un collier radio-émetteur, le 8 août 2005 dans la réserve de Longxi-Hongkou.
La réserve naturelle de Longxi-Hongkou se situe dans la partie sud de l'aire de distribution de la sous-population B des monts Minshan. Cette sous-population ne comptait que 35 pandas lors du 3ème recensement et l'habitat.
La femelle Qin Xin est née le 16 juillet 2016 à la base de Ya'an Bifengxia du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda - CCRCGP) avant d'être sélectionnée comme candidate pour le programme de réintroduction.
La femelle Xiao Hetao est née le 30 juillet 2016 à la base d'Hetaoping. C'est sa mère Zhuang Mei qui l'a élevée et formée jusqu'à en faire une candidate considérée comme idéale pour être réintroduite dans le milieu naturel.
Les 21, 22 et 23 novembre 2021, Xiao Hetao a été photographiée par un appareil à déclenchement infrarouge installé à une altitude de 1 363 mètres dans la forêt domaniale de Longchizhen (龙池镇国有林), au sud de la réserve de Longxi-Hongkou. Son identité a été confirmée après une analyse génétique des crottes collectées sur place.
A lire : Les actualités précédentes consacrées à Xiao Hetao et Qin Xin :
Pourquoi le choix de la réserve naturelle de Liziping comme site de réintroduction ?
La réserve naturelle de Liziping est une réserve provinciale située dans le comté de Shimian (province du Sichuan). Elle a été établie en 2003 et protège aujourd'hui un territoire de 51 500 hectares compris entre 1500 et 4834 mètres d'altitude dans les Monts Xiaoxiangling, un des six grands Monts habités par les pandas sauvages. Elle se situe à 35 km de la ville de Shimian et s'étend sur 23 km du nord au sud et sur 17,8 km de l'est à l'ouest.
La réserve naturelle de Liziping avait fait l'objet d'une évaluation scientifique en 2012 au regard de ses capacités à être un site adapté pouvant accueillir des réintroductions. Les experts avaient conclu qu'elle était très adaptée pour recevoir des pandas réintroduits.
En effet, parmi les 6 grands monts habités par les pandas sauvages, le complexe formé par les monts Xiaoxiangling et Daxiangling a un effectif très faible de pandas (68 pandas seulement selon les données du quatrième recensement mené entre 2011 et 2014). Ce même recensement a montré que seuls 22 pandas vivent dans la réserve de Liziping, de plus la compétition entre individus y est plutôt faible car la densité de pandas y est faible (0,057 panda par km² contre 0,115 panda par km² à Wolong par exemple).
Ajouté à cela, cette réserve présente la particularité de se situer à la frontière entre les monts Xiaoxiangling et les Monts Liangshan (eux aussi avec un faible effectif de pandas sauvages, 124 selon le quatrième recensement) et elle remplit ainsi un rôle de corridor (couloir écologique) entre ces deux grands habitats du panda. Une étude de 2010 a montré les pandas du complexe formé par les monts Daxiangling et Xiaoxiangling vivent dans quatre poches isolées et séparées les unes des autres d'une distance moyenne de 76 km et que la rivière Dadu et la route nationale 108 étaient des barrières expliquant cette fragmentation.
La faible compétition entre individus et la nécessité de renforcer la population sauvage en place dans ce territoire sont deux atouts qui font de la réserve naturelle de Liziping un lieu idéal pour les programmes de réintroduction dans le milieu naturel de pandas nés en captivité. En effet, d'un point de vue génétique et pour éviter la consanguinité et l'extinction de cette population, il est primordial que les effectifs soient renforcés.
C'est ainsi que cette réserve a déjà été choisie en 2009 pour la réintroduction de Lu Xin, une femelle panda née dans le milieu naturel, mais secourue puis soignée avant d'être déplacée vers Liziping. Lu Xin, secourue en mars 2009 dans les Monts Qionglai, qui avait été relâchée une fois soignée, un mois plus tard, dans la réserve naturelle de Liziping, pour renforcer les effectifs dans cette zone géographique stratégique. Depuis, Lu Xin est devenue mère comme l'ont démontré récemment les photographies des appareils à déclenchement infrarouge installés dans la réserve.
A lire :
> La réserve naturelle de Liziping
> 25 mars 2009 : Un panda sauvage malade secouru dans la province du Sichuan
Questions et avenir du programme de réintroduction
A ce jour, 13 pandas nés en captivité ont été réintroduits dans la nature.
Comme détaillé ci-dessus, le premier, Xiang Xiang, a été relâché dans la réserve naturelle de Wolong le 28 avril 2006. Malheureusement il a été retrouvé mort moins d'un an après avoir été réintroduit, le 19 février 2007 faute d'avoir pu concurrencer les pandas sauvages pour la nourriture et son territoire.
Jusqu'à ses deux ans, Xiang Xiang avait été élevé comme les autres pandas avec une présence humaine constante et son intégration tardive au programme de formation est une des raisons de cet échec. C'est ainsi qu'avec la reprise du programme de réintroduction en 2010, le nouvel objectif affiché était de former des jeunes pandas dès leur naissance à vivre dans des conditions se rapprochant au plus près de celles du milieu naturel, sans l'aide de l'homme, avec pour finalité de les réintroduire à l'âge de deux ans et demi, âge de la séparation habituelle et naturelle avec leur mère.
Le programme de 2010 est toujours celui mené actuellement à Hetaoping et Tiantaishan, et les 10 pandas Tao Tao, Zhang Xiang, Xue Xue, Hua Jiao, Hua Yan, Zhang Meng, Ying Xue, Ba Xi sont issus de ce programme de formation. Cependant, tous les pandas intégrés à ce programme n'ont pas atteint l'âge d'être réintroduit, et c'est notamment le cas de Xin Yuan retrouvée morte à Hetaoping quelques temps avant sa réintroduction (voir ci-dessus). D'autres pandas ont été retirés du programme ou n'ont pas survécu.
En 2014, Xue Xue est retrouvée morte seulement un peu plus d'un mois après sa réintroduction.
Au travers des cas décrits précédemment, il s'avère que les chinois ont développé deux approches pour former des pandas en vue de les relâcher dans le milieu naturel. La première, celle mise en œuvre par la base de Chengdu, est qualifiée de méthode douce. C'est l'homme qui va apprendre à l'animal né en captivité un ensemble de réflexes afin qu'il puisse être de plus en plus autonome et qu'il appréhende son environnement de la meilleure façon qu'il soit. Ainsi, quelques experts vont travailler quotidiennement pendant plusieurs mois avec un panda et lui apprendre comment rechercher sa nourriture, trouver un point d'eau, anticiper d'éventuels prédateurs. C'est un long travail d'apprentissage, où la complicité entre l'animal et l'homme est la clef de la réussite. L'objectif est que l'individu acquiert progressivement des instincts sauvages. Cette méthode diffère de celle employée par le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda - CCRCGP) où c'est la mère panda qui va apprendre à son jeune à vivre dans des conditions qui s'approchent progressivement de plus en plus avec celles du milieu naturel. La mère panda et son jeune sont alors sélectionnés puis placés dans des enclos naturels de plus en plus grands et complexes. Ce n'est qu'au bout de 24 mois ou légèrement plus que le jeune panda est séparé de sa mère puis relâché s'il a franchi avec succès les différentes étapes de la formation. Cette stratégie vise à minimiser l'intervention humaine et s'appuie sur l'instinct maternel pour l'apprentissage.
Ces succès mais aussi ces échecs montrent bien que ce programme de réintroduction n'en est qu'à un stade expérimental permettant d'alimenter les connaissances scientifiques, d'accumuler des données et d'enrichir le retour d'expérience sur le sujet tout récent de la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel.
Comme toute expérimentation de réintroduction, elle présente des risques mais est aussi capitale pour progresser sur ce sujet. Rappelons que l'objectif ultime de l'élevage en captivité du panda géant est le soutien aux populations sauvages et la réintroduction est l'un des volets de ce soutien.
De nombreuses questions restent cependant en suspens, notamment sur l’avenir à donner à ce programme de réintroduction : n’existe-t-il pas des risques pour les populations sauvages et si oui lesquels ? notamment en termes de transmission de parasites ou de maladies des individus captifs vers ceux sauvages ? quel est le risque encouru par les pandas réintroduits en cas de compétition avec des congénères sauvages pour le territoire ou l'accès à un partenaire ? les pandas réintroduits seront-ils capables de se reproduire avec des congénères sauvages, et ensuite d'élever leurs jeunes (cas des femelles) ? ne doit-on pas plutôt réintroduire des pandas dans des habitats perdus mais que l’on souhaiterait voir reconquis par l’espèce ? est-il pertinent de ne réintroduire qu’un seul panda à la fois ? ou un groupe de pandas ?...
Il est également important de se pencher sur l'habitat du panda pour savoir s'il est adapté et non limitant pour accueillir davantage de pandas. N'est-il pas prioritaire de protéger et restaurer l'habitat du panda avant d'envisager des réintroductions supplémentaires ?
Le programme actuel de réintroduction en est à ses débuts et il convient de poursuivre les recherches et les expériences afin de définir la meilleure stratégie. C'est d'ailleurs dans cet esprit que le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant a inauguré en août 2014 une nouvelle base à Huaying pour poursuivre les études sur la réintroduction de pandas nés en captivité dans le milieu naturel, et notamment évaluer leur adaptation à la vie dans la nature après la réintroduction, sans faire courir aucun risque aux pandas sauvages. En effet, les premiers pandas captifs réintroduits dans le milieu naturel l'ont tous été dans des lieux déjà habités par des pandas sauvages et les risques sont nombreux comme détaillé ci-précédemment. Au delà, les risques pour les pandas captifs ne sont pas nuls non plus, notamment au regard de la compétition qui peut exister entre les pandas sauvages et ceux réintroduits moins aptes à se défendre et à appréhender la meilleure stratégie de survie.
Par ailleurs, quelle est la meilleure approche entre les deux déployées par la base de Chengdu et le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant ? Celle où le formateur est l'homme ou celle où le formateur est la mère panda ?
Les scientifiques s'accordent à dire que davantage d'expériences et d'études doivent être menées pour mieux comprendre et maîtriser le processus de réintroduction, et l'idée de poursuivre la recherche sans mettre en péril les pandas sauvages, notamment en réintroduisant des pandas captifs dans la nature sans risque de perturber leurs congénères sauvages, est une bonne piste. L'un des objectifs recherchés lorsque l'on réintroduit une espèce est la reconquête d'anciens habitats perdus, et en ce sens la base de Huaying et l'entraînement de pandas captifs à vivre à Huaying pourrait remplir cet objectif à terme.
Les recherches doivent être poursuivies pour définir la meilleure stratégie pour le futur, mais ne nous y trompons pas, la conservation du panda passe par la protection des pandas sauvages et de leur habitat et non par l'espoir de rétablir demain par le biais de la réintroduction des populations que l'on n'aurait pas su protéger à temps.
Pour en savoir plus :
> Menaces qui pèsent sur la survie de l'espèce et mesures de protection et de conservation
Accès rapide aux chapitres de la page :
Détail des pandas vivants hors de Chine, pays par pays et zoos par zoos
Historique de quelques zoos ayant hébergés récemment des pandas et n'en ayant plus
Cas particuliers de Hong-Kong, Macau et Taïwan
Détail des pandas vivants hors de Chine, pays par pays et zoos par zoos
Voici ci-dessous le détail des pandas vivants hors de Chine, pays par pays et zoos par zoos :
En Amérique :
Zoo de Mexico / Chapultepec (Mexique) :
- Xiu Hua (femelle) : née au zoo le 25 juin 1985. Prêtée du 1er août 1987 au 7 septembre 1987 au zoo de Memphis (Etats-Unis). Morte le 27 avril 2013 au zoo de Mexico (lire l'article).
- Shuan Shuan (femelle) : née au zoo le 15 juin 1987. Prêtée du 3 décembre 2003 au 26 septembre 2005 au zoo de Tokyo/Ueno (Japon). Prêtée du 8 juillet 2010 au 18 janvier 2011 au zoo de Guadalajara (Mexique). Morte le 6 juillet 2022 au zoo de Mexico (lire l'article).
- Xin Xin (femelle) : née au zoo le 1er juillet 1990.
Ces trois pandas, nés au zoo de Mexico de parents qui appartenaient au Mexique, sont propriétés du Mexique et non de la Chine. En effet, les parents de ces trois pandas étaient des cadeaux diplomatiques.
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo le 10 septembre 2013, accédez au compte-rendu de visite
Zoo de San Diego (Etats-Unis) :
- Shi Shi (mâle) : arrivé au zoo le 10 septembre 1996 et retourné en Chine en janvier 2003. Mort en Chine le 5 juillet 2008. Né dans le milieu naturel en 1982.
- Bai Yun (femelle) : arrivée au zoo le 10 septembre 1996 et retourné en Chine le 16 mai 2019 (lire l'article). Née le 7 septembre 1991 au centre de Wolong.
- Hua Mei (femelle) : née au zoo le 21 août 1999 et retournée en Chine le 10 février 2004 (lire l'article).
- Gao Gao (mâle) : arrivé au zoo en janvier 2003 et retourné en Chine le 30 octobre 2018 (lire l'article). Né dans le milieu naturel en 1992 +/- 2 ans.
- Mei Sheng (mâle) : né au zoo le 19 août 2003 (lire l'article) et retourné en Chine le 5 novembre 2007 (lire l'article).
- Su Lin (femelle) : née au zoo le 2 août 2005 (lire l'article) et retournée en Chine le 25 septembre 2010 (lire l'article).
- Zhen Zhen (femelle) : née au zoo le 3 août 2007 (lire l'article) et retournée en Chine le 25 septembre 2010 (lire l'article).
- Yun Zi (mâle) : né au zoo le 5 août 2009 (lire l'article) et retourné en Chine le 9 janvier 2014 (lire l'article).
- Xiao Liwu (mâle) : né au zoo le 29 juillet 2012 (lire l'article) et retourné en Chine le 16 mai 2019 (lire l'article).
- Yun Chuan 云川 (mâle) : arrivé au zoo le 27 juin 2024 (lire l'article). Né le 28 juillet 2019 à la base de Gengda Shenshuping.
- Xin Bao 鑫宝 (femelle) : arrivée au zoo le 27 juin 2024 (lire l'article). Née le 22 juillet 2020 à la base de Gengda Shenshuping.
Le zoo de San Diego est impliqué dans la conservation du panda géant depuis la fin des années 1980. C'est ce qui lui a permis de recevoir dès 1996 un couple de pandas pour un prêt de longue durée dans le cadre d'un programme d'élevage en captivité, de recherche scientifique et de conservation de l'espèce dans son milieu naturel. Le prêt initial avait été consenti pour une durée de 12 ans, renouvelé une première fois pour 5 années supplémentaires en décembre 2008, puis une seconde fois pour la même durée en 2013. Avec le rapatriement en Chine en mai 2019 de Gao Gao, Bai Yun et Xiao Liwu, le zoo de San Diego s'est retrouvé sans panda mais pas sans espoir d'en recevoir de nouveaux. Finalement le 8 février 2024 le zoo annonçait avoir signé un nouvel accord de coopération pour 10 ans avec l'Association Chinoise pour la Conservation de la Vie Sauvage. Cela a été suivi par le transfert d'une nouvelle paire de pandas le 27 juin 2024, la mère du mâle Yun Chuan se trouvant être Zhen Zhen née à San Diego ! (lire l'article).
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo le 27 mai 2012, accédez au compte-rendu de visite
Zoo de Washington (Etats-Unis) :
- Tian Tian (mâle) : arrivé au zoo le 6 décembre 2000. Né le 27 août 1997 au centre de Wolong. Rapatrié en Chine le 8 novembre 2023 (lire l'article).
- Mei Xiang (femelle) : arrivée au zoo le 6 décembre 2000. Née le 22 juillet 1998 au centre de Wolong. Rapatriée en Chine le 8 novembre 2023 (lire l'article).
- Tai Shan (mâle) : né au zoo le 9 juillet 2005 (lire l'article) et retourné en Chine le 4 février 2010 (lire l'article).
- Nouveau-né sans nom : né au zoo le 16 septembre 2012 (lire l'article) et décédé le 23 septembre 2012 (lire l'article).
- Bao Bao (femelle) : née au zoo le 23 août 2013 (lire l'article). La portée était jumelle mais seule Bao Bao a survécu. Bao Bao est retournée en Chine le 21 février 2017 (lire l'article).
- Bei Bei (mâle) : né au zoo le 22 août 2015 (lire l'article). La portée était jumelle mais le second est décédé le 26 août 2015 (lire l'article). Bei Bei est retourné en Chine le 19 novembre 2019 (lire l'article).
- Xiao Qi Ji (mâle) : né au zoo le 21 août 2020 (lire l'article) et retourné en Chine le 8 novembre 2023 (lire l'article).
- Bao Li 云川 (mâle) : arrivé au zoo le 15 octobre 2024 (lire l'article). Né le 4 août 2021 à la base de Gengda Shenshuping.
- Qing Bao 青宝 (femelle) : arrivée au zoo le 15 octobre 2024 (lire l'article). Née le 12 septembre 2021 à la base de Gengda Shenshuping.
Tian Tian et Mei Xiang étaient loués par le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (Chine) au zoo de Washington pour une durée de 10 ans dans le cadre d'un programme d'élevage en captivité. Le contrat initial avait été prolongé de 5 années supplémentaires début 2011 (lire l'article), puis de nouveau de 5 années supplémentaires en 2015 (lire l'article) et enfin de 3 années complémentaires en 2020 (lire l'article). Le couple historique (Mei Xiang et Tian Tian) est reparti en Chine le 8 novembre 2023 (lire l'article) et un peu moins de 7 mois après le zoo annonçait l'arrivée avant fin 2024 d'une nouvelle paire en remplacement (lire l'article). Bao Li et Qing Bao ont ainsi rejoint les Etats-Unis le 15 octobre 2024, prêtés pour une durée de 10 ans (lire l'article).
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo les 6 et 8 septembre 2013, accédez au compte-rendu de visite
En Europe :
ZooParc de Beauval / Saint-Aignan (France) :
- Huan Huan (femelle) : arrivée au zoo le 15 janvier 2012 (lire l'article). Née le 10 août 2008 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
- Yuan Zi (mâle) : arrivé au zoo le 15 janvier 2012 (lire l'article). Né le 6 septembre 2008 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
- Yuan Meng (mâle) : né au zoo le 4 août 2017. Portée jumelle dont seul le second petit a survécu (lire l'article). Reparti en Chine le 25 juillet 2023 (lire l'article).
- Huan Li Li (provisoirement Fleur de Coton) (femelle) : née au zoo le 2 août 2021 (portée jumelle avec Yuan Du Du) (lire l'article).
- Yuan Du Du (provisoirement Petite Neige) (femelle) : née au zoo le 2 août 2021 (portée jumelle avec Huan Li Li) (lire l'article).
Huan Huan et Yuan Zi sont loués par la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant au ZooParc de Beauval (commune de Saint-Aignan), dans le Loir-et-Cher, pour une durée initiale de 10 ans renouvelé pour 5 ans. L'accord validant le transfert en France du couple de pandas pour une durée de dix ans a été signé le samedi 3 décembre 2011 au matin à l'ambassade de France en Chine, à Beijing (Pékin) (lire l'article). Le renouvellement a été négocié pendant la pandémie de Covid mais scellé en avril 2022 lors d'une visite présidentielle en Chine (lire l'article).
Pour en savoir plus : Accédez à mes articles, à mes photos et à mes comptes-rendus de visites :
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 25 juillet 2023 (départ de Yuan Meng)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 24 juillet 2023 (veille du départ de Yuan Meng)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 4 août 2022 (cinquième anniversaire de Yuan Meng)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 22 et 23 mai 2022
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 18 et 19 novembre 2021 (cérémonie des noms)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 3, 4 et 5 août 2019 (second anniversaire de Yuan Meng)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 4 août 2018 (premier anniversaire de Yuan Meng)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 3 août 2018
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 2 août 2018
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 26 mai 2018
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 5 décembre 2017
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 4 décembre 2017 (cérémonie du nom 2/2)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 4 décembre 2017 (cérémonie du nom 1/2)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 22 mars 2014 (événement philatélique)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 21 mars 2014 (événement philatélique)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 20 septembre 2013 (Chengdu Pambassador)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 19 avril 2012
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 7 février 2012 (quarantaine des deux pandas)
> Zooparc de Beauval, Saint-Aignan-sur-Cher - 15 janvier 2012 (arrivée des deux pandas)
> Pandas en France, de Vincennes à Beauval : la page du site consacrée aux pandas français avec notamment toute l'information concernant les pandas du ZooParc de Beauval
Zoo de Pairi Daiza / Brugelette (Belgique) :
- Hao Hao (femelle) : arrivée au zoo le 23 février 2014 (lire l'article). Née le 7 juillet 2009 à la base de Ya'an Bifengxia.
- Xing Hui (mâle) : arrivé au zoo le 23 février 2014 (lire l'article). Né le 22 juillet 2009 à la base de Ya'an Bifengxia.
- Tian Bao (mâle) : né au zoo le 2 juin 2016 (lire l'article). Reparti en Chine le 10 décembre 2024 (lire l'article).
- Bao Di (mâle) : né au zoo le 8 août 2019 (portée jumelle avec Bao Mei) (lire l'article). Reparti en Chine le 10 décembre 2024 (lire l'article).
- Bao Mei (femelle) : née au zoo le 8 août 2019 (portée jumelle avec Bao Di) (lire l'article). Repartie en Chine le 10 décembre 2024 (lire l'article).
Le transfert de Hao Hao et Xing Hui en Belgique fait suite à un accord des autorités chinoises confirmé par le Premier Ministre chinois Li Keqiang à son homologue belge Elio Di Rupo le 11 septembre 2013 à l'occasion d'une rencontre bilatérale à Dalian (Chine). Le prêt a été négocié pour une durée initiale de 15 ans (lire l'article).
Zoo d'Ouwehand / Rhenen (Pays-Bas) :
- Wu Wen (femelle) : arrivée au zoo le 12 avril 2017 (lire l'article). Née le 11 août 2013 à la base de Ya'an Bifengxia.
- Xing Ya (mâle) : arrivé au zoo le 12 avril 2017 (lire l'article). Né le 5 août 2013 à la base de Ya'an Bifengxia.
- Fan Xing (femelle) : né au zoo le 1er mai 2020 (lire l'article). Repartie en Chine le 27 septembre 2023 (lire l'article).
- Lang Yue 朗月 (sexe on déterminé) : né au zoo le 12 juillet 2024 (lire l'article).
Le zoo d'Ouwehand a signé le lundi 26 octobre 2015 un accord avec institutions chinoises scellant le transfert d'un couple de pandas géants aux Pays-Bas dans les prochains mois (lire l'article). Cela fait suite à la visite du Roi et de la Reine des Pays-Bas, respectivement Willem-Alexander et Máxima, en Chine et au feu vert donné à cette occasion par le Président chinois Xi Jinping pour le transfert d'un couple de pandas vers le zoo d'Ouwehand. L'accord formel, qui prévoit un prêt d'une durée de 15 ans, a été signé le lundi 26 octobre 2015 entre l'Association chinoise pour la conservation de la vie sauvage (China Wildlife Conservation Association - CWCA) et le zoo d'Ouwehand (Ouwehands Dierenpark Rhenen).
Zoo de Berlin (Allemagne) :
- Bao Bao (mâle) : arrivé au zoo le 5 novembre 1980 et décédé le 22 août 2012 (lire l'article). Prêté au zoo de Londres (Angleterre) du 14 novembre 1991 au 26 mai 1993. Né dans le milieu naturel en 1978.
- Yan Yan (femelle) : arrivée au zoo le 14 avril 1995 et décédée le 26 mars 2007 (lire l'article). Née dans le milieu naturel en 1985.
- Meng Meng (femelle) : arrivée au zoo le 24 juin 2017 (lire l'article). Née le 10 juillet 2013 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
- Jiao Qing (mâle) : arrivé au zoo le 24 juin 2017 (lire l'article). Né le 15 juillet 2010 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
- Meng Xiang = Pit (mâle) : né au zoo le 31 août 2019 (portée jumelle avec Meng Yuan) (lire l'article). Reparti en Chine le 16 décembre 2023 (lire l'article).
- Meng Yuan = Paule (mâle) : né au zoo le 31 août 2019 (portée jumelle avec Meng Xiang) (lire l'article). Reparti en Chine le 16 décembre 2023 (lire l'article).
- Meng Hao 梦好 = Leni (femelle) : née au zoo le 22 août 2024 (portée jumelle avec Meng Tian) (lire l'article).
- Meng Tian 梦甜 = Lotti (femelle) : née au zoo le 22 août 2024 (portée jumelle avec Meng Hao) (lire l'article).
Un couple de pandas, Bao Bao et Tian Tian avait été offert au Chancelier Helmut Schmidt par le Premier ministre chinois de l’époque, Hua Guofeng, lors d’une visite en Allemagne de l’Ouest en septembre 1979. Tian Tian est morte le 8 février 1984 et Bao Bao est mort le 22 août 2012. Bao Bao était le doyen des pandas à sa mort et le dernier représentant d'une génération de pandas offerts par la Chine aux nations occidentales comme cadeau diplomatique.
La Chancelière allemande Angela Merkel a annoncé le jeudi 29 octobre 2015 qu'elle avait abordé le prêt de deux pandas pour le zoo de Berlin à l'occasion de sa rencontre avec le Premier ministre chinois Li Keqiang lors de sa visite officielle en Chine (lire l'article). Le 26 avril 2016, une délégation conduite par le directeur du zoo de Berlin s'est rendue en Chine pour entamer les négociations notamment sur les termes du contrat de prêt et le directeur a déclaré qu'il était confiant pour un transfert courant 2017 (lire l'article). Du 13 au 17 octobre 2016, une délégation du zoo de Berlin conduite par Frank Bruckmann, Président du Conseil de Surveillance, et Dr. Andreas Knieriem, directeur du zoo, s'est rendue à Beijing, en Chine, pour négocier les derniers points du contrat (lire l'article). Le 28 avril 2017, le zoo de Berlin a signé le contrat final qui valide le prêt pour une durée de 15 ans de deux pandas provenant de la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant (Chengdu Research Base of Giant Panda Breeding) (lire l'article).
Pour en savoir plus :
> J'ai visité ce zoo les 7 et 8 décembre 2023, accédez au compte-rendu de visite
> J'ai visité ce zoo les 9 et 10 décembre 2019, accédez au compte-rendu de visite
> J'ai visité ce zoo les 14 et 15 avril 2019, accédez au compte-rendu de visite
> J'ai visité ce zoo le 5 juillet 2017, accédez au compte-rendu de visite
> J'ai assisté le 24 juin 2017 à l'arrivée des deux pandas à Berlin, accédez à l'article complet
Zoo de Copenhague (Danemark) :
- Mao Sun = Mao Er (femelle) : arrivée au zoo le 4 avril 2019 (lire l'article). Née le 26 juillet 2014 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
- Xing Er (mâle) : arrivé au zoo le 4 avril 2019 (lire l'article). Né le 23 août 2013 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
Le zoo de Copenhague, au Danemark, a annoncé le 24 avril 2014 sur son site internet qu'il allait accueillir dans les années qui arrivent une paire de pandas (lire l'article). Cette annonce faisait suite à la visite d'Etat en Chine de la Reine du Danemark Margrethe II. En mars 2017, le zoo a dévoilé les esquisses des futures installations des pandas (lire l'article). Le 2 mai 2017, Lars Løkke Rasmussens, Premier ministre du Danemark, et Steffen Stræde, alors directeur du zoo de Copenhague, étaient reçus par Zhang Zhihe, directeur de la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant (Chengdu Research Base of Giant Panda Breeding) pour leur faire visiter le site et leur montrer les deux pandas promis par la Chine au Danemark. L'accord de prêt final a été signé le lendemain à Beijing par Esben Lunde Larsen, Ministre danois de l'environnement et de l'alimentation, lors d'une cérémonie en présence du Premier ministre danois et de son homologue chinois, Li Keqiang (lire l'article). Le prêt des deux pandas a été consenti pour une durée de 15 ans.
Pour en savoir plus :
> J'ai visité ce zoo les 10, 11, 12 et 13 avril 2019, accédez aux comptes-rendus de visites : 10 avril, 11 avril, 12 avril et 13 avril.
Zoo de Moscou (Russie) :
- Ding Ding (femelle) : arrivée au zoo le 29 avril 2019 (lire l'article). Née le 30 juillet 2017 à la base de Gengda Shenshuping.
- Ru Yi (mâle) : arrivé au zoo le 29 avril 2019 (lire l'article). Né le 31 juillet 2016 à la base de Ya'an Bifengxia.
- Bébé (sexe non déterminé) né le 24 août 2023 au zoo de Moscou (lire l'article).
Depuis novembre 2016, le zoo de Moscou était en discussion avec les autorités chinoises pour l'obtention d'une paire de pandas géants. Un accord de prêt et de coopération a finalement été signé entre l'Association chinoise pour la conservation de la vie sauvage (China Wildlife Conservation Association - CWCA) et le zoo de Moscou le 28 février 2019. Cet accord prévoit que le prêt est consenti pour une durée de 15 années. L'annonce officielle du transfert d'une paire de pandas en Russie a été faite à l'occasion de la présence de Vladimir Poutine, président russe, au sommet organisé à Pékin du jeudi 25 au samedi 27 avril 2019 autour des nouvelles routes de la soie, aux côtés de son homologue chinois Xi Jinping.
Zoo de Madrid (Espagne) :
- Bing Xing (mâle) : arrivé au zoo le 8 septembre 2007 (lire l'article). Né le 1er septembre 2000 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant. Retourné en Chine le 29 février 2024 (lire l'article).
- Hua Zui Ba (femelle) : arrivée au zoo le 8 septembre 2007 (lire l'article). Né le 16 septembre 2003 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant. Retournée en Chine le 29 février 2024 (lire l'article).
- Po alias A Bao (mâle) : né au zoo le 7 septembre 2010 (portée jumelle avec De De) (lire l'article) et retourné en Chine le 18 mai 2013 (lire l'article).
- De De (mâle) : né au zoo le 7 septembre 2010 (portée jumelle avec Po) (lire l'article) et retourné en Chine le 18 mai 2013 (lire l'article).
- Xing Bao (mâle) : né au zoo le 30 août 2013 (lire l'article) et retourné en Chine le 26 septembre 2017 (lire l'article).
- Chulina (femelle) : née au zoo le 31 août 2016 (lire l'article) et retournée en Chine le 29 février 2024 (lire l'article).
- Jiu Jiu (mâle) : né au zoo le 6 septembre 2021 (portée jumelle avec You You) (lire l'article) et retourné en Chine le 29 février 2024 (lire l'article).
- You You (mâle) : né au zoo le 6 septembre 2021 (portée jumelle avec Jiu Jiu) (lire l'article) et retourné en Chine le 29 février 2024 (lire l'article).
- Jin Xi (金喜) (mâle) : arrivé au zoo le 29 avril 2024 (lire l'article). Né le 1er septembre 2020 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
- Zhu Yu (茱萸) (femelle) : arrivée au zoo le 29 avril 2024 (lire l'article). Né le 25 octobre 2020 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
Bing Xing et Hua Zui Ba étaient loués par la base de Chengdu (Chine) au zoo de Madrid pour une durée de 10 ans dans le cadre d'un programme d'élevage en captivité (lire l'article). En février 2018, le contrat avait été renouvelé pour une nouvelle période de 5 ans et courrait jusqu'en 2023 (lire l'article). Hua Zui Ba, Bing Xing, Chulina, Jiu Jiu et You You ont quitté ensemble le zoo de Madrid le 29 février 2024 laissant ainsi l'Espagne sans panda mais l'Association Chinoise pour la Conservation de la Vie Sauvage (CWCA : China Wildlife Conservation Association) révélait qu'une nouvelle paire rejoindrait la capitale espagnole courant 2024 (lire l'article). Finalement Jin Xi et Zhu Yu sont arrivés deux mois après le départ des pandas historiques et ils sont prêtés pour une durée de 10 ans (lire l'article).
Pour en savoir plus :
> J'ai visité ce zoo le 13 septembre 2013, accédez au compte-rendu de visite
> J'ai visité ce zoo le 8 juin 2011, accédez au compte-rendu de visite
En Asie :
Zoo de Shirahama (Japon) :
- Mei Mei (femelle) : arrivée au zoo le 7 juillet 2000 et morte le 15 octobre 2008 (lire l'article). Née le 31 août 1994 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
- Ei Mei = Yong Ming (mâle) : arrivé au zoo le 6 septembre 1994. Né le 14 septembre 1992 au zoo de Beijing. Retournée en Chine le 22 février 2023 (lire l'article).
- Rau Hin = Liang Bin (femelle) : né au zoo le 6 septembre 2000.
- Yu Hin = Xiong Bing (mâle) : né au zoo le 17 décembre 2001 et retourné en Chine le 21 juin 2004 (lire l'article).
- Ryu Hin = Long Bing (mâle) : né au zoo le 8 septembre 2003 (portée jumelle avec Shu Hin) (lire l'article) et retourné en Chine le 27 octobre 2007 (lire l'article).
- Shu Hin = Qiu Bing (mâle) : né au zoo le 8 septembre 2003 (portée jumelle avec Ryu Hin) (lire l'article) et retourné en Chine le 27 octobre 2007 (lire l'article).
- Kou Hin = Xing Bing (mâle) : né au zoo le 23 août 2005 (lire l'article) et retourné en Chine le 15 mars 2010 (lire l'article).
- Ai Hin = Ai Bing (femelle) : née au zoo le 23 décembre 2006 (portée jumelle avec Mei Hin) (lire l'article) et retourné en Chine le 14 décembre 2012 (lire l'article).
- Mei Hin = Ming Bing (mâle) : né au zoo le 23 décembre 2006 (portée jumelle avec Ai Hin) (lire l'article) et retourné en Chine le 14 décembre 2012 (lire l'article).
- Mei Hin = Mei Bing (femelle) : née au zoo le 13 septembre 2008 (portée jumelle avec Ei Hin) (lire l'article) et retournée en Chine le 26 février 2013 (lire l'article).
- Ei Hin = Yong Bing (mâle) : né au zoo le 13 septembre 2008 (portée jumelle avec Mei Hin) (lire l'article) et retourné en Chine le 26 février 2013 (lire l'article).
- Kai Hin = Hai Bang (mâle) : né au zoo le 11 août 2010 (portée jumelle avec You Hin) (lire l'article) et retourné en Chine le 5 juin 2017 (lire l'article).
- You Hin = Yang Bang (femelle) : née au zoo le 11 août 2010 (portée jumelle avec Kai Hin) (lire l'article) et retournée en Chine le 5 juin 2017 (lire l'article).
- Yu Hin = You Bang (femelle) : née au zoo le 10 août 2012 (portée jumelle dont seule l'aînée a survécu) (lire l'article) et retournée en Chine le 5 juin 2017 (lire l'article).
- Ou Hin = Ying Bing (femelle) : née au zoo le 2 décembre 2014 (portée jumelle avec Tou Hin) (lire l'article) et retournée en Chine le 22 février 2023 (lire l'article).
- Tou Hin = Tao Bing (femelle) : née au zoo le 2 décembre 2014 (portée jumelle avec Ou Hin) (lire l'article) et retournée en Chine le 22 février 2023 (lire l'article).
- Yui Hin (femelle) : née au zoo le 18 septembre 2016 (lire l'article).
- Sai Hin (femelle) : née au zoo le 14 août 2018 (lire l'article).
- Fu Hin = Feng Bang (femelle) : née au zoo le 22 novembre 2020 (lire l'article).
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo le 30 juillet 2013, accédez au compte-rendu de visite
Zoo de Tokyo / Ueno (Japon) :
- Ling Ling (mâle) : arrivé au zoo le 5 novembre 1992 et décédé le 30 avril 2008 (lire l'article). Ce panda a été prêté régulièrement au zoo de Mexico dans le cadre de tentatives d'accouplement. Né le 5 septembre 1995 au zoo de Beijing.
- Shuan Shuan (femelle) : cette femelle panda née à Mexico le 15 juin 1987 a été prêtée du 3 décembre 2003 au 26 septembre 2005 à Tokyo pour tenter un accouplement avec Ling Ling. Shuan Shuan est retournée à Mexico le 26 septembre 2005.
- Bi Li = Ri Ri (mâle) : arrivé au zoo le 21 février 2011 (lire l'article). Né le 16 août 2005 au centre de Wolong. Retourné en Chine le 29 septembre 2024 (lire l'article).
- Xian Nu = Xin Xin = Shin Shin (femelle) : arrivée au zoo le 21 février 2011 (lire l'article). Née le 3 juillet 2005 au centre de Wolong. Retournée en Chine le 29 septembre 2024 (lire l'article).
- Mâle sans nom : né au zoo le 5 juillet 2012 (lire l'article) et décédé le 11 juillet 2012 (lire l'article).
- Xiang Xiang (femelle) : née au zoo le 12 juin 2017 (lire l'article) et retournée en Chine le 21 février 2023 (lire l'article).
- Xiao Xiao (mâle) : né au zoo le 23 juin 2021 (portée jumelle avec Lei Lei) (lire l'article).
- Lei Lei (femelle) : née au zoo le 23 juin 2021 (portée jumelle avec Xiao Xiao) (lire l'article).
Bi Li et Xian Nu sont loués par le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (Chine) au zoo de Tokyo pour une durée de 10 ans dans le cadre d'un programme d'élevage en captivité (lire l'article). Le prêt initial a été prolongé de 5 années supplémentaires en décembre 2020, il court jusqu'au 20 février 2026 (lire l'article). Bi Li et Xian Nu ont été rapatriés en Chine le 29 septembre 2024 (lire l'article) de façon anticipé car les deux pandas ont quelques problèmes de santé et le Japon et la Chine ont communément convenu qu'il était préférable pour les deux pandas de retourner dans leur pays d'origine pour se faire soigner avant que leur santé ne se détériore trop et qu'il ne soit plus possible de les transférer.
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo le 27 juillet 2013, accédez au compte-rendu de visite
Zoo River Safari (Singapour) :
- Wu Jie = Kai Kai (mâle) : arrivé au zoo le 6 septembre 2012 (lire l'article). Né le 14 septembre 2007 au centre de Wolong.
- Hu Bao = Jia Jia (femelle) : arrivée au zoo le 6 septembre 2012 (lire l'article). Née le 3 septembre 2008 à la base de Ya'an Bifengxia.
- Le Le (mâle) : né au zoo le 14 août 2021 (lire l'article) et retourné en Chine le 16 janvier 2024 (lire l'article).
Le 11 novembre 2009, le président chinois Hu Jintao, en visite à Singapour, avait annoncé à son homologue singapourien Sellapan Rama Nathan, l'arrivée prochaine d'une paire de pandas à Singapour, et ce à l'occasion du 20ème anniversaire, en 2010, de l'établissement des relations entre les deux pays (lire l'article). Ce partenariat a été scellé le 12 novembre lors d'une cérémonie de signature entre Hu Jintao et le premier ministre singapourien Lee Hsien Loong. Les deux pandas sont arrivés sur le sol singapourien, où ils resteront 10 ans, le 6 septembre 2012 (lire l'article).
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo le 26 août 2013, accédez au compte-rendu de visite
Zoo de Negara / Kuala Lumpur (Malaisie) :
- Fu Wa (福娃) = Xing Xing (mâle) : arrivé au zoo le 21 mai 2014 (lire l'article). Né le 23 août 2006 au centre de Wolong.
- Feng Yi (凤仪) = Liang Liang (femelle) : arrivée au zoo le 21 mai 2014 (lire l'article). Née le 23 août 2006 au centre de Wolong.
- Nuan Nuan (femelle) : née au zoo le 18 août 2015 (lire l'article) et retournée en Chine le 14 novembre 2017 (lire l'article).
- Yi Yi (谊谊) (femelle) : née au zoo le 14 janvier 2018 (lire l'article) et retournée en Chine le 29 août 2023 (lire l'article).
- Sheng Yi (升谊) (femelle) : née au zoo le 31 mai 2021 (lire l'article) et retournée en Chine le 29 août 2023 (lire l'article).
Le Ministère malaisien de l'environnement et des ressources naturelles (Ministry of Natural Resources and Environment) a annoncé le lundi 11 juin 2012 que la Chine allait prêter à la Malaisie deux pandas comme geste d'amitié dans le cadre des relations bilatérales entre les deux pays (lire l'article). L'accord officiel a été signé le 15 juin 2012. Selon l'accord, les pandas sont loués pour une durée de 10 ans pour marquer les 40 ans, en 2014, des relations diplomatiques sino-malaisiennes. Le zoo qui héberge les deux animaux est finalement le zoo de Negara - littéralement le zoo national - (lire l'article), zoo proche de Kuala Lumpur ; alors que celui de Taman Wetland, situé à Putrajaya, capitale administrative du pays, au sud de la capitale officielle Kuala Lumpur, avait initialement été cité (lire l'article).
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo les 5 et 6 avril 2015, accédez au compte-rendu de visite
Complexe Everland / Yongin (Corée du Sud) :
- Yuan Xin = Le Bao (mâle) : arrivé au zoo le 3 mars 2016 (lire l'article). Né le 28 juillet 2012 à la base de Ya'an Bifengxia.
- Hua Ni = Ai Bao (femelle) : arrivée au zoo le 3 mars 2016 (lire l'article). Née le 13 juillet 2013 à la base de Ya'an Bifengxia.
- Fu Bao (femelle) : née au zoo le 20 juillet 2020 (lire l'article) et retournée en Chine le 3 avril 2024 (lire l'article).
- Rui Bao (en mandarin : 睿宝 / en coréen : 루이바오) (femelle) : née au zoo le 7 juillet 2023 (portée jumelle avec Hui Bao) (lire l'article).
- Hui Bao (en mandarin : 辉宝 / en coréen : 후이바오) (femelle) : née au zoo le 7 juillet 2023 (portée jumelle avec Rui Bao) (lire l'article).
Le Président chinois Xi Jinping, en visite d'Etat les 3 et 4 juillet 2014 en Corée du Sud, a incité son homologue sud-coréenne Park Geun-hye à développer un programme de coopération et de recherche sur le panda géant dans une optique de prêt de deux pandas par la Chine (lire l'article). Un accord officiel a été signé le 30 octobre 2015 entre le parc d'attractions Samsung Everland Resort et l'Association chinoise pour la conservation de la vie sauvage (China Wildlife Conservation Association - CWCA) (lire l'article). La durée du prêt est de 15 ans.
Taman Safari / Bogor (Indonésie) :
- Cai Tao (mâle) : arrivé au zoo le 28 septembre 2017 (lire l'article). Né le 4 août 2010 à la base de Ya'an Bifengxia.
- Hu Chun (femelle) : arrivée au zoo le 28 septembre 2017 (lire l'article). Née le 8 septembre 2010 à la base de Ya'an Bifengxia.
Le 10 avril 2012, le vice-premier ministre chinois de l'époque chargé de l'agriculture Hui Liangyu avait rencontré à Jakarta, la capitale indonésienne, Boediono, le vice-président indonésien de l'époque. Les deux pays avaient alors prévu de s'échanger deux de leurs espèces emblématiques, le varan de Komodo (ou dragon de Komodo) et le grand panda, comme symbole de leurs relations diplomatiques bilatérales (lire l'article). Cette visite de Hui Liangyu faisait suite à différents accords pris lorsque le Président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono s'était rendu en Chine lors d'une visite d'Etat le 24 mars 2012 et qu'il avait rencontré le Président chinois Hu Jintao à Beijing. Le 1er août 2016, un accord est signé entre la Chine et l'Indonésie et le transfert des deux pandas est annoncé pour septembre 2016 (lire l'article), mais il n'interviendra finalement qu'un an plus tard.
En Océanie :
Zoo d'Adélaïde (Australie) :
- Wang Wang (mâle) : arrivé au zoo le 28 novembre 2009 (lire l'article). Né le 31 août 2005 au centre de Wolong. Retourné en Chine le 15 novembre 2024 (lire l'article).
- Fu Ni (femelle) : arrivée au zoo le 28 novembre 2009 (lire l'article). Née le 23 août 2006 au centre de Wolong. Retournée en Chine le 15 novembre 2024 (lire l'article).
- Xing Qiu 星秋 (mâle) : arrivé au zoo le 15 décembre 2024 (lire l'article). Né le 29 septembre 2020 à la base de Gengda Shenshuping.
- Yi Lan 怡兰 alias Shu Chang 舒畅 (femelle) : arrivée au zoo le 15 décembre 2024 (lire l'article). Née le 10 août 2021 à la base de Gengda Shenshuping.
Fu Ni et Wang Wang étaient prêtés par le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (Chine) à l'Australie pour une durée initiale de 10 ans (lire l'article), prolongé de 5 années supplémentaires en 2019 (lire l'article). Le 15 novembre 2024 ils ont tous les deux été rapatriés en Chine (lire l'article), une nouvelle paire de jeunes pandas (Xing Qiu et Yi Lan) est arrivée en remplacement un mois plus tard (lire l'article), prêtés pour 10 ans.
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo les 17 et 18 août 2013, accédez au compte-rendu de visite
Au Moyent-Orient :
Panda House d'Al Khor (Qatar) :
- Jing Jing = Er Dou = Suhail (mâle) : arrivé au zoo le 19 octobre 2022 (lire l'article). Né le 19 septembre 2018 à la base de Gengda Shenshuping.
- Si Hai = Soraya (femelle) : arrivée au zoo le 19 octobre 2022 (lire l'article). Née le 26 juillet 2019 à la base de Gengda Shenshuping.
Ce couple de pandas est prêté par le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (Chine) au Qatar pour une durée de 15 ans (lire l'article). C'est la première fois de l'histoire que des pandas sont envoyés au Moyen-Orient.
Historique de quelques zoos ayant hébergés récemment des pandas et n'en ayant plus
Zoo de Toronto (Canada) :
- Er Shun (femelle) : arrivée au zoo le 25 mars 2013 (lire l'article). Née le 10 août 2007 au zoo de Chongqing. Transférée au zoo de Calgary le 23 mars 2018 (lire l'article).
- Da Mao (mâle) : arrivé au zoo le 25 mars 2013 (lire l'article). Né le 1er septembre 2008 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant. Transféré au zoo de Calgary le 23 mars 2018 (lire l'article).
- Jia Pan Pan (mâle) : né au zoo 13 octobre 2015 (portée jumelle avec Jia Yue Yue) (lire l'article). Transféré au zoo de Calgary le 23 mars 2018 (lire l'article).
- Jia Yue Yue (femelle) : née au zoo 13 octobre 2015 (portée jumelle avec Jia Pan Pan) (lire l'article). Transférée au zoo de Calgary le 23 mars 2018 (lire l'article).
Les zoos de Toronto et Calgary avaient signé un accord le 11 février 2012 avec la Chine pour héberger à tour de rôle dès 2013 un couple de pandas. Le zoo de Toronto est le premier à avoir accueilli les deux pandas pour une durée de cinq ans (lire l'article). Le 23 mars 2018, les deux adultes ainsi que Jia Pan Pan et Jia Yue Yue, les jumeaux nés à Toronto en 2015, ont rejoint le zoo de Calgary où ils devaient séjourner cinq autres années (lire l'article). Mais au premier semestre 2020, en pleine pandémie du Covid-19, le zoo annonçait ses difficultés pour s'approvisionner en bambous et son intention de renvoyer au plus vite Er Shun et Da Mao en Chine. Compte-tenu du contexte sanitaire, les démarches administratives pour sécuriser le transfert des deux pandas du Canada vers la Chine ont pris un certain temps et les deux pandas n'ont été rapatriés sur leurs terres natales que le 27 novembre 2020 (lire l'article).
Un troisième zoo canadien, le zoo de Granby, était impliqué dans les démarches (lire l'article) mais s'est retiré de la course quelques jours avant la signature de l'accord. A noter qu'à l'annonce de ce prêt, Er Shun avait été annoncée comme étant un mâle. Mais un examen vétérinaire approfondi en décembre 2012 avait révélé qu'il s'agissait en réalité d'une femelle. Suite à cette découverte, la femelle Ji Li initialement prévue avait alors été remplacée par le mâle Da Mao.
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo le 29 août 2013, accédez au compte-rendu de visite
Zoo de Calgary (Canada) :
- Er Shun (femelle) : arrivée au zoo le 23 mars 2018 (lire l'article). Née le 10 août 2007 au zoo de Chongqing. Retournée en Chine le 27 novembre 2020 (lire l'article).
- Da Mao (mâle) : arrivé au zoo le 23 mars 2018 (lire l'article). Né le 1er septembre 2008 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant. Retourné en Chine le 27 novembre 2020 (lire l'article).
- Jia Pan Pan (mâle) : né au zoo de Toronto le 13 octobre 2015 (portée jumelle avec Jia Yue Yue) (lire l'article) et transféré à Calgary le 23 mars 2018 (lire l'article). Retourné en Chine le 12 janvier 2020 (lire l'article).
- Jia Yue Yue (femelle) : née au zoo de Toronto 13 octobre 2015 (portée jumelle avec Jia Pan Pan) (lire l'article) et transférée à Calgary le 23 mars 2018 (lire l'article). Retournée en Chine le 12 janvier 2020 (lire l'article).
Les zoos de Toronto et Calgary avaient signé un accord le 11 février 2012 avec la Chine pour héberger à tour de rôle dès 2013 un couple de pandas. Le zoo de Toronto est le premier à avoir accueilli les deux pandas pour une durée de cinq ans (lire l'article). Le 23 mars 2018, les deux adultes ainsi que Jia Pan Pan et Jia Yue Yue, les jumeaux nés à Toronto en 2015, ont rejoint le zoo de Calgary où ils devaient séjourner cinq autres années (lire l'article). Mais au premier semestre 2020, en pleine pandémie du Covid-19, le zoo annonçait ses difficultés pour s'approvisionner en bambous et son intention de renvoyer au plus vite Er Shun et Da Mao en Chine. Compte-tenu du contexte sanitaire, les démarches administratives pour sécuriser le transfert des deux pandas du Canada vers la Chine ont pris un certain temps et les deux pandas n'ont été rapatriés sur leurs terres natales que le 27 novembre 2020 (lire l'article).
Un troisième zoo canadien, le zoo de Granby, était impliqué dans les démarches (lire l'article) mais s'est retiré de la course quelques jours avant la signature de l'accord. A noter qu'à l'annonce de ce prêt, Er Shun avait été annoncée comme étant un mâle. Mais un examen vétérinaire approfondi en décembre 2012 avait révélé qu'il s'agissait en réalité d'une femelle. Suite à cette découverte, la femelle Ji Li initialement prévue avait alors été remplacée par le mâle Da Mao.
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo le 25 septembre 2019, accédez au compte-rendu de visite
Zoo de Chiangmai (Thaïlande) :
- Chuang Chuang (mâle) : arrivé au zoo le 12 octobre 2003 (lire l'article) et décédé au zoo le 16 septembre 2019 (lire l'article). Né le 6 août 2000 au centre de Wolong.
- Lin Hui (femelle) : arrivée au zoo le 12 octobre 2003 (lire l'article) et morte au zoo le 19 avril 2023 (lire l'article). Née le 28 septembre 2001 au centre de Wolong.
- Lin Ping (femelle) : née au zoo le 27 mai 2009 (lire l'article) et retournée en Chine le 28 septembre 2013 (lire l'article).
Chuang Chuang et Lin Hui sont loués par le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (Chine) au zoo de Chiangmai pour une durée de 10 ans dans le cadre d'un programme d'élevage en captivité (lire l'article). Un nouveau contrat a été signé en mai 2013 prévoyant que Chuang Chuang et Lin Hui restent en Thaïlande jusqu'à l'arrivée d'une nouvelle paire de pandas qui devrait rester en Thaïlande pour une durée de 15 années. Le gouvernement thaïlandais a même signé un accord préliminaire prévoyant que cette nouvelle paire soit Lin Ping et un mâle de son âge susceptible de s'accoupler avec elle.
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo les 5 et 6 août 2013, accédez au compte-rendu de visite
Zoo de Memphis (Etats-Unis) :
- Ya Ya (femelle) : arrivée au zoo le 7 avril 2003 (lire l'article). Née le 3 août 2000 au zoo de Beijing. Rapatriée en Chine le 27 avril 2023 (lire l'article).
- Le Le (mâle) : arrivé au zoo le 7 avril 2003 (lire l'article). Né le 18 juillet 1998 au zoo de Chongqing. Mort le 1er février 2023 au zoo de Memphis (lire l'article).
Ces deux pandas sont loués au zoo de Memphis pour une durée de 10 ans dans le cadre d'un programme d'élevage en captivité (lire l'article). Le contrat a été prolongé de 10 ans en 2013 (lire l'article).
Zoo d'Edimbourg (Ecosse / Royaume-Uni) :
- Tian Tian = Tien Tien (femelle) : arrivée au zoo le 4 décembre 2011 (lire l'article). Née le 24 août 2003 au zoo de Beijing. Rapatriée en Chine le 4 décembre 2023 (lire l'article).
- Yang Guang (mâle) : arrivé au zoo le 4 décembre 2011 (lire l'article). Né le 14 août 2003 au centre de Wolong. Rapatrié en Chine le 4 décembre 2023 (lire l'article).
Tian Tian et Yang Guang étaient loués par le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (Chine) au zoo d'Edimbourg pour une durée de 10 ans (lire l'article), renouvelée de deux ans supplémentaires en décembre 2011 (lire l'article). Le prêt de ce couple de grands pandas à l'Ecosse avait été scellé le 10 janvier 2011, date à laquelle avait été signé un accord entre les officiels de la Société royale écossaise de zoologie et ceux de l'Association chinoise de conservation de la vie sauvage, dans la maison de Lancastre, à Londres (lire l'article).
Pour en savoir plus :
> J'ai visité ce zoo le 17 septembre 2013, accédez au compte-rendu de visite
> J'ai visité ce zoo les 13 et 15 octobre 2012, accédez au compte-rendu de visite
Zoo de Kobe / Oji (Japon) :
- Long Long = Ko Ko = Kou Kou (mâle) : arrivé au zoo le 9 décembre 2002 et décédé le 9 septembre 2010 (lire l'article). Né le 14 septembre 1995 au centre de Wolong.
- Tan Tan = Shuang Shuang (femelle) : arrivée au zoo le 16 juillet 2000 et décédé le 31 mars 2024 (lire l'article). Née le 16 septembre 1995 au centre de Wolong.
Long Long et Shuang Shuang sont loués pour une période de 10 ans à compter du 16 juillet 2000 (date d'arrivée de Shuang Shuang et du prédécesseur de Long Long). Ce contrat a été prolongé pour une nouvelle période de 5 ans le 9 juin 2010 puis à nouveau pour la même période le 13 juillet 2015. Au 15 juillet 2020, date d'échéance des 20 ans, un accord de transition avait été émis durant le temps de la pandémie et couvrant une période allant jusqu'au 31 décembre 2022 repoussée pour raison de santé de Tan Tan au 31 décembre 2023 puis 31 décembre 2024.
En octobre 2011, la ville de Kobe avait annoncé qu'elle était dans la phase finale des négociations pour la location d'un panda géant mâle pour remplacer le mâle Long Long mort en septembre 2010 suite à une anesthésie réalisée pour la collecte de semence en vue d'une insémination artificielle (lire l'article).
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo le 31 juillet 2013, accédez au compte-rendu de visite
Zoo de Vienne / Schönbrunn (Autriche) :
- Yang Yang (femelle) : arrivée au zoo le 14 mars 2003 (lire l'article). Née le 10 août 2000 au centre de Wolong. Retournée en Chine le 13 septembre 2024 (lire l'article).
- Long Hui (mâle) : arrivé au zoo le 14 mars 2003 (lire l'article) et décédé au zoo le 9 décembre 2016 (lire l'article). Né le 26 septembre 2000 au centre de Wolong.
- Fu Long (mâle) : né au zoo le 23 août 2007 (lire l'article) et reparti en Chine le 18 novembre 2009 (lire l'article).
- Fu Hu (mâle) : né au zoo le 23 août 2010 (lire l'article) et reparti en Chine le 6 novembre 2012 (lire l'article).
- Fu Bao (mâle) : né au zoo le 14 août 2013 (lire l'article) et reparti en Chine le 6 novembre 2015 (lire l'article).
- Fu Feng (femelle) : née au zoo le 7 août 2016 (portée jumelle avec Fu Ban) (lire l'article et lire l'article) et repartie en Chine le 2 décembre 2018 (lire l'article).
- Fu Ban (mâle) : né au zoo le 7 août 2016 (portée jumelle avec Fu Feng) (lire l'article et lire l'article) et reparti en Chine le 2 décembre 2018 (lire l'article).
- Yuan Yuan (mâle) : arrivé au zoo le 16 avril 2019 (lire l'article). Né le 23 août 1999 au zoo de Beijing. Retourné en Chine le 13 septembre 2024 (lire l'article).
Yang Yang et Long Hui sont loués par le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (Chine) au zoo de Vienne pour une durée de 10 ans (lire l'article). A noter que les trois naissances de 2007, 2010 et 2013 résultent d'un accouplement naturel, les premières du genre en Europe. En décembre 2012, le zoo a annoncé qu'il hébergerait des pandas pour dix années supplémentaires (lire l'article), mais le contrat définitif n'a été signé que le 9 novembre 2013 avec application rétroactive au 15 septembre 2013 (lire l'article). La période transitoire de 6 mois, de la date d'expiration du contrat initial (15 mars 2013) au 15 septembre 2013, a été encadrée par un protocole d'accord.
Après la mort de Long Hui le 9 décembre 2016 à l'âge de seulement 16 ans des suites d'une tumeur abdominale, le zoo autrichien a indiqué être en négociation avec les autorités chinoises pour l'obtention d'un nouveau mâle. Ce n'est que le 21 mars 2019 que le zoo de Schönbrunn a annoncé qu'un nouveau mâle allait effectivement bientôt arriver à Vienne (Yuan Yuan).
Le 13 septembre 2024, Yang Yang et Yuan Yuan quittent ensemble le zoo de Schönbrunn dans l'attente de l'arrivée d'une nouvelle paire de jeunes pandas.
Pour en savoir plus :
> J'ai visité ce zoo le 19 septembre 2013, accédez au compte-rendu de visite
> J'ai visité ce zoo les 9 et 11 mai 2008, accédez au compte-rendu de visite
Zoo d'Atlanta (Etats-Unis) :
- Lun Lun (femelle) : arrivée au zoo le 5 novembre 1999. Née le 25 août 1997 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant. Retournée en Chine le 12 octobre 2024 (lire l'article).
- Yang Yang (mâle) : arrivé au zoo le 5 novembre 1999. Né le 9 septembre 1997 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant. Retourné en Chine le 12 octobre 2024 (lire l'article).
- Mei Lan (mâle) : né au zoo le 6 septembre 2006 (lire l'article) et retourné en Chine le 4 février 2010 (lire l'article). Ce panda, identifié comme étant une femelle à la naissance, s'est en fait révélé être un mâle à sa maturité sexuelle.
- Xi Lan (mâle) : né au zoo le 30 août 2008 (lire l'article) et retourné en Chine le 12 mai 2014 (lire l'article).
- Po (femelle) : née au zoo le 3 novembre 2010 (lire l'article) et retournée en Chine le 12 mai 2014 (lire l'article). Ce panda, identifié comme étant un mâle à la naissance, s'est révélée être une femelle suite à un test ADN réalisé en décembre 2013.
- Mei Lun (femelle) : née au zoo le 15 juillet 2013 (portée jumelle avec Mei Huan) (lire l'article) et retournée en Chine le 3 novembre 2016 (lire l'article).
- Mei Huan (femelle) : née au zoo le 15 juillet 2013 (portée jumelle avec Mei Lun) (lire l'article) et retournée en Chine le 3 novembre 2016 (lire l'article).
- Ya Lun (femelle) : née au zoo le 3 septembre 2016 (portée jumelle avec Xi Lun) (lire l'article). Retournée en Chine le 12 octobre 2024 (lire l'article).
- Xi Lun (femelle) : née au zoo le 3 septembre 2016 (portée jumelle avec Ya Lun) (lire l'article). Retournée en Chine le 12 octobre 2024 (lire l'article).
Lun Lun et Yang Yang sont loués par la base de Chengdu (Chine) au zoo d'Atlanta pour une durée de 10 ans dans le cadre d'un programme d'élevage en captivité. Cette période initiale a été prolongée de 5 ans fin 2009.
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo le 5 septembre 2013, accédez au compte-rendu de visite
Zoo d'Ähtäri (Finlande) :
- Jin Bao Bao = Lumi (femelle) : arrivée au zoo le 18 janvier 2018 (lire l'article). Née le 20 septembre 2014 à la base de Ya'an Bifengxia. Retournée en Chine le 23 novembre 2024 (lire l'article).
- Hua Bao = Pyry (mâle) : arrivé au zoo le 18 janvier 2018 (lire l'article). Né le 10 juillet 2013 à la base de Ya'an Bifengxia. Retourné en Chine le 23 novembre 2024 (lire l'article).
M. Juhani Haapaniemi, alors directeur du zoo d'Ähtäri, s'était rendu les 24 et 25 février 2016 à la base de Qingchengshan Dujiangyan pour initier un partenariat avec le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Centre for the Giant Panda - CCRCGP) (lire l'article). Le 18 avril 2016, Madame Anne Kalmari, membre du Parlement finlandais, confirmait que la Finlande recevrait une paire de pandas, sans doute en 2017, et ce à l'occasion du 100ème anniversaire de l'indépendance de la Finlande (lire l'article). Le 5 avril 2017, suite aux dernières discussions et à l'accord final du Président chinois Xi Jinping à son homologue finlandais Sauli Niinisto lors de sa visite d'Etat de deux jours en Finlande, le zoo d'Ähtäri a signé un accord de recherches, de coopération et de conservation sur le panda géant avec l'administration chinoise des forêts (State Forestry Administration) (lire l'article). Le prêt des deux pandas a été consenti pour 15 ans et les deux animaux sont arrivés le 18 janvier 2018 sous la neige à Helsinki (lire l'article). Malheureusement, 6 ans plus tard, le zoo est en proie à des difficultés financières dues à plusieurs facteurs (le Covid, l'inflation consécutive à la guerre de la Russie en Ukraine, la hausse des taux d'intérêt, la baisse de fréquentation du nombre de visiteurs) et il a été contraint de mettre un terme prématuré au contrat de prêt. Lumi et Pyry ont été renvoyés en Chine le 23 novembre 2024 (lire l'article).
Cas particuliers de Hong-Kong, Macau et Taïwan
Deux îles au statut particulier, Hong-Kong et Macau (ou Macao), hébergent également des pandas géants. Hong-Kong et Macau sont deux régions administratives spéciales (RAS) de la République Populaire de Chine.
Enfin, une autre île, Taïwan, héberge des pandas et est revendiquée par la République populaire de Chine, d'ailleurs la plupart des Etats occidentaux la considèrent sous domination chinoise.
Les pandas géants hébergés sur ces 3 îles n'ont pas été comptabilisés dans l'inventaire des pandas géants hors de Chine présenté au paragraphe précédent. Cependant, en voici ci-dessous la liste :
Zoo Ocean Park (Hong-Kong) :
- Jia Jia (femelle) : arrivée au zoo le 11 mars 1999 et décédée le 16 octobre 2016 (lire l'article). Née dans le milieu naturel en 1978.
- An An (mâle) : arrivé au zoo le 11 mars 1999 et mort le 21 juillet 2022 (lire l'article).
- Le Le (mâle) : arrivé au zoo le 26 avril 2007 (lire l'article). Né le 8 août 2005 au centre de Wolong.
- Ying Ying (femelle) : arrivée au zoo le 26 avril 2007 (lire l'article). Née le 16 août 2005 au centre de Wolong.
- Jumeaux (1 femelle et 1 mâle) : nés au zoo le 15 août 2024 (lire l'article).
- An An (安安) (mâle) : arrivé au zoo le 26 septembre 2024 (lire l'article). Né le 28 juin 2019 à la base de Gengda Shenshuping.
- Ke Ke (可可) = Tian Ke (甜可) (femelle) : arrivée au zoo le 26 septembre 2024 (lire l'article). Née le 26 juin 2019 à la base de Gengda Shenshuping.
Le Le et Ying Ying ont été envoyés à Hong-Kong à l'occasion du dixième anniversaire de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine par le Royaume-Uni (lire l'article).
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo les 23 et 24 août 2013, accédez au compte-rendu de visite
Zoo Seac Pai Van Park (Coloane, Macau) :
- Shu Xiang = Hoi Hoi = Kai Kai (mâle) : arrivé au zoo le 18 décembre 2010 (lire l'article). Né le 4 août 2008 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant. A quitté Macau pour rejoindre Chengdu le 29 novembre 2015 (lire l'article).
- Qi Miao = Sam Sam = Xin Xin (femelle) : arrivée au zoo le 18 décembre 2010 (lire l'article) et décédée le 22 juin 2014 (lire l'article). Née le 26 juillet 2008 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
- Ya Lin (mâle) : arrivé au zoo le 30 avril 2015 (lire l'article). Né le 24 août 2008 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
- Shu Rong (femelle) : arrivée au zoo le 30 avril 2015 (lire l'article). Née le 5 juillet 2007 à la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant.
- Jian Jian (mâle) : né au zoo le 26 juin 2016 (portée jumelle avec Kang Kang) (lire l'article).
- Kang Kang (mâle) : né au zoo le 26 juin 2016 (portée jumelle avec Jian Jian) (lire l'article).
Le transfert du couple Shu Xiang et Qi Miao avait été promis par la République populaire de Chine le 20 décembre 2009, date du 10ème anniversaire de la rétrocession de Macao par le Portugal à la Chine (lire l'article). Malheureusement, Qi Miao est morte le 22 juin 2014 des suites d'une infection rénale (lire l'article). En décembre 2014, le Président chinois Xi Jinping, en visite à Macao pour les célébrations autour du 15ème anniversaire de la rétrocession à la Chine de l'ancienne colonie portugaise, avait annoncé au Chef de l'Exécutif Fernando Chui Sai On que le gouvernement central chinois allait confier une nouvelle paire de pandas à Macao (lire l'article) : Shu Rong et Ya Lin. Ces derniers sont arrivés à Macau le 30 avril 2015 (lire l'article) tandis que Shu Xiang a été rapatrié à Chengdu le 29 novembre 2015 (lire l'article).
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo le 7 août 2013, accédez au compte-rendu de visite
Zoo de Taipei (Taïwan) :
- Yuan Yuan (femelle) : arrivée au zoo le 23 décembre 2008 (lire l'article). Née le 30 août 2004 au centre de Wolong.
- Tuan Tuan (mâle) : arrivé au zoo le 23 décembre 2008 (lire l'article) et mort le 19 novembre 2022 (lire l'article). Né le 1er septembre 2004 au centre de Wolong.
- Yuan Zai (femelle) : née au zoo le 6 juillet 2013 (lire l'article).
- Yuan Bao (femelle) : née au zoo le 28 juin 2020 (lire l'article).
La partie continentale de Chine avait annoncé en mai 2005 (lire l'article) qu'elle donnerait deux pandas géants à Taïwan mais leur départ a été retardé de plus de trois ans (lire l'article). C'est l'amélioration des relations entre les deux rives du détroit de Taiwan qui a finalement rendu possible leur voyage à Taiwan (lire l'article). Le mot "tuanyuan", formé avec les caractères des deux pandas, signifie "réunion".
Pour en savoir plus : J'ai visité ce zoo le 9 août 2013, accédez au compte-rendu de visite
Zoo de Yagiyama / Sendai (Japon) : le zoo de Yagiyama, dans la ville de Sendai (préfecture de Miyagi), a exprimé en octobre 2011 son souhait d'accueillir un couple de pandas. Cette ville a été fortement touchée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. Wen Jiabao, premier ministre chinois, avait correspondu avec une petite fille japonaise qu'il avait rencontré lors de sa visite de cette région dévastée et depuis, le maire de Sendai s'est clairement porté candidat à l'accueil de pandas dans sa ville pour apaiser la douleur de ses habitants (lire l'article). Lors d'une rencontre entre les deux hommes le 22 novembre 2023, Natsuo Yamaguchi, le leader du parti politique Komeito, a demandé à Cai Qi, actuel Premier secrétaire du Secrétariat général du Parti communiste chinois, que la Chine loue à la ville japonaise de Sendai des pandas. Cai a répondu de manière positive en disant : « Avançons ensemble et approfondissons davantage la communication à l'avenir », selon Yamaguchi. Yamaguchi a également remis à Cai une lettre d'intention qui lui a été confiée par le maire de Sendai, Kazuko Koori.
Zoo de Fota (Irlande) : le parc zoologique de Fota, près de la ville de Cork, en Irlande, a annoncé qu'à l'occasion de l'extension de ses installations il travaillait avec la Chine dans l'espoir d'obtenir le prêt de deux grands pandas (lire l'article). Le zoo espère que les relations diplomatiques déjà établies entre la ville irlandaise de Cork et la ville chinoise de Shanghai permettront de faciliter les négociations. Ce zoo est l'une des attractions les plus populaires d'Irlande, avec environ 400 000 visiteurs par an. L'extension devrait être complètement terminée en 2015.
Detroit (Michigan, Etats-Unis) : Rick Snyder, Gouverneur Républicain de l'Etat américain du Michigan, a révélé vendredi 7 février 2014 qu'il souhaiterait recevoir des pandas à Détroit, tout en notant qu'il était coûteux et difficile d'obtenir de tels animaux. Il a même confié aux membres de la Chambre régionale de Detroit « J'ai débuté ma petite équipe panda », un préalable pour entamer les négociations, notamment diplomatiques, avec la Chine. Il souhaiterait même que les pandas puissent passer les mois d'été dans le parc de Belle Isle, implanté dans l'île du même nom sur le fleuve Détroit, et le reste de l'année au zoo de Détroit (lire l'article). En avril 2015, le projet est enterré, jugé trop cher pour la ville.
Zoo de Korkeasaari / Helsinki (Finlande) : Le zoo de Korkeasaari, sur l'île du même nom à l'est du centre-ville d'Helsinki, en Finlande, et également connu sous le nom de zoo d'Helsinki, a indiqué en avril 2014 souhaiter entamer des négociations avec la Chine pour héberger des pandas (lire l'article). Le directeur de ce zoo, Jukka Salo, avait alors révélé déjà être en discussion avec les autorités chinoises tout en précisant que si son rêve de rapporter des pandas en Finlande se réalisait, cela prendrait au moins deux ou trois ans. Cependant, depuis, M. Salo a quitté son poste au zoo de Korkeasaari et c'est un autre zoo finlandais, celui d'Ähtäri, qui a accueilli des pandas en janvier 2018 (lire l'article).
Zoo de Central Park / New York (Etats-Unis) : Carolyn Maloney, une démocrate et représentante au Congrès du 12ème district de l’État de New York, a fait savoir qu'elle allait se rendre en Chine et qu'elle en profiterait pour visiter le 12 août 2014 la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant (Chengdu Research Base of Giant Panda Breeding) où elle espère entamer des démarches pour l'obtention de deux pandas géants qu'elle souhaiterait obtenir pour les installer au zoo de Central Park dans le quartier de Manhattan à New York (lire l'article).
Zoo de Haïfa (Israël) : La ville de Haïfa, en Israël, a signé fin novembre 2014 un accord de jumelage avec la ville de Chengdu en Chine. A cette occasion, le Directeur général de la ville de Haïfa, Shmuel Gantz, a entamé des discussions avec la base de Chengdu pour l'accueil de deux pandas en Israël, au zoo de Haïfa (lire l'article).
Zoo de Prague (République tchèque) : L'agence de presse nationale de la République tchèque (Czech News Agency) a publié jeudi 26 novembre 2015 une dépêche pour annoncer que le zoo de Prague, par la voie de son directeur Miroslav Bobek, avait entamé des négociations diplomatiques avec la Chine pour projet d'accueillir éventuellement une paire de pandas géants. Les négociations n'en sont qu'à leurs débuts et le directeur a précisé qu'elles pourraient prendre jusqu'à 5 ans avant le transfert effectif des animaux ; dans l'hypothèse bien sûr où les discussions engagées aboutissent favorablement (lire l'article). En août 2016, le Conseil de la ville de Prague a voté un budget pour la construction d'installations pour accueillir deux pandas (lire l'article).
Zoo de Shoushan / Kaohsiung (Taïwan) : Le gouvernement de la ville de Kaohsiung, sur la côte sud-ouest de l'île de Taïwan, a annoncé en mars 2019 être en discussion avec le zoo de Chongqing, dans la ville chinoise du même nom, pour l'obtention d'une paire de pandas géants pour son zoo de Shoushan (lire l'article). Déjà en septembre 2015, le zoo de Shoushan avait annoncé vouloir échanger avec le zoo de Chengdu, en Chine continentale, une paire de cerfs sika de Taïwan (Cervus nippon taiouanus) contre une paire de pandas géants. Mais l'intention n'avait pas été suivie des faits.
Accès rapide aux chapitres de la page :
Les premiers pandas vivants exportés vers l'Occident
Les débuts de la diplomatie du panda, l'ère des cadeaux d'Etat
Du cadeau d'Etat au prêt commercial
Une diplomatie du panda moderne, compatible avec la conservation
Zoos et centres de recherche et d'élevage en Chine
Les rôles de la population captive de pandas géants
L'élevage en captivité, une méthode de conservation
Assurer le bien-être des pandas captifs et développer le training médical
Partout où des pandas géants sont exposés, les visiteurs se pressent pour venir les voir. Que ce soit dans les rares zoos occidentaux qui ont la chance de compter le panda géant dans leur collection ou dans les nombreux zoos chinois qui en hébergent, l'engouement des enfants comme des adultes est réel.
Déjà durant la Dynastie des Han de l'Ouest (de 206 avant Jésus-Christ à 24 après Jésus-Christ), l'Empereur aurait détenu dans ses jardins de Xi'an environ quarante espèces rares dont un panda, comme le rapporte l'historien Shang Linfu. A ce jour, ce serait le premier cas connu de panda exposé en captivité.
Selon des archives de la Famille Royale Japonaise, Tang Wu Zetian, Impératrice de 690 à 705 après Jésus-Christ de la Dynastie Tang (de 618 à 907 après Jésus-Christ) aurait offert deux pandas vivants et soixante-dix peaux à l’Empereur Japonais comme marque d'amitié. C'est le premier cas rapporté où le panda géant est utilisé comme cadeau diplomatique.
Pour les savants européens, le panda géant resta un mythe jusqu'en 1869, date à laquelle le Père David, un naturaliste, explorateur et missionnaire français, en découvrit un exemplaire dans les montagnes sud-occidentales de la Chine. Cependant, les spécimens envoyés par David au Muséum d'histoire naturelle de Paris avaient tous été tués pour faciliter leur capture.
Désormais, celui que l'on va nommer dans l'Occident « panda », le même nom déjà adopté pour le panda roux, va faire l'objet de nombreuses convoitises, tant scientifiques que de prestige, et tuer un panda va devenir un objectif pour nombre de Muséums, collectionneurs et chasseurs. Jusqu'en 1935, les différentes expéditions qui vont se succéder en Chine auront pour objectif de ramener des spécimens comme trophées de chasse, que ce soit pour les Muséums occidentaux qui commanditent ces expéditions ou bien même pour le compte propre de chasseurs explorateurs.
Les premiers pandas vivants exportés vers l'Occident
La phase suivante est la capture d'un panda vivant, dont les deux compétiteurs principaux sont Tangier Smith et Ruth Harkness. William Harkness, mari de Ruth, un aventurier, rejoignit la Chine en 1934 avec pour idée de capturer un panda vivant. Il s’associa alors avec un employé de banque américain reconverti en collectionneur d'animaux, Tangier Floyd Smith. Mais avant de pouvoir atteindre la région où vit le panda, William mourut d'un cancer, en 1936, et au tour de la désormais veuve Ruth Harkness de rejoindre la Chine pour relever le désir d'expédition de son défunt mari. Dans sa quête du panda, et après une mésentente financière avec Smith, elle s’associa préalablement à deux frères, Jack et Quentin Young, dont le premier né aux Etats-Unis faisait partie de l'expédition Roosevelt de 1929. Quentin, né en Chine, désireux de ramener une peau de panda pour l'Académie chinoise des sciences de Nanjing pour démontrer qu'un chinois était aussi capable qu'un Occidental de tuer l'animal, accompagna Ruth près de Wolong, au cœur de l'habitat du panda. Ils y trouvèrent rapidement un jeune panda, le 9 novembre 1936, qu'ils vont capturer vivant et que Ruth Harkness fera sortir de Chine depuis le port de Shanghai, avec pour faux intitulé celui d'un chien afin de passer les douanes. Le jeune panda, nommé Su Lin, arriva avec sa propriétaire au port de San Francisco le 18 décembre 1936 alors que Quentin Young mènera à bien son expédition en tuant deux autres pandas pour l'Académie des sciences.
Le jeune panda, destiné à la Société zoologique de New York, arriva à New York le 23 décembre 1936 où il ne resta que quelques semaines, le zoo refusant l'animal perçu comme en mauvaise santé et craignant une mauvaise publicité en cas de décès de l’animal. Finalement c'est le parc zoologique de Brookfield, à Chicago, qui acceptera Su Lin le 2 février 1937. Quarante mille visiteurs se pressèrent le premier weekend parmi eux l’acteur John Barrymore et l’écrivaine Helen Keller. Su Lin va mourir à Chicago un peu plus d'un an après son arrivée, le 1er avril 1938.
Ruth Harkness, dans sa chambre d'hôtel à Shanghai, demande au Docteur Nance d'examiner Su Lin,
en novembre 1936 - Source : The lady and the panda
La véracité du récit de Ruth Harkness sera remise en cause notamment par Tangier Smith, le grand perdant de la mort de William, porté sans doute par la jalousie, qui l’accuse d’avoir acheté le jeune panda à des villageois ou à des chasseurs locaux. Thèse appuyée par plusieurs témoignages mais contestée par Quentin Young après le décès des deux protagonistes, qui confirme que Ruth Harkness l’accompagnait le jour de la capture.
Dans les pas de Ruth Harkness, Tangier Smith captura à son tour un panda vivant en 1937, Jennie, qui va mourir à bord du paquebot Andre Lebon lors de son transfert entre Shanghai et Singapour. De 1936 à 1946, ce sont ainsi quinze pandas, Su Lin et Jennie compris, qui furent capturés vivants et survivre lors de nouvelles expéditions menées par Ruth Harkness, Tangier Smith, Dickinson, Steele, Dean Sage, Gordon Campbell, David Crockett Graham, ou encore Ma Teh en vue d'être exportés en Europe et aux Etats-Unis.
Le panda Ming a été capturé par Tangier Smith en septembre 1938.
Il a été expédié au zoo de Londres où il a vécu de décembre 1938 à décembre 1944.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il a été envoyé à plusieurs reprises au zoo de Whipsnade, également en Angleterre.
Parmi eux, Happy, capturé vivant en septembre 1938 par Tangier Smith, est arrivé à Londres le 24 décembre 1938 puis a été vendu à un marchand d’animaux allemand qui a fait effectuer à Happy une tournée en Europe de l'Est au premier semestre 1939. Happy a passé de quelques jours à quelques semaines selon les cas à Berlin, Hanovre, Munich, Leipzig, Cologne, Francfort, Nuremberg, Dresde, avant de s'arrêter en France, au zoo de Vincennes du 24 mai au 6 juin 1939, puis d’être vendu au zoo de Saint-Louis aux Etats-Unis, où il passa le reste de sa vie jusqu'au 10 mars 1946, date de sa mort. Happy avait quitté le territoire français le 6 juin 1939 en embarquant dans un navire au port de Cherbourg avant d'arriver 18 jours plus tard, soit le 24 juin 1939, aux États-Unis.
Un seizième panda, Chi Chi, sera offert à Heini Demmer, un négociant autrichien, par le zoo de Pékin en échange d’animaux africains. Chi Chi quitta la Chine en mai 1958 via le Transsibérien, fit une halte d’une semaine à Moscou puis visita plusieurs zoos européens, à Francfort, Copenhague et Berlin Est et Ouest avant d’arriver au zoo de Londres le 5 septembre 1958 qui l’acheta finalement à Demmer pour le garder dans sa collection. La jeune femelle était destinée aux Etats-Unis mais un embargo alors en vigueur sur le commerce provenant de Chine empêcha Demmer d’amener Chi Chi outre-Atlantique. L’engouement des anglais pour leur nouveau panda sera déterminant dans le choix que feront Sir Julian Huxley, Sir Peter Markham Scott, Guy Mountfort et Max Nicholson, les fondateurs du WWF en 1961, d’adopter l’animal noir et blanc charismatique comme logo. C’est un scientifique naturaliste écossais, Gerald Watterson, qui dessinera la première ébauche du logo, sur laquelle s’appuiera Sir Peter Scott, premier président du WWF, pour concevoir le premier logo de la toute nouvelle ONG.
Pour en savoir plus :
> Sur les traces du Père David dans la principauté de Moupin
> Historique des grands pandas hébergés en France, au zoo de Vincennes : de 1939 à 2000
Les débuts de la diplomatie du panda, l'ère des cadeaux d'Etat
Partout où des pandas sont exposés, les visiteurs se pressent pour observer l’animal inédit, et les médias titrent sur cet intérêt démesuré qu’ils qualifieront de pandamania. La Chine prend rapidement la mesure que son panda est devenu une superstar en Occident et s’empare de cette convoitise en se servant de l’animal comme stratégie pour symboliser l’amitié dans les relations diplomatiques. Ce sont les débuts de la diplomatie du panda, avec l'ère des cadeaux d'Etat.
Ainsi de 1957 à 1983, vingt-quatre pandas sont offerts à dix nations étrangères (Russie, Corée du Nord, Etats-Unis, Japon, Mongolie, France, Angleterre, Mexique, Espagne, Allemagne) comme signe d’amitié entre les peuples ; les individus devenant propriétés des pays qui se les voient offrir. En voici ci-après quelques illustrations.
En 1957, la Chine de Mao Tse-Tung offre à la Russie de Nikita Khrouchtchev un panda, Ping Ping, un mâle présumé être une femelle à son envoi, qui s’envolera de Chine le 12 mai 1957 et qui séjournera au zoo de Moscou du 18 mai 1957 au 29 mai 1961. C'est le premier cadeau diplomatique de l'époque moderne et il a été offert aux citoyens de Moscou par le maire de Beijing de l’époque, Peng Zhen. Un second mâle, An An, le rejoindra le 18 août 1959. Il faudra attendre 2001 pour revoir des pandas à Moscou, un couple prêté par Pékin quelques semaines durant un festival culturel dédié à la capitale chinoise, à Moscou.
En pleine Guerre Froide, sur invitation du gouvernement chinois, Richard Nixon, alors président des Etats-Unis, se rend en Chine en février 1972, inaugurant ainsi une normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays. Premier président américain à se rendre en Chine, il présente au zoo de Beijing un bœuf musqué d’Alaska et réciproquement le gouvernement de Mao Zedong décide d’envoyer deux pandas comme geste d’amitié. Les deux pandas, le mâle Hsing Hsing et la femelle Ling Ling, sont arrivés à Washington le 16 avril 1972 à bord d’un avion cargo de l’Air Force, et deviendront les diplomates les plus célèbres au monde. La Première Dame Patricia Nixon, le directeur du zoo de Washington Dr. Theodore Read et d’autres personnalités étaient présents à la cérémonie d’accueil. Le premier weekend, pluvieux, quelques 8 000 personnes se sont pressées voir les pandas, le jour suivant, ensoleillé, elles étaient 16 000, et étaient prêts à faire plusieurs heures de queue pour voir les deux animaux quelques secondes. Le premier mois, ce ne sont pas moins de 1,1 millions de visiteurs qui sont venus au parc zoologique national de Washington, et la pandamania connue en 1936 refait surface. Cartes postales, tee-shirts, peluches, et des dizaines d’autres produits dérivés envahissent les étals. Les moindres faits et gestes des deux pandas sont suivis, et les tentatives pour la reproduction sont commentées et les cinq petits auxquels Ling Ling donnera naissance mais qui ne survivront pas plus de trois jours soulèveront l’émoi chez la population. Le 6 mars 1981, Chia Chia, un mâle du zoo de Londres, a été transféré à Washington pour s'accoupler avec Ling Ling. Mais les deux n'étaient pas compatibles et ne se sont pas reproduits si bien que Chia Chia est reparti à Londres le 10 juillet de la même année, et la love story fit l’objet de dizaines d’articles de presse.
Le couple star du zoo de Washington, le mâle Hsing Hsing et la femelle Ling Ling - © NZP
Presque treize siècles après que l’Empereur japonais aurait reçu deux pandas vivants de son homologue chinois, le Japon va à son tour être bénéficiaire de cette diplomatie du panda dans sa version moderne. En septembre 1972, Tanaka Kakuei, le Premier ministre japonais de l'époque, visite la Chine et signe un accord pour l'établissement de relations diplomatiques avec la Chine, signifiant ainsi la normalisation des relations entre les deux pays. Après la cérémonie de signature de l'accord, Zhou Enlai, Premier ministre chinois de l'époque, présente deux pandas au Japon au nom du peuple chinois. Lan Lan et Kang Kang, un couple de pandas, sont arrivés à Tokyo le 28 septembre 1972. Les japonais ont pu les voir pour la première fois le 5 novembre 1972 et dès 7h30 du matin, des milliers de personnes attendaient l'ouverture du zoo, et quelques 60 000 personnes ont afflué de tout le Japon pour voir les deux pandas le premier jour. Pendant les sept premières années, quelques 32 millions de visiteurs sont venus voir les deux pandas. Lan Lan va vivre au zoo de Tokyo jusqu'au 4 septembre 1979, date de son décès, âgée d'une dizaine d'années seulement. Fait particulier, Lan Lan était enceinte lorsqu'elle est morte, après s'être accouplée le printemps précédent avec son partenaire Kang Kang. Le Premier ministre japonais de l'époque, Ohira Masayoshi, avait fait part de sa peine en annonçant la triste nouvelle à son peuple. Le 29 janvier 1980, une autre femelle a été envoyée par la Chine au Japon, pour remplacer Lan Lan morte quelques mois auparavant. Il s'agissait de Huan Huan, capturée dans le comté de Baoxing le 5 février 1975, alors âgée d'un an et demi. Huan Huan donnera entre autres naissance à You You le 23 juin 1988, dont le nom avait été annoncé durant une cérémonie organisée le 24 décembre 1988, cérémonie lors de laquelle avaient assisté la femme du Premier ministre de l'époque, Tokyo Magistrate Suzuki, et l'ambassadeur de Chine au Japon de l'époque, Yang Zhenya. Le 9 octobre 1982, la Chine offrira un nouveau mâle à Tokyo, Fei Fei, pour remplacer Kang Kang décédé deux ans plus tôt et laissant le zoo de Tokyo sans mâle.
Arrivée de Kang Kang (à gauche) et Lan Lan (à droite) au Japon, le 28 septembre 1972 - © Zoo d'Ueno
En septembre 1974, Ching Ching et Chia Chia rejoignent le zoo de Londres en échange de deux rhinocéros blancs envoyés par le zoo londonien au zoo de Pékin. C’est le Premier ministre britannique de l’époque, Edward Heath, qui avait réclamé des pandas lors de sa visite en Chine quelques semaines auparavant en 1974.
En 1975, c’est le zoo de Chapultepec, à Mexico, qui reçoit ses premiers pandas, Ying Ying et Pe Pe, le 10 septembre précisément. Il s'agissait d'un cadeau diplomatique de la Chine au Mexique à l'occasion de la visite du vice-Premier ministre chinois de l'époque, Chen Yuachi, à Mexico. A leur arrivée sur le sol mexicain, les deux pandas ont été accueillis par María Esther Zuno Arce, Première Dame du Mexique, et Octavio Sentíes Gómez, régent de la ville de Mexico.
Ying Ying et Pe Pe au zoo de Mexico peu après leur arrivée
Source : © El Heraldo de Mexico, 12 septembre 1975, photo de Francisco Hernandez
Puis c’est au tour de l’Espagne de recevoir le dorénavant cadeau diplomatique incontournable de la Chine. Une paire de pandas, la femelle Shao Shao et le mâle Chang Chang, est offerte par la Chine au roi d'Espagne Juan Carlos lors de sa visite en Chine en juin 1978 et est arrivée au zoo de Madrid le 24 décembre 1978, par avion à 20h30 à l'aéroport de Barajas (Madrid) après une escale à Bucarest.
Le 29 juillet 1978, le roi Juan Carlos reçoit les administrateurs des zoos de Beijing et Madrid
Un nouveau couple est offert au Chancelier Helmut Schmidt par le Premier ministre chinois de l’époque, Hua Guofeng, lors de sa visite en Allemagne de l’Ouest en septembre 1979. Bao Bao et Tian Tian arrivent à Berlin le 5 novembre 1980.
Pour en savoir plus : Historique des grands pandas hébergés en France, au zoo de Vincennes (de 1939 à 2000)
Pour en savoir plus : lors de mes visites de zoos, j'ai détaillé dans mes comptes-rendus les aspects historiques et notamment les premiers pandas exposés :
> Ma visite au zoo de Chapultepec à Mexico (Mexique) du 10 septembre 2013
> Mes visites au zoo de Washington (Etats-Unis) des 6 et 8 septembre 2013
> Ma visite au zoo d'Ueno à Tokyo (Japon) du 27 juillet 2013
> Ma visite au zoo de Madrid (Espagne) du 8 juin 2011
Du cadeau d'Etat au prêt commercial
Devant une pandamania exponentielle à chaque transfert de panda, la Chine qui s’ouvre progressivement à un monde capitaliste prend vite la mesure de la valeur commerciale, stratégique et politique du panda géant. L’ouverture de la Chine aux investissements étrangers en 1978 et la nécessité de pactiser avec les nations susceptibles d’offrir des marchés changent la donne. L’animal diplomatique par excellence peut le rester mais être source de revenus, c’est ainsi que dès 1984 vont voir le jour des prêts monnayés de courte durée, de quelques semaines à quelques mois seulement, de pandas à des zoos étrangers dont le prestige passe par l’exposition de l’animal convoité, peu importe le prix.
Deux cas préalables se passent au Japon au début des années 1980, même si ce ne sont pas ces deux cas qui sont souvent cités comme point de démarrage de ce « commerce ».
Le bal est définitivement ouvert en 1984, lorsque le zoo de Los Angeles reçoit deux pandas à l’occasion des 23ème Jeux olympiques d’été. Le mâle Ying Xin et la femelle Yong Yong vont séjourner un peu plus de trois mois au zoo de Los Angeles, du 13 juillet au 30 octobre 1984, puis vont être loués trois nouveaux mois au zoo de San Francisco qui en fait la demande. Le directeur du zoo de San Francisco déclarait alors « ils sont les animaux les plus désirés au monde ».
De juillet à octobre 1985, c’est le zoo canadien de Toronto qui loue la femelle Qing Qing, alors âgée d'environ 6 ans, et le mâle Quan Quan, alors âgé de 9 ans. Pour cet évènement spécial, le zoo avait même rehaussé de un dollar le prix des billets adultes. Cette année là, le zoo a connu la plus forte affluence de son histoire, avec 1,9 millions de visiteurs.
Qing Qing (en dessous) et Quan Quan (au dessus), le 18 juillet 1985, premier jour de leur sortie
pour le public au zoo de Toronto - © Canadian Press
En Europe, la Suède, l’Irlande, la Belgique et les Pays-Bas reçoivent respectivement d’avril à août 1986 à Eskilstuna, de mai à octobre 1986 à Dublin, de mai à septembre 1987 à Anvers, et de mai à septembre 1987 à Hilvarenbeek, une paire de pandas en contrepartie du versement d’un loyer élevé.
Durant leurs 207 jours d'exposition, du 27 juillet 1987 au 8 février 1988, quelques 2,2 millions de visiteurs se sont précipités pour voir la femelle Ba Si et le mâle Yuan Yuan au zoo de San Diego. Fait particulier, la femelle Ba Si était dressée à la manière d’un animal de cirque et beaucoup de photos la montrent en performance. Le zoo de San Diego a indiqué que l’exposition de ces deux pandas avait boosté ses revenus de plus de cinq millions de dollars.
Article de journal publié pour l'arrivée de Basi et Yuan Yuan - The Bulletin - 24 juillet 1987
Il existe de nombreux autres exemples de prêts de cette nature, de courtes durées en contrepartie du paiement de sommes importantes. Mais dès 1988, plusieurs associations s’insurgent contre l’explosion de ces prêts commerciaux qui poussent à la capture de pandas dans leur milieu naturel tout en dénonçant l’absence de politique en Chine pour la préservation des derniers pandas et de leur habitat.
La fin des années 1980 est marquée par le scandale des zoos qui louent des pandas en dehors de tout objectif de conservation et le sort des pandas sauvages et de leur habitat qui les laisse au bord de l’extinction, avec notamment la médiatisation des épisodes de floraison puis de mort massive des bambous. Une prise de conscience internationale va émerger, relayée par les médias qui titrent à de nombreuses reprises sur le sort des pandas affamés. Un moratoire sur les prêts de courte durée est propulsé par plusieurs associations de protection de l'environnement et entériné par plusieurs associations regroupant des parcs zoologiques.
Pour en savoir plus : lors de mes visites de zoos, j'ai détaillé dans mes comptes-rendus les aspects historiques et notamment les cas de pandas loués sur de courtes durées à certains zoos :
> Ma visite au zoo de Toronto (Canada) du 29 août 2013
> Ma visite au zoo d'Oji à Kobe (Japon) du 31 juillet 2013
> Ma visite au zoo de San Diego (Etats-Unis) du 27 mai 2012
Une diplomatie du panda moderne, compatible avec la conservation
La fin des années 1980 et le début des années 1990 coïncident également avec des efforts sans précédent entrepris par la Chine pour protéger le panda géant. En janvier 1992, le Conseil d'Etat chinois approuve le Plan de gestion national pour la conservation du panda géant et de son habitat (National conservation management plan for the giant panda and its habitat) publié en août 1989 par le WWF qui l'a préparé conjointement avec le ministère chinois des forêts avec lequel il coopère déjà depuis une décennie. En 1993, un budget de cinq millions de dollars américains est voté par ce même Conseil d’Etat chinois pour la mise en œuvre du plan. Ce plan marque une première étape décisive dans la stratégie de conservation du panda. Dans l’intervalle 1993-2003, au moins 37 nouvelles réserves naturelles ont été établies soit par le gouvernement central, soit par les gouvernements provinciaux ou même directement par les comtés concernés.
L’adoption de ce plan est un premier pas de la Chine reconnu par les organisations internationales qui dans le même temps marquaient leur opposition stricte aux prêts de courte durée aux nations étrangères. Plusieurs conférences vont se tenir au début des années 1990 notamment pour construire une stratégie d'hébergement de pandas en captivité et ainsi regagner la confiance des zoos occidentaux et des associations et organismes qui les chapeautent.
En septembre 1993, la Chine prend les devants en organisant un colloque international à Chengdu sur la protection du panda géant à l’occasion du Festival international du panda à Chengdu. Une centaine de représentants de onze pays différents ont débattu et présenté des résultats de recherches et leurs idées pour le futur.
Alors que le moratoire sur les prêts de courte durée court depuis 1990, le zoo de San Diego débute en 1993 des négociations avec la Chine pour obtenir une paire de pandas qu’il réclame pour une durée de trois ans, en engageant ainsi une proposition sur une durée plus longue que celles combattues les années passées. La demande est rejetée en juin 1993 par l’administration de la pêche et de la vie sauvage des Etats-Unis (United States Fish and Wildlife Service - USFWS).
En mai 1993, c’est le zoo Adventure World de Shirahama, préfecture de Wakayama, au Japon, qui débute une négociation pour un prêt d’une paire en âge de se reproduire pour une durée de dix ans et contre la somme de dix millions de dollars. Cette institution sera la première à bénéficier d’un prêt nouvelle formule, qui se concrétise par l’arrivée d’une paire de pandas le 6 septembre 1994. Une coopération qui dure toujours et qui fait de ce zoo celui hors de Chine à avoir obtenu le plus de naissances, issues des différents pandas envoyés dans cet établissement.
Le mâle Ei Mei, alias Yong Ming, a rejoint le zoo Adventure world, à Shirahama, le 6 septembre 1994
Photographié le 30 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE
Le zoo de San Diego révise sa demande et travaille un plan avec l’Association américaine des parcs zoologiques (AAZPA) pour mettre la recherche scientifique au cœur de son projet, mais aussi pour encadrer la destination des fonds versés à la Chine. Un nouvel accord est négocié pour une durée de douze ans et la paire de pandas prévue en 1993 est échangée contre une femelle née en captivité et un mâle né dans le milieu naturel. Le zoo de San Diego dépose une nouvelle demande et finalement l’USFWS délivre un permis d’importation, le 14 janvier 1995.
Le 27 juin 1996, Li Daoyu, l’ambassadeur chinois de l’époque aux Etats-Unis, informe par téléphone la sénatrice californienne Feinstein que le président de la République populaire de Chine, Jiang Zemin, avait approuvé le prêt de deux pandas au zoo de San Diego. Le 29 juin 1996, la sénatrice notifie à la société zoologique de San Diego la décision de Beijing.
C’est ainsi qu’un couple de pandas, le mâle Shi Shi et la femelle Bai Yun, arrive à San Diego le 10 septembre 1996. Une équipe de six personnes dont Don Janssen, vétérinaire au zoo, était à bord du vol 985 d’Air China. Parti de Shanghai, le vol s’est posé à San Francisco puis les deux pandas ont pris un autre vol entre San Francisco et San Diego.
Shi Shi, zoo de San Diego - 31 août 2002 - © Mollie
Le zoo de San Diego devient ainsi le second, après celui de Shirahama au Japon, à bénéficier d’un prêt de longue durée accompagné d’un véritable plan de coopération scientifique, tant technique que financière, une formule de prêt toujours en vigueur aujourd’hui. Les contrats américains qui vont naître prévoient qu'au moins la moitié des sommes versées servent directement à la conservation de l'espèce dans son habitat naturel, le reste servant à l'élevage en captivité et l’accompagnement de recherches scientifiques sur les individus captifs.
Après Shirahama et San Diego, le troisième zoo bénéficiaire d’un prêt de longue durée est celui d’Atlanta. C’est Terry Maple, alors directeur du zoo, qui a été l’artisan des négociations. « Les pandas sont la créature la plus charismatique au monde » déclarait alors Terry Maple. « Nous ne sauverons jamais les pandas si nous ne les comprenons et ne les connaissons pas. » En 1998, il signe un accord avec la Chine pour le prêt des deux pandas Lun Lun et Yang Yang pour une durée de dix ans. Le zoo d'Atlanta a débuté son programme de recherches sur les pandas géants dès mars 1997, soit deux ans avant l'arrivée des pandas, et les premières études ont été menées par Rebecca Snyder à la base de Chengdu et au zoo de Chengdu.
Lun Lun et Yang Yang sont arrivés au zoo d'Atlanta le vendredi 5 novembre 1999 depuis Beijing où ils ont embarqué à bord d'un Boeing cargo 767 de la société UPS (United Parcel Service). Le contrat de location d'une durée initiale de dix années est prolongé de cinq années en 2009.
Les deux suivants sur la liste seront le zoo d’Oji, à Kobe (Japon) qui reçoit deux pandas le 16 juillet 2000 puis le parc zoologique national de Washington qui accueille Tian Tian et Mei Xiang le 6 décembre 2000.
Arrivée de Tian Tian et Mei Xiang à l'aéroport international
de Washington - Dulles, en Virginie, le 6 décembre 2000 - © NZP
En 2003, plusieurs autres zoos signent des partenariats avec la Chine pour recevoir à leur tour une paire de pandas. Le 14 mars 2003, c’est le zoo de Schönbrunn, à Vienne, capitale autrichienne, qui devient le premier zoo européen à recevoir deux pandas pour une durée de dix ans. La même année, le 7 avril, le zoo de Memphis, aux Etats-Unis, reçoit un mâle et une femelle provenant respectivement des zoos de Shanghai et Beijing. Le 12 octobre 2003, deux pandas rejoignent le zoo de Chiangmai, en Thaïlande, à bord d'un vol spécial dénommé « Love panda, love Chiangmai » (« aimer les pandas, aimer Chiangmai »).
Quatre années vont s’écouler avant qu’un nouveau zoo soit l’heureux élu. Le 29 juin 2007, sa Majesté la Reine Sofia d'Espagne signe à Chengdu un programme de coopération entre la Chine et l'Espagne sur la protection des pandas géants, le sésame pour obtenir des pandas. Quelques semaines plus tard, le 8 septembre 2007, un couple de pandas voyage vers le zoo de Madrid.
La Reine Sofia d'Espagne avec un jeune panda à l'occasion d'une photo à la base de recherches sur le panda de Chengdu,
le vendredi 29 juin 2007. Cette même journée se tenait dans ce centre un sommet qui rendait officiel le programme de coopération
entre la Chine et l'Espagne pour la protection et la recherche internationales du panda.
En 2008, le réchauffement des relations entre les deux rives du détroit permet à la Chine de reconsidérer le processus de transfert de deux pandas à Taiwan. Tuan Tuan et Yuan Yuan, dont le mot « tuanyuan » formé avec les caractères des deux pandas signifie « réunion », arrivent au zoo de Taipei le 23 décembre 2008. Yang Hsiao-Tung, un porte-parole de la municipalité de Taipei, déclare alors « Tuan Tuan et Yuan Yuan entament enfin leur voyage historique à Taiwan. Cela marque encore un nouveau pas important pour l'avancée des échanges à travers le détroit. »
Le 1er septembre 2007, suite à la visite en Australie du président chinois de l'époque Hu Jintao, le ministre australien des affaires étrangères de l'époque, Alexander Downer, annonce que la Chine allait prêter deux pandas au zoo d'Adélaïde pour une durée de dix ans dans le cadre d'un programme de recherche conjoint. La femelle Fu Wa et le mâle Wang Wang arrivent sur le sol australien deux ans plus tard, le 28 novembre 2009. Une cérémonie officielle de bienvenue aux deux pandas se tient au zoo quelques jours plus tard, le 13 décembre 2009. Après une prière d'un moine bouddhiste, le Gouverneur général d'Australie, Madame Quentin Bryce, et l'ambassadeur de Chine en Australie, Monsieur Zhang Junsai, souhaitent officiellement la bienvenue aux deux pandas dans leurs nouvelles installations australiennes.
Cérémonie du 13 décembre 2009 : prière bouddhiste et ouverture officielle
(à droite Madame Quentin Bryce et Monsieur Zhang Junsai) - © Zoo d'Adélaïde
Le 20 décembre 2009, à l'occasion du dixième anniversaire de la rétrocession de Macau par le Portugal à la Chine, Hu Jintao, président chinois de l'époque en visite à Macau, fait la promesse que deux pandas seraient envoyés dans ce tout jeune territoire chinois. Le 18 décembre 2010, un vol spécial affrété par Air China ramène deux pandas dans le parc de Seac Pai Van, sur l’île de Coloane, l'île la plus au sud de Macau.
En 1992, alors que la Chine et le Japon célèbrent le vingtième anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques, fait unique, les deux pays s’échangent un panda. Tandis que You You, né au Japon quatre ans plus tôt, est envoyé à Beijing, la Chine offre au Japon le mâle Ling Ling. Ling Ling meurt au zoo de Tokyo le 30 avril 2008 d'un arrêt cardiaque, laissant le zoo de Tokyo sans panda pour la première fois depuis 1972. Peu après le décès de Ling Ling, qui a ému le peuple japonais, un accord de principe pour le transfert de nouveaux pandas est signé en 2008 par le président chinois Hu Jintao et le Premier ministre japonais Yasuo Fukuda durant la visite officielle au Japon d'Hu Jintao. Après plusieurs mois de négociations, Shintaro Ishihara, Gouverneur de Tokyo, annonce le 12 février 2010 que deux pandas devraient arriver dans la capitale japonaise en 2011. Les deux pandas choisis, Bi Li et Xian Nu, arrivent au Japon le 21 février 2011.
Le 10 janvier 2011, le vice-Premier ministre chinois Li Keqiang en visite à Londres confirme au Royaume-Uni l’accord de son pays pour le transfert de deux animaux en Ecosse. L’accord est signé dans la Maison de Lancastre le même jour entre les représentants de la Société royale écossaise de zoologie (Royal Zoological Society of Scotland) et ceux de l'Association chinoise pour la conservation de la vie sauvage (CWCA). Tian Tian et Yang Guang rejoignent le zoo d'Edimbourg le 4 décembre 2011.
Arrivée de l'avion FedEx Panda Express sur le tarmac de l'aéroport d'Edimbourg, le dimanche 4 décembre 2011
Le 15 janvier 2012, c'est le zoo français de Beauval qui accueille Huan Huan et Yuan Zi.
Le 11 novembre 2009, le président chinois Hu Jintao en visite à Singapour, annonce l'arrivée prochaine d'une paire de pandas dans la République singapourienne, et ce à l'occasion du vingtième anniversaire, en 2010, de l'établissement des relations entre les deux pays. Ce partenariat est scellé lors d'une cérémonie de signature entre Hu Jintao et le Premier ministre Lee Hsien Loong le 12 novembre 2009. Deux pandas sont transférés au zoo singapourien River Safari le 6 septembre 2012.
Le samedi 11 février 2012, le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, le directeur du zoo de Toronto, John Tracogna, et le président et directeur du zoo de Calgary, Clement Lanthier, ont signé un accord à Chongqing, Chine, avec l'Association chinoise des parcs zoologiques (Chinese Association of Zoological Gardens) représentée par sa vice-présidente et secrétaire générale Madame Xie Zhong ; accord confirmant la venue de deux pandas au Canada pour une durée de dix ans répartie également entre les zoos de Toronto et de Calgary. Cette signature est intervenue alors que Stephen Harper était en visite à Chongqing, ville-étape d'un séjour de cinq jours en Chine, sur invitation du Premier ministre chinois Wen Jiabao, à l'occasion duquel le Premier ministre canadien a rencontré et s'est entretenu avec de hauts dirigeants chinois, et a assisté à la signature de plusieurs accords bilatéraux de coopération dans les domaines du commerce, des technologies, de l'éducation, de la sylviculture, de l'énergie et de l'agriculture. Deux pandas, la femelle Er Shun et le mâle Da Mao atterrissent à Toronto le 25 mars 2013.
A la rentrée 2013, le zoo belge de Pairi Daiza annonce qu'il recevrait dès 2014 un couple de pandas suite à un accord des autorités chinoises confirmé par le Premier Ministre chinois Li Keqiang à son homologue belge Elio Di Rupo le 11 septembre 2013 à l'occasion d'une rencontre bilatérale à Dalian (Chine). La femelle Hao Hao et le mâle Xing Hui sont arrivés le dimanche 23 février dernier sur le sol belge, où ils vont séjourner pour une durée de 15 ans.
Photo symbolique du Premier ministre belge, Elio Di Rupo, tenant une peluche panda devant la femelle Hao Hao
à son déchargement de l'avion - 23 février 2014 - © Jérôme POUILLE
Le 11 juin 2012, le Ministère malaisien de l'environnement et des ressources naturelles (Ministry of Natural Resources and Environment) annonce que la Chine allait prêter à la Malaisie deux pandas comme geste d'amitié dans le cadre des relations bilatérales entre les deux pays. Début avril 2012, de visite à Nanning en Chine à l'occasion de l'inauguration du parc industriel sino-malaisien de Qinzhou, le Premier Ministre malaisien Najib Razak (Datuk Seri Najib Tun Razak) réitère auprès de Wen Jiabao, son homologue chinois, le désir de la Malaisie d'héberger des pandas géants. L'accord final est officiellement signé le 15 juin 2012. Le transfert de Fu Wa et Feng Yi au zoo de Negara à Kuala Lumpur a eu lieu le 21 mai 2014.
Ces exemples démontrent le lien intime entre accueil du trésor national chinois et relations diplomatiques. Dans tous ces cas, l’arrivée des deux pandas a été précédée de négociations diplomatiques aux plus hauts niveaux et la Chine rappelle fréquemment que le transfert de pandas à des nations amies ne peut se faire qu’après l’aval formel de son président. Les négociations mélangent diplomatie, politique, économie et commerce.
Pour en savoir plus : les articles relatifs aux arrivées de pandas dans les zoos aux quatre coins du monde :
> Fu Wa et Feng Yi sont arrivés en Malaisie le 21 mai, au zoo de Negara (23 mai 2014)
> Arrivée de Hao Hao et Xing Hui en Belgique, au parc de Pairi Daiza (28 février 2014)
> 25 mars 2013 : Er Shun et Da Mao ont atterri aujourd'hui à Toronto (Canada)
> 7 septembre 2012 : Singapour a accueilli hier Kai Kai et Jia Jia
> 17 janvier 2012 : Une arrivée médiatique pour Huan Huan et Yuan Zi en France dimanche 15 janvier
> 6 décembre 2011 : Une arrivée médiatique en Ecosse dimanche dernier pour Tian Tian et Yang Guang
> 23 février 2011 : Bi Li et Xian Nu sont arrivés au zoo de Tokyo, au Japon
> 20 décembre 2010 : Arrivée d'un couple de pandas à Macao
> 28 novembre 2009 : Wang Wang et Funi sont arrivés au zoo d'Adélaïde, en Australie
> 23 décembre 2008 : Arrivée de Tuan Tuan et Yuan Yuan au zoo de Taipei, à Taïwan
> 8 septembre 2007 : Arrivée de deux pandas à Madrid, Espagne
> 12 octobre 2003 : Deux pandas envoyés en Thaïlande
> 7 avril 2003 : Ya Ya & Le Le sont les 2 nouveaux pandas du zoo de Memphis (USA)
> 2 pandas sont arrivés au zoo de Schönbrunn à Vienne (Autriche) le vendredi 14 mars 2003
Pour en savoir plus :
> Les dessous du transfert de deux pandas en France et toutes les photos de leur arrivée en France
> Tous mes comptes-rendus de visites dans les zoos hébergeant des pandas
Zoos et centres de recherche et d'élevage en Chine
En Chine, de nombreux zoos exposent l’ours noir et blanc. En plus des zoos traditionnels, la Chine compte à ce jour trois grandes institutions qui hébergent une population captive de pandas géants suffisamment importante en nombre d'individus pour élever l'espèce en captivité c'est-à-dire faire reproduire les adultes et prendre soin des jeunes auxquels ils donnent naissance. Il s’agit du Centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi, de la Base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant et du Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant.
Des échanges de pandas ont régulièrement lieu entre ces zoos et ces établissements de recherches. Ces échanges permettent de varier les partenaires pour la reproduction, maximisant ainsi les échanges génétiques et limitant la consanguinité.
En 2015, la population captive de pandas géants dépasse les 400 individus, dont 49 se trouvent à l'étranger.
J'ai consacré une page spéciale de ce site aux centres de recherche et d'élevage du panda géant en Chine, je vous invite à la consulter pour en savoir davantage. Par ailleurs, j'ai visité de nombreux zoos en Chine et vous pouvez accéder à tous mes comptes-rendus et photos via le chapitre spécifique.
La femelle Lan Xiang au zoo de Chongqing - 8 mai 2013 - © Jérôme POUILLE
Pour en savoir plus :
> Les centres de recherche et d'élevage du panda géant en Chine
> Mes comptes-rendus de visites des zoos
> Carte des zoos et lieux visités en Chine
Les rôles de la population captive de pandas géants
Quels rôles joue la population captive de pandas géants pour la conservation de l'espèce en général ? Quels rôles jouent les zoos pour cet effort de conservation ?
Les contributeurs de l'ouvrage « Giant pandas - Biology, veterinary medicine & management » reconnaissent plusieurs valeurs pour la population captive de pandas géants :
- une valeur éducative et d'ambassadeur : exposer des pandas en captivité, c'est permettre l'éducation et la sensibilisation des visiteurs aux caractéristiques de l'espèce mais également aux menaces qui pèsent sur elle et son habitat. C'est aussi permettre de parler des autres espèces qui partagent l'habitat du panda géant, des centaines d'espèces animales et végétales pour la plupart rares et endémiques.
- une valeur d'assurance : les menaces d'extinction qui pèsent sur les pandas sauvages donnent un sens à la recherche et l'élevage en captivité ; d'autant plus que les fonds récoltés par la Chine au travers des locations sont destinés en partie à la protection des pandas sauvages.
- une valeur monétaire : les fonds versés par les zoos (un million de dollars par an environ) servent à la protection de l'habitat du panda et donc à de nombreuses espèces mais sont aussi investis dans des recherches scientifiques dont les découvertes rendent plus efficaces les efforts de protection. De même, l'exposition de pandas dans les zoos aide à convaincre les politiciens, mais aussi le secteur privé, à consacrer des fonds pour la conservation de l'espèce.
- une valeur pour la connaissance universitaire : une population ex situ sert de ressource pour la recherche biologique basique et appliquée. Or une meilleure connaissance de l'espèce est indispensable pour une meilleure gestion de la population in situ.
- une valeur inconnue pour le futur : maintenir des pandas géants en captivité peut avoir des avantages dans le futur, imprédictibles aujourd'hui, liés notamment au maintien d'une population viable génétiquement. Par ailleurs, mieux connaître le panda géant peut être bénéfique pour d'autres espèces.
Lors de l'Atelier sur le plan de gestion de la population captive de pandas géants (Captive management planning workshop), qui s'est tenu en décembre 1996, les spécialistes avaient défini le but à long terme du maintien en captivité de pandas géants : « Développer en Chine une population captive auto-entretenue de pandas géants qui aidera à soutenir sur le long terme une population viable dans le milieu sauvage. »
Il était communément admis qu'une population captive de 300 pandas permettrait d'obtenir une population auto-entretenue démographiquement et génétiquement diversifiée (retenant au moins 90% de diversité génétique de la population fondatrice) pour les 100 ans à venir, sans nécessité de prélèvement supplémentaire dans le milieu naturel. Ce chiffre est atteint depuis 2010 ; d'où l'intérêt dorénavant de mettre l'accent sur la qualité des naissances surtout dans une optique de réintroduction dans le milieu naturel d'animaux nés en captivité.
En 2009, cet objectif de 300 pandas captifs a été revu à la hausse par le Comité chinois chargé d'évaluer les techniques d'élevage du panda géant (Chinese Committee of Breeding Techniques for Giant Pandas) notamment pour prendre en compte une vision à plus long terme de rétention de cette diversité génétique. Pour maintenir cette même diversité génétique de 90% sur une période de 200 ans, et non plus de 100 ans, entre 400 et 600 individus sont nécessaires en captivité. C'est aujourd'hui l'objectif poursuivi en Chine mais il doit l'être en privilégiant 3 aspects qualitatifs : la gestion génétique, la reproduction naturelle, et les comportements parentaux. Plutôt que de mettre l'accent uniquement sur la quantité de naissance, il est préférable d'avoir des naissances de petits « bons » génétiquement parlant.
Pour cela, il est nécessaire au préalable de connaître la qualité génétique de chaque individu, afin de décider si ce dernier peut ou non participer à la reproduction. En effet, un individu qui serait sur-représenté dans la population captive (= qui aurait beaucoup de descendants) doit être écarté car il participe à un affaiblissement de la diversité génétique de la population captive. Connaître la qualité génétique de chaque individu (son taux de consanguinité, son taux de parenté moyen,...) permet de sélectionner les meilleurs individus et les meilleurs appariements pour la reproduction, que ce soit pour un accouplement naturel ou pour une insémination artificielle. Par exemple, un animal né dans le milieu naturel et incorporé dans la population captive à un moment donné qui n'aurait pas encore de descendant dans cette population captive doit être considéré comme prioritaire pour la saison de reproduction car ses gènes sauvages seraient ainsi intégrés à la population captive s'il a un descendant. Cette population captive serait ainsi plus diversifiée génétiquement parlant et elle retiendrait ainsi plus de diversité génétique en se rapprochant de la diversité génétique des populations sauvages.
Bien entendu, les aspects génétiques ne sont pas les seuls aspects de la qualité des individus. L'aspect comportemental est également primordial, notamment avoir des individus capables de se reproduire naturellement, des femelles d'être des mères compétentes...
Avec les efforts sans précédent depuis le début des années 2000 pour la protection du panda géant et de son habitat et l'augmentation du nombre de pandas en captivité, la réintroduction apparaît aujourd'hui comme prioritaire et devrait le rester dans les stratégies futures. C'est un des rôles essentiels joué par les centres de recherches et d'élevage du panda géant en Chine. J'ai détaillé le programme de réintroduction dans un chapitre spécifique.
Les zoos doivent poursuivre sans faille l'objectif d'éducation à la conservation, de sensibilisation des visiteurs, de la diffusion d'informations et de connaissances. L'éducation à la conservation est un élément clef de tout programme de conservation et une meilleure connaissance de l'espèce entraîne le désir de mieux la protéger. Au-delà du panda, l'éducation à la conservation est aussi bénéfique aux espèces animales et végétales dans leur ensemble ; mieux comprendre le fonctionnement de la nature permet de mieux la respecter. Cette éducation se dispense à la fois à l’échelle locale, auprès des populations qui vivent dans ou autour de l’habitat naturel du panda, mais aussi à des échelles plus éloignées, que ce soit en Chine ou partout dans le monde.
Une exposition dans les secteur des pandas qui suscite l'intérêt des visiteurs par la richesse
et la qualité des informations qu'elle apporte
Parc zoologique national de Washington - 6 septembre 2013 - © Jérôme POUILLE
Au zoo de Toronto (Canada), un bâtiment complet est dédié à l'éducation à la conservation et à l'information
des visiteurs. Plusieurs volontaires travaillent dans ce bâtiment pour expliquer aux adultes comme aux enfants
les différentes caractéristiques de l'espèce, ses mœurs, son alimentation, et de nombreux panneaux d'information
complètent les explications des volontaires. Les visiteurs doivent obligatoirement traverser ce bâtiment
avant de voir les pandas et ils sont captivés par la richesse et la qualité des informations et l'intérêt des visiteurs
pour ce bâtiment est indiscutable - 29 août 2013 - © Jérôme POUILLE
L'élevage en captivité, une méthode de conservation
Afin de remplir les rôles détaillés ci-dessus, le nombre de pandas en captivité est un élément clef. L'élevage en captivité, c'est-à-dire faire reproduire les pandas captifs et faire en sorte que les jeunes auxquels ils vont donner naissance survivent et puissent se reproduire à leur tour, est un des rôles primordiaux des centres chinois et des zoos qui exposent l'espèce. Retour sur les progrès de l'élevage en captivité de l'espèce.
Le 9 septembre 1963, Li Li donna naissance au premier bébé panda à naître en captivité, Ming Ming, le résultat d’un accouplement naturel avec le mâle Pi Pi au zoo de Beijing. Les scientifiques découvrirent avec surprise la taille minuscule d’un bébé panda. Ming Ming est morte au zoo de Changsha en août 1989.
En 1978, c’est le zoo de Beijing qui a mené un certain nombre d’expérimentations pour développer la connaissance scientifique sur l’électro-éjaculation du panda mâle et l’insémination artificielle de la femelle. En avril 1978, de la semence a été collectée par électro-éjaculation chez trois mâles et quatre femelles ont été inséminées. Le 8 septembre 1978, Juan Juan donnait naissance à des jumeaux, dont l’un est décédé 64 heures plus tard. Le second fut nommé Yuan Jing et était le premier succès d’insémination artificielle.
Concernant l’élevage par l’homme de bébés pandas, là aussi il fallut de nombreux tests et tentatives pour progressivement déterminer des standards pour l’élevage et la nutrition par l’homme de pandas nouveaux-nés. Le 7 septembre 1991, Dong Dong a donné naissance à des jumeaux à Wolong et le plus jeune, abandonné par sa mère et nommé Lu Di a été élevé par l’homme jusqu’à son 160ème jour où il est malheureusement décédé.
Le 15 septembre 1992, Yong Yong a donné naissance à des jumeaux, Yong Ming et Yong Liang, au zoo de Beijing. Yong Liang est devenu le premier panda à être complètement élevé par l’homme et à survivre.
Entre 1963 et 1987, la population captive était principalement constituée de pandas issus du milieu naturel. Entre 1988 et 1997, le nombre de naissances en captivité a augmenté rapidement si bien qu’en 1997 le nombre d’individus dans la population captive nés en captivité a atteint celui des individus nés dans le milieu naturel. Entre 1998 et aujourd'hui, les pandas nés en captivité remplacent peu à peu ceux nés dans le milieu naturel.
En 2006, 19 bébés pandas sont nés au centre de recherches de Wolong.
Parmi eux, 17 ont survécu. La photo montre leur première sortie, le 7 novembre 2006. © Pandaclub
Sur les 18 dernières années, de 1997 à 2014, un peu plus de 80% des 452 bébés nés en captivité ont survécu et environ une portée sur deux est multiple (jumelle et trois portées de triplés). C'est le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant qui a le taux de survie le plus élevé si l'on exclut le parc zoologique de Chimelong à Guangzhou qui n'a connu que deux naissances. Lorsque des jumeaux naissent, la mère panda ne peut s'occuper que d'un seul petit à la fois. Afin de permettre aux deux petits de survivre, l'homme s'occupe d'un petit pendant que la mère panda s'occupe du second et dans la plupart des cas, les petits sont régulièrement échangés afin que chacun des bébés puissent bénéficier du lait et des soins maternels. Cette méthode dite de l'alternance a nettement augmenté le taux de survie des portées jumelles.
Toutes les données détaillées sur les naissances en captivité depuis 1997 sont accessibles en cliquant sur le tableau ci-dessous :
CLIQUEZ SUR LE TABLEAU POUR L'AGRANDIR
Les 7 bébés qui ont survécu en 2012 à la base de Chengdu - 30 octobre 2012 - © Jérôme POUILLE
Assurer le bien-être des pandas captifs et développer le training médical
Un zoo moderne digne de ce nom se doit aujourd'hui d'assurer le bien-être des animaux qu'il héberge en captivité.
Dans la nature, la principale activité des pandas sauvages est la recherche de nourriture et sa consommation. En captivité, les pandas n'ont pas à chercher leur nourriture qui leur est distribuée à volonté ou presque. De même, avec les compléments nutritifs riches en énergie qu'ils reçoivent, globalement les pandas captifs passent moins de temps par jour pour leur alimentation que leurs congénères sauvages. Ce temps libre pour les pandas captifs doit être occupé avec d'autres activités afin qu'ils ne s'ennuient pas et qu'ils n'expriment pas de comportements stéréotypés.
Susciter des activités nouvelles à l'aide d'objets ou de stratégies permet d'enrichir le quotidien des animaux et ainsi d'améliorer leur bien-être. Il a été démontré que l'enrichissement avait un impact majeur sur plusieurs indices du bien-être psychologique. Les pandas régulièrement confrontés à des objets ou des stratégies d'enrichissement sont plus actifs et engagés dans des comportements divers de jeu et de non jeu. Ils expriment ainsi moins de comportements stéréotypés et montrent des signes de bien-être même en l'absence d'interaction directe avec un objet d'enrichissement. Par exemple, des études au zoo de San Diego (Etats-Unis) ont démontré que l'enrichissement occupait 2 à 3% du temps des pandas et améliorait leur bien-être plus tard dans la journée.
Par exemple, les animaux peuvent se voir offrir des blocs de glace avec de la nourriture emprisonnée ce qui allonge le temps d'occupation et sollicite la mastication ; les biscuits hautement fibreux et durs riches en énergie longs à mâcher et à ingérer remplissent un peu le même rôle. L'emploi de « puzzle nutritif » contenant des pommes, carottes, biscuits incite l'animal à le manipuler pour en extraire la nourriture. La fréquence et l'heure des repas doivent varier pour limiter l'attente de la nourriture souvent couplée à des comportements stéréotypés. Des objets manipulables sont également offerts dans les programmes d'enrichissement. Ils sont choisis sur la base de leurs propriétés physiques qui facilitent des opportunités comportementales différentes.
Avant de retenir et de remettre un accessoire aux animaux, ce dernier fait l'objet d'une étude spécifique pour vérifier qu'il remplisse un certain nombre de critères (exemple : s'assurer qu'il ne présente pas de danger pour l'animal, le personnel, les visiteurs ; s'assurer qu'il ne peut pas être ingéré ; s'assurer qu'il remplisse un objectif comportemental préalablement défini...). De la même façon, l'accessoire remis fait a posteriori l'objet d'une évaluation, ce qui permet d'améliorer les futurs objets.
La femelle Feng Yi interagit avec un pneu suspendu à son arbre. Elle va jouer avec, puis le décrocher,
puis jouer à nouveau à plusieurs reprises avec. Il finira dans l'eau de son bassin.
Zoo de Negara, Kuala Lumpur (Malaisie) - 6 avril 2015 - © Jérôme POUILLE
Funi interagit avec une serviette positionnée sur une branche
Zoo d'Adélaïde (Australie) - 18 août 2013 - © Jérôme POUILLE
De plus en plus de zoos abritant des pandas mettent en place des plans d'enrichissement, qui consistent en fait en une série de mesures visant à améliorer l'environnement des animaux captifs. Cet environnement concerne la structure même de l'enclos et de l'habitat (enrichissement environnemental) mais aussi le rôle et l'importance de l'ensemble des objets mis à la disposition des animaux. L'enclos et ces objets doivent tous les deux avoir pour objectifs de développer, de stimuler et d'augmenter les choix comportementaux des animaux captifs pour que le comportement de ces derniers se rapproche le plus possible de celui de leurs congénères sauvages. Le but est bien de lutter contre l'apparition de comportements stéréotypés (exemple : l'animal tournant en rond dans son enclos) et de privilégier et stimuler le maintien de comportements physiques et mentaux normaux.
Ces plans d'enrichissement intègrent principalement 5 facteurs : le développement des comportements communicatifs, la variété des habitats de l'enclos (y compris la végétation, les points d'eau, les zones d'ombre...), le développement des opportunités sensorielles, le développement des opportunités cognitives, le développement des activités liées à la nutrition (cacher les aliments, éparpiller la nourriture...).
Les installations des pandas au zoo de Washington se composent de trois grands enclos extérieurs,
à l'aspect naturel et au design travaillé pour imiter le milieu naturel du panda. Très verts, diversifiés,
plantés d'arbres et de végétaux, ornementés de grottes et de bassins, ils offrent diverses possibilités
d'exploration aux pandas, d'intimité, d'enrichissement, et apparaissent comme très naturels pour les
visiteurs. Deux niveaux de circulation sont accessibles aux visiteurs, en bas et en surplomb, ce qui offre
de nombreux angles d'observation, particulièrement intéressants au regard de l'aspect végétalisé des enclos
qui pourrait limiter les possibilités d'observation.
Parc zoologique national de Washington - 6 septembre 2013 - © Jérôme POUILLE
Limiter le stress des animaux captifs passe aussi par le training médical. Appelé scientifiquement le conditionnement opérant ou encore le renforcement positif, il consiste à apprendre aux pandas d'adopter telle ou telle position, selon l'ordre donné, en échange d'une récompense. Ce training est important car mené régulièrement, il permet au vétérinaire lorsque cela est nécessaire de pratiquer des examens médicaux simples, non invasifs, et ainsi d'éviter des anesthésies à répétition ainsi que du stress. Ainsi, par exemple, les vétérinaires de la base de Chengdu peuvent réaliser des prises de sang, des échographies, des relevés de mensurations ou encore des prélèvements cellulaires pour la reproduction sans anesthésier l'animal.
Prise de sang pour Wu Yi. Sa patte a été rasée sur une petite surface pour faciliter cet examen
Base de Chengdu (No.1 Panda house) - 25 juin 2013 - © Jérôme POUILLE